Tout a commencé avec l'assassinat du commander Emmanuel Mahoney, commandant des fantomatiques forces paramilitaires gambiennes chargées du maintien de l'ordre (les Fields Forces). Ce meurtre est lié à la propagande libyenne orchestrée par les agents de Kadhafi, qui financent dans la région le marabout sénégalais Ahmed Niasse, surnommé l'ayatollah de Kaolack par référence à la ville où il résidait, en territoire sénégalais. Cette attitude des dirigeants de Tripoli avait d'ailleurs incité Dakar d'abord, puis Banjul, le 30 octobre, à rompre ses relations diplomatiques avec la Libye.

Les troupes sénégalaises séjournent moins d'une semaine à Banjul et, bien que l'on connaisse des précédents dans la région — intervention de l'armée guinéenne au Sierra Leone en faveur de Siaka Stevens, puis au Liberia en faveur de Tolbert —, un courant d'opinion défavorable au Sénégal se dessine dans certaines chancelleries anglo-saxonnes. Les Britanniques, notamment, s'irritent dune affaire qui permet aux dirigeants sénégalais de marquer un point en relançant discrètement les projets de Sénégambie, union volontaire des deux pays à laquelle ils n'ont jamais sérieusement renoncé.

Épreuve

Le putsch manqué, qui ne donne lieu à aucun règlement de comptes, met en évidence un certain essoufflement politique de Jawara et la montée d'un mécontentement diffus parmi les jeunes, regroupés notamment au sein de deux groupuscules d'opposition : le parti révolutionnaire socialiste et le mouvement pour la justice en Afrique. Cependant, la démocratie gambienne, modèle de parlementarisme ouest-africain, est apparemment parvenue à surmonter l'épreuve.

Ghana

Accra. 11 320 000. 48. *2,8 %.
Économie. PIB (75) : 498. Productions (74) : A 51 + I 19 + S 30. Énerg. (76) : 157. CE (75) : 16 %.
Transports. (76) : 132 M pass./km, 260 Mt/km. (*77) : 72 400 + 49 300.  : 186 000 tjb. (77) : 199 M pass./km.
Information. (75) : 4 quotidiens ; tirage global : 500 000. (76) : *1 080 000. (76) : *35 000. (75) : 13 900 fauteuils ; fréquentation : 1,1 M. (77) : 67 000.
Santé. (76) : 1 011.
Éducation. (76). Prim. : 1 213 291. Sec. et techn. : 576 979. Sup. : (75) : 9 079.
Armée.  : 17 500.
Institutions. État indépendant le 6 mars 1957. République. Constitution du 22 août 1969. Président de la République : Hilla Limann, élu le 9 juillet 1979 ; succède au Conseil révolutionnaire des forces armées, mis en place par le coup d'État de juin 1979 et présidé par le capitaine Jerry Rawlings. Vice-président : Joe W. de Graft-Johnson.

Guinée

Conakry. 4 890 000. 20. *2,5 %.
Économie. PIB (75) : 164. Énerg. (76) : 93.
Transports. (72) : 10 200 + 10 800. (77) : 10 M pass./km.
Information. (75) : 1 quotidien ; tirage global : 5 000. (76) : *120 000. (77) : 10 000.
Santé. (76) : 277.
Éducation. (71). Prim. : 169 132. Sec. et techn. : *70 000.
Armée.  : 91 500.
Institutions. Indépendance et république proclamées le 2 octobre 1958. Constitution de 1958. Président de la République et Premier ministre : Sékou Touré, réélu pour un troisième mandat le 27 décembre 1974.

Guinée-Bissau

Bissau. 560 000. 16. *1,6 %.
Économie. PIB (75) : 335. Énerg. (76) : 58. CE (75) : 4 %.
Information. (75) : 1 quotidien ; tirage global : 6 000. (76) : 11 000. (72) : 3 000 fauteuils ; fréquentation : 0,3 M. (73) : 3 000.
Santé. (76) : 74.
Éducation. (76). Prim. : 83 781. Sec. et techn. : *3 000.
Armée.  : 6 100.
Institutions. Indépendance proclamée le 24 septembre 1973 (ancien territoire portugais). Nouvelle Constitution du 10 novembre 1980. Un Conseil de la révolution, présidé par le général Joao Bernardo Vieira, est mis en place après le coup d'État militaire du 14 novembre 1980 qui renverse Luis de Almeida Cabral. Vice-président : Victor Saude Maria.

Le nouveau régime évince du pouvoir les métis

Le 14 novembre 1980, la Guinée-Bissau passe à son tour sous régime militaire : le commandant Joao Bernardo Vieira, héros de la guerre de libération, contraint Luis Cabrai, l'un des chefs historiques du mouvement nationaliste, à quitter la scène politique. Populaire, bénéficiant d'une aura personnelle qu'expliquent notamment ses liens de parenté avec Amilcar Cabral, idéologue et guérillero entré dans la légende après son mystérieux assassinat en janvier 1974, le chef de l'État évincé a, semble-t-il, été surtout victime de ses origines ethniques. À Bissau, comme quelques mois plus tôt à Monrovia, capitale du Liberia voisin, les autochtones ont pris leur revanche sur les étrangers.