Le Premier ministre se garde de certains excès qui avaient entraîné sa chute provisoire après la proclamation de l'état d'urgence en 1975. Elle a renoncé à imposer par des moyens autoritaires la limitation des naissances, jugée indispensable pour sortir son pays du sous-développement.

Mais Indira Gandhi recourt à la méthode forte pour faire face aux troubles endémiques dans l'État de l'Assam, constamment perturbé par la campagne qu'y mènent les étudiants pour obtenir le départ des travailleurs immigrés venus du Bangladesh.

Elle s'oppose aussi à la remise en cause par les étudiants des hautes castes du Gujerat de la politique d'émancipation des intouchables. Moins généreusement, elle fait interdire, le 27 juillet 1981, les grèves dans tous les secteurs économiques dits essentiels : chemins de fer, postes, santé publique, défense, banques, ports et aéroports.

Dynastie

La fille de Nehru fait valoir que les grèves abusives mettent en danger son programme de lutte contre l'inflation et qu'une minorité de salariés privilégiés, disposant d'une protection sociale, nuit de façon irresponsable à la majorité de la population aux emplois précaires ou sans revenus fixes.

Elle est confortée dans sa politique par le rapport annuel de la Banque mondiale, qui fait état d'un net redressement de la situation économique en Inde, où le taux de croissance du PNB aurait atteint 8 % au cours de l'année fiscale écoulée (juillet 1980-juin 1981).

Alors que l'opposition prête au Premier ministre des projets visant à instaurer un régime présidentiel, les commentaires continuent d'aller bon train sur la dynastie Nehru. Ils sont alimentés par l'apparition sur la scène politique du second fils du Premier ministre, Rajiv Gandhi, élu député de l'Uttar-Pradesh.

Non alignés

Moins entreprenant, en apparence, que son frère Sanjay, qui s'est tué dans un accident d'avion (Journal de l'année 1979-80), il n'en déclare pas moins : « Si le peuple décide de suivre une famille, c'est qu'il a confiance en elle. »

Indira Gandhi est reçue en visite officielle à Paris du 12 au 14 novembre 1981. On voit en elle un membre important du mouvement des pays non alignés, qui, tout en conservant des liens étroits avec l'URSS, est capable de faire preuve d'esprit d'indépendance, notamment au sujet de l'Afghanistan. La France et l'Inde signent, en février 1982, un protocole d'accord prévoyant la fourniture de Mirage 2000 et aussi la fabrication future en Inde de certaines pièces de cet appareil.

L'Inde envoie une mission à Pékin, en décembre 1981, pour tenter de régler le contentieux frontalier avec la Chine. Elle propose en février 1982 un pacte de non-agression au Pakistan.

Néanmoins, le gouvernement annonce le 27 février que le budget militaire est en forte augmentation pour l'année fiscale 1982-1983 ; 17 % de l'ensemble des dépenses de l'État, soit trois fois plus qu'il y a dix ans.

Indonésie

Jakarta. 151 890 000. 101. 2,4 %.
Économie. PIB (78) : 340. Productions (78) : A 31 + I 33 + S 36. Énerg. (80) : 632. CE (78) : 24 %. P (78) : 351.
Transports. (78) : 3 761 M pass./km, 827 Mt/km. (*78) : 535 600 + 392 600. (*80) : 1 412 000 tjb. (78) : 1 753 pass./km.
Information. (76) : 178 quotidiens ; tirage global : *2 358 000. (76) : 5 100 000. (76) : *325 000. (77) : 626 900 fauteuils ; fréquentation : 107 M. (77) : 347 000.
Santé. (77) : 8 977.
Éducation. (76). Prim. : 18 779 943. Sec. et techn. : 3 833 129. Sup. (75) : 278 200.
Armée.  : 273 000.
Institutions. République indépendante proclamée le 17 août 1945 sous le nom d'État unitaire de la république d'Indonésie. Constitution de 1945. Président de la République et président du Conseil : général Suharto, élu pour un troisième mandat le 22 mars 1978.

Iran

Téhéran. 37 450 000. 33.
Économie. PIB (76) : 1 988. Productions (76) : A 9 + I 57 + S 34. Énerg. (80) : 1 246. CE (76) : 38 %. P (78) : 248.
Transports. (78) : 2 981 M pass./km, 4 083 Mt/km. (77) : 932 700 + 204 000. (*80) : 1 284 000 tjb. (78) : 3 231 pass./km.
Information. (76) : 23 quotidiens ; tirage global : 473 000. (76) : *2 100 000. (76) : *1 720 000. (75) : 297 300 fauteuils ; fréquentation : 25 M. (77) : 829 000.
Santé. (74) : 12 430.
Éducation. (76). Prim. : 4 768 588. Sec. et techn. : 2 356 878. Sup. : 154 215.
Armée.  : 195 000.
Institutions. République islamique, depuis le référendum du 30 mars 1979, après la chute de la monarchie constitutionnelle de Mohamed Reza Pahlevi. L'imam Khomeiny exerce une influence considérable comme chef religieux chiite. Président de la République : hodjatoleslam Ali Khamenei, élu le 2 octobre 1981, après l'assassinat le 30 août 1981 du président Mohamed Ali Radjaï, élu le 24 juillet 1981, successeur de Abol Hassan Bani Sadr, destitué le 21 juin 1981. Premier ministre : Mir Hussein Moussavi (29 octobre 1981).

La république islamique s'impose au prix d'une sévère répression

Le principal souci des responsables est d'assurer la stabilité et la continuité des institutions, après l'attentat contre le siège du PRI (parti républicain islamique) qui a coûté la vie à 74 personnalités du régime, dont le président du parti, l'ayatollah Behechti (Journal de l'année 1980-81). Le président du conseil, M. Radjaï, est élu le 24 juillet 1981 à la présidence de la République islamique, avec près de 90 % des suffrages. Il nomme à la tête du gouvernement Djavad Bahonar, un intellectuel doublé d'un homme d'action, réputé ouvert et tolérant.