L'accord constitue un succès pour les pays de l'ASEAN, qui recherchent désormais un terrain d'entente avec le Viêt-nam. Sous leur impulsion, une conférence sur le Cambodge s'est réunie à New York en juillet 1981. En l'absence du Viêt-nam et de l'URSS, elle a jeté les bases d'un règlement du conflit : cessez-le-feu, retrait des forces étrangères, élections libres sous la protection d'une force de maintien de la paix, neutralisation du pays.

Et, le 17 juin 1982, les ministres des Affaires étrangères de l'ASEAN, réunis à Singapour, demandent au Viêt-nam de se joindre à la communauté internationale pour promouvoir un règlement négocié de la question cambodgienne.

Appel du pied auquel Hanoi ne semble pas indifférent : depuis quelques mois, les diplomates vietnamiens affirment qu'il existe désormais des « facteurs positifs » pour un retrait partiel de leurs troupes du Cambodge, voire pour un retrait total, en cas d'accord avec la Chine. Le dialogue va-t-il s'amorcer ?

Gaz toxiques vietnamiens ?

Le Viêt-nam utilise-t-il des armes chimiques au Laos et au Cambodge ? Les États-Unis ont accusé à plusieurs reprises l'armée populaire d'avoir bombardé les tribus Hmong du Laos avec des obus à charge toxique (gaz moutarde, gaz innervant et antiémeute) et l'aviation d'avoir pulvérisé sur des villages cambodgiens un poison mortel — la nycotoxine — et une substance biochimique nocive, le trichotécène. Un rapport du gouvernement américain sur l'utilisation des armes chimiques en Asie du Sud-Est et en Afghanistan précise, le 22 mars 1982, que la guerre chimique a fait 981 morts au Cambodge. Il cite les témoignages de réfugiés — notamment en provenance du village de Long Sa (Laos méridional), particulièrement éprouvé — faisant état d'une mystérieuse pluie jaune dispersée par des avions et des hélicoptères. Des échantillons de terre et de végétaux contaminés ont été produits. L'examen des échantillons par une commission de l'ONU n'a pas été concluant.

Chine

Bejing. 1 000 000 000. 108. 1,4 %.
Économie. Énerg. (80) : 602.
Transports. (78) : 3 067 M pass./km, 468 Mt/km. (*80) : 6 874 000 tjb.
Information. (73) : *500 000.
Santé. (78) : 358 520.
Éducation. (77). Prim. : *140 000 000. Sec. et techn. : *60 000 000. Sup. : *600 000.
Armée.  : 4 750 000.
Institutions. République populaire proclamée le 1er octobre 1949. Constitution adoptée par l'Assemblée nationale populaire le 5 mars 1978. Nouvelle Constitution en préparation. Président du comité permanent (chef de l'État de fait) : maréchal Ye Jianying. Président du parti : Hu Yaobang. Premier ministre : Zhao Ziyang ; tous deux succèdent à Hua Guofeng, démissionnaire.

Les embarras du pouvoir pour Deng Xiaoping et sa « nouvelle révolution »

Le poste de président de la République sera rétabli. Son titulaire sera donc le successeur du martyr Liu Shaoqi, chef de l'État de 1959 à 1968. La nouvelle est annoncée le 22 avril 1982 par le vice-président de la commission de révision de la Constitution, Pen Zhen, rescapé de la Révolution culturelle, comme le joueur de bridge Deng Xiaoping, aujourd'hui véritable numéro un du régime, qui abat ainsi une nouvelle carte. Et même deux : un Conseil militaire central assumera le commandement des forces armées, son domaine réservé (il a gardé la direction de la commission militaire du parti, dont il reste aussi vice-président).

Ainsi se consolide le triumvirat, dont la mise en place s'achève le 29 juin 1981 : le Comité central du parti accepte la démission de son président maoïste, Hua Guofeng, et le remplace par le dengiste Hu Yaobang, déjà secrétaire général. Pour rassurer les opposants, un poste de dernier vice-président est attribué à Hua, et une résolution reconnaît Mao Zedong comme « grand marxiste, grand révolutionnaire stratège et théoricien prolétarien dont l'apport à la révolution chinoise dépasse de loin les erreurs ».

Triumvirat

Ainsi, la prise du pouvoir est verrouillée par les trois alliés : Hu Yaobang à la tête du parti, Zhao Zyiang à la tête du gouvernement et leur patron Deng Xiaoping à la tête de l'armée et du pays (Journal de l'année 1980-81). Deux jours après la pose de ce dernier jalon, le 1er juillet 1981, le tout nouveau président Hu célèbre le 60e anniversaire du parti en prononçant devant 10 000 personnes un long discours-programme.