Cotonou accueille, en janvier 1982, la première conférence des ministres de la Culture des pays francophones et, à cette occasion, Jack Lang, chef de la délégation française, explique la position des nouveaux dirigeants socialistes à l'égard du dialogue Nord-Sud.

Le 17 février, Jean-Paul II, dans le cadre de son périple africain, fait escale au Bénin durant cinq heures. Le président Kerekou exploite à son avantage cette visite, au cours de laquelle il prétend donner une leçon de marxisme-léninisme au souverain pontife, reçu de façon parfaitement discourtoise. Le président béninois fait applaudir par la foule le nom de Joseph Staline, devant un parterre de prélats interdits, parmi lesquels Mgr Bernardin Gantin, de nationalité béninoise, ancien archevêque de Cotonou et seul membre africain de la curie romaine.

Malgré l'intervention pressante de ses visiteurs romains, le président Kerekou refuse de remettre en liberté l'abbé Quenum, détenu depuis plus de six ans pour avoir prononcé une homélie qui a déplu.

En politique intérieure, le seul événement est le remaniement ministériel d'avril 1982, qui renforce encore l'autorité personnelle du chef de l'État.

Botswana

Gaborone. 820 000. 1.
Économie. PIB (77) : 557. Productions (76) : A 24 + I 29 + S 47.
Transports. (78) : 1 043 Mt/km. (*78) : 5 000 + 12 600.
Information. (77) : 2 quotidiens ; tirage global : 17 000. (76) : *60 000. (75) : 800 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (78) : 10 000.
Santé. (75) : 72.
Éducation. (76). Prim : 125 588. Sec. et techn. : 16 275. Sup. (75) : 469.
Armée.  : *2 000.
Institutions. République indépendante proclamée le 30 septembre 1966 (ancien Bechuanaland). Constitution de 1969. Président de la République et chef de l'exécutif : Quett Ketumile Joni Masire, élu le 18 juillet 1980 ; succède à sir Seretse Khama, décédé.

Burundi

Bujumbura. 4 510 000. 162. 2,2 %.
Économie. PIB (75) : 89. Énerg. (80) : 12. CE (75) : 9 %. P (76) : 164.
Transports. (76) : 5 100 + 2 200.
Information. (76) : 7 quotidiens ; tirage global : 329 000. (76) : *105 000. (77) : fréquentation : 0,1 M. (77) : 5 000.
Santé. (74) : 81.
Éducation. (76). Prim. : 130 739. Sec. et techn. : 13 453. Sup. (75) : 1 002.
Armée.  : *6 000.
Institutions. État indépendant le 1er juillet 1962. République proclamée le 28 novembre 1966. Nouvelle Constitution approuvée par référendum le 18 novembre 1981. Président de la République et chef de l'exécutif : colonel Jean-Baptiste Bagaza ; succède au général Michel Micombero, renversé par le coup d'État militaire du 1er novembre 1976.

Cameroun

Yaoundé. 8 500 000. 18. 2,3 %.
Économie. PIB (76) : 427. Productions (76) : A 31 + I 18 + S 51. Énerg. (80) : 111. CE (76) : 15 %. P (78) : 234.
Transports. (78) : 230 M pass./km, 513 Mt/km. (*78) : 73 700 + 61 200. (78) : 261 pass./km.
Information. (76) : 3 quotidiens ; tirage global : 30 000. (76) : *603 000. (77) : 25 000 fauteuils.
Santé. (77) : 477.
Éducation. (77). Prim. : 1 193 198. Sec. et techn. : 182 350. Sup. (75) : 7 191.
Armée.  : 7 250.
Institutions. État fédéral (Cameroun, ex-français, indépendant le 1er janvier 1960, et Cameroun méridional ex-britannique, indépendant le 1er octobre 1961). République proclamée le 1er octobre 1961. Constitution de 1961. Président de la République : Ahmadou Ahidjo, réélu pour un cinquième mandat le 5 avril 1980. Premier ministre : Paul Biya.

Tension avec le Nigeria solidarité de la France

La tension n'a cessé de monter avec le Nigeria, en juin et juillet 1981. Puissants et turbulents voisins, les Nigérians nourrissent, en effet, des visées sur une fraction du territoire camerounais, peuplée, il est vrai, presque exclusivement de Nigérians. Plusieurs incidents frontaliers mineurs finissent par dégénérer en juin en affrontement sanglant entre soldats nigérians et soldats camerounais. Le gouvernement de Lagos exige alors des excuses publiques de Yaoundé et menace d'envahir le Cameroun.

Invoquant les accords de défense franco-camerounais, Ahmadou Ahidjo demande à Paris s'il peut compter sur son concours armé en cas d'attaque nigériane. La réponse, immédiate, est positive. La France fait savoir que, au cas où le Cameroun viendrait à être agressé, les forces françaises interviendraient pour défendre l'intégrité territoriale du pays.

Activistes

Cette attitude rassure non seulement le président camerounais, mais l'ensemble des dirigeants africains francophones, qui redoutaient qu'après le changement de majorité intervenu en France le 10 mai les menaces de déstabilisation qui pesaient sur certains d'entre eux se fassent plus précises et soient encouragées par le comportement des nouveaux responsables politiques français.