Aux désordres s'ajoutent les difficultés économiques persistantes et la famine, qui fait de nouveaux ravages en janvier et février 1981, notamment dans le Karamoja, où la France, dans le cadre de l'opération Menthe, et la CEE interviennent en faveur des populations.

Scrutin

D'abord fixées au 18 septembre 1980, les élections — les premières depuis 1962 ! — avaient été reportées au 10 décembre pour « pénurie d'urnes ». Paulo Muwanga, président de la commission militaire qui exerce le pouvoir à titre transitoire, dissout, le 8 novembre 1980, le Conseil national consultatif, qui fait office de Parlement.

Jusqu'au jour des élections, l'armée multiplie les actes d'intimidation et de violence. Malgré la présence d'observateurs du Commonwealth, les irrégularités sont très nombreuses. Des résultats contradictoires sont diffusés. Mais, en dépit des contestations, le Congrès du peuple ougandais (UPC) est proclamé vainqueur, et son chef, Milton Obote, prête serment, le 15 décembre 1980, comme nouveau président de la République. Chassé du pouvoir par l'armée, Milton Obote y revient par la volonté du corps électoral. Mais la paix civile reste éloignée malgré ce succès électoral. Comme la Guinée équatoriale, comme le Centrafrique, l'Ouganda est encore malade de la dictature militaire dont elle s'est débarrassée.

Élections législatives
(10 décembre 1980)

L'UPC (Congrès du peuple ougandais, socialiste modéré) remporte la majorité absolue, avec 72 des 126* sièges du Parlement. Le DP (Parti démocratique, libéral), crédité de 51 députés, conteste les résultats, de même que l'UPM (Mouvement patriotique ougandais, marxiste), qui n'obtient qu'un siège, et le CP (Parti conservateur), dont aucun candidat n'est élu. L'attribution de deux sièges n'est toujours pas connue en juin 1981. Conformément à la Constitution, Milton Obote, leader du parti vainqueur (UPC), prête serment comme président de la République, le 15 décembre 1980.

*Outre les 126 députés élus, 10 autres sont nommés.

Rwanda

Kigali. 4 650 000. 180. *2,5 %.
Économie. PIB (76) : 155. Productions (76) : A 49 + I 19 + S 32. Énerg. (76) : 17. CE (76) : 13 %.
Transports. (75) : 6 500 + 4 800.
Information. (75) : 1 quotidien ; tirage global : 2 000. (76) : *70 000. (75) : 1 000 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (77) : 4 000.
Santé. (76) : 109. Mté inf. (70) : *127.
Éducation. (76). Prim. : 434 150. Sec. et techn. : 12 570. Sup. (75) : 1 108.
Armée. 3 650.
Institutions. État indépendant le 1er juillet 1962. République (28 janvier 1961). Nouvelle Constitution promulguée le 17 décembre 1978. Chef de l'État et de l'exécutif : général Juvenal Habyarimana, réélu pour cinq ans, le 24 décembre 1978.

São Tomé et Principe

São Tomé. 80 000. 82. 1,6 %.
Économie. PIB (74) : 361. Énerg. (76) : 139.
Transports. (73) : 1 600 + 400.
Information. (76) : *20 000. (72) : 1 000 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M.
Santé. (73) : 12. Mté inf. (72) : 64,3.
Éducation. (76). Prim. : 14 162. Sec. et techn. : *3 200.
Institutions. Indépendance proclamée le 12 juillet 1975 (ancienne colonie portugaise). Chef de l'État : Manuel Pinto da Costa.

Sénégal

Dakar. 5 510 000. 28. *2,4 %.
Économie. PIB (75) : 331. Énerg. (76) : 156. CE (75) : 27 %.
Transports. (76) : 180 M pass./km, 164 Mt/km. (74) : 44 800 + 25 000.
Information. (75) : 2 quotidiens ; tirage global : *25 000. (76) : *290 000. (76) : *2 000. (75) : 33 500 fauteuils ; fréquentation (76) : 3,8 M. (76) : 39 000.
Santé. (76) : 311.
Éducation. (75). Prim. : *311 800. Sec. et techn. : *55 000. Sup. : 8 213.
Armée.  : 9 420.
Institutions. État indépendant le 20 août 1960. République le 25 novembre 1958. Constitution de 1963, modifiée en 1970 et en 1976. Président de la République : Abdou Diouf ; succède le 1er janvier 1981 a Léopold Sédar Senghor, démissionnaire le 31 décembre 1980. Premier ministre : Habib Thiam.

Diouf s'engage sur les traces de Senghor

L'événement de l'année est le retrait volontaire du président Senghor. Dès le deuxième semestre de l'année 1980, diverses rumeurs circulent, faisant état de l'intention du poète-chef d'État de céder la place avant l'expiration de son mandat présidentiel.