Le FND avait participé activement aux côtés d'Aden à la guerre de février 1979, avec l'espoir d'arracher aux dirigeants de Sanaa des « réformes démocratiques » susceptibles de lui assurer une « représentation raisonnable » au sein du pouvoir central. Un accord dans ce sens avait été conclu le 31 janvier 1980 entre le président du Yémen du Nord, Ali Abdallah Saleh, et Sultan Omar, secrétaire général du FND, réfugié à Aden, afin de sceller la réconciliation nationale au Yémen du Nord.

Soumis à de multiples pressions extérieures et intérieures, le président Ali Abdallah Saleh a dû reconnaître l'échec de cette politique de réconciliation nationale, en envoyant, au début de 1981, ses troupes contre les maquisards du FND solidement implantés dans la région centrale, qui jouxte la frontière avec le Yémen du Sud. Afin de ne pas compromettre son rapprochement avec Sanaa, le régime d'Aden avait réduit son appui politique, militaire et logistique au FND.

Inopérants

Tout semble indiquer que, depuis l'arrivée en juillet 1981 à la tête du ministère de la Défense sud-yéménite de Saleh Mousleh, réputé plus dur que le président Ali Nasser, cette aide a repris sur une échelle plus grande, la direction collégiale d'Aden estimant que les dirigeants de Sanaa se montraient « trop complaisants » à l'égard de Riyad.

Deux accords de cessez-le-feu conclus en décembre 1981 et en avril 1982, le premier par l'intermédiaire du Koweït et le second grâce à une médiation palestinienne entreprise par Abou Ayad, l'envoyé personnel de Yasser Arafat, sont demeurés inopérants. Malgré la présence sur le terrain d'une équipe d'observateurs de l'Armée de libération de la Palestine, les combats entre gouvernementaux et maquisards ont redoublé d'intensité, s'étendant à certains secteurs des gouvernorats de Sanaa, de Taez et de Hodeida, jusque-là épargnés par la guerre civile.

La médiation palestinienne, ainsi que tous les efforts antérieurs pour régler la crise interne nord-yéménite, ont échoué à cause des positions diamétralement divergentes des deux parties. Sanaa, soumis aux pressions saoudiennes, ne reconnaît en effet aucune légitimité aux maquisards du FND et exige l'évacuation des zones qu'il contrôle et leur remplacement par les forces gouvernementales.

Le FND, encouragé par Aden, s'affirme représentatif de l'ensemble de l'opposition et demande sa reconnaissance légale, un cessez-le-feu par étapes dans toutes les régions contestées et la libération immédiate des prisonniers politiques.

Une rencontre inopinée à Taez entre les deux chefs d'État yéménites, début mai 1982, semble avoir une fois de plus empêché une confrontation armée, malgré les concentrations militaires qui avaient été signalées en avril de part et d'autre de la frontière.

Yémen du Sud

Aden. 1 910 000. 7.
Économie. PIB (76) : 241. CE (75) : 74 %.
Transports. (76) : 11 900 + 10 500.
Information. (76) : 4 quotidiens ; tirage global : *12 000. (76) : *100 000. (76) : *32 000. (73) : 10 000.
Santé. (78) : 233.
Éducation. (74). Prim. : 194 466. Sec. et techn. : 39 696. Sup. : 934.
Armée.  : 24 300.
Institutions. République démocratique et populaire du Yémen. État indépendant le 30 novembre 1967. Constitution de 1970. Président du Conseil présidentiel : Ali Nasser Mohamed, ex-Premier ministre ; succède à Abdel Fattah Ismaïl, démissionnaire le 21 avril 1980.
(V. également Yémen du Nord)