Journal de l'année Édition 1981 1981Éd. 1981

On a voulu prévenir les demandes de formations nouvelles et stopper la tendance à la prolongation des études, notamment vers le troisième cycle. D'autant qu'on prévoit une baisse des effectifs étudiants à plus ou moins court terme. Mais, faute d'une redistribution des enseignants, ces mesures risquent de défavoriser certaines régions comme la Champagne, la Picardie, la Normandie, le Centre ou les Pays de Loire, et de jouer au détriment des étudiants de familles modestes.

Au printemps, le changement de gouvernement bouleverse les perspectives. Que décidera le nouveau ministre de l'Éducation nationale, le socialiste Alain Savary, qui a repris la charge de l'enseignement supérieur ? Les socialistes ont protesté contre les suppressions d'habilitations décidées par Alice Saunier-Seïté et indiqué leur intention de revenir sur ces mesures. Recevant les présidents d'universités, le 11 juin, Alain Savary, plus prudemment, annonce que la carte universitaire sera « négociée et non imposée ».

Que deviendra aussi l'organisation des conseils d'université et des conseils d'UER ? La loi Sauvage, votée en juillet 1980, en a modifié la composition. Les professeurs y occupent au moins la moitié des sièges, les maîtres-assistants 15 %, les assistants 5 %, les étudiants 15 % — à condition qu'un quart d'entre eux au moins participe au vote —, les personnalités extérieures 10 % seulement. Les universités, après une certaine résistance (à l'automne, 34 ont refusé de modifier leurs statuts), ont fini par se mettre en règle, et une partie des présidents reçus par Alain Savary ont été élus selon la loi par des conseils nouveau style.

Moins d'étudiants étrangers

Le nombre des étudiants étrangers inscrits dans les universités françaises a baissé, pour la première fois depuis des années, d'environ 5 %. Le décret Imbert du 31 décembre 1979 (filtrage des dossiers de préinscription par une commission spéciale et affectation autoritaire dans les universités souvent les moins demandées) a eu le résultat que souhaitait le ministre des Universités de l'époque, Alice Saunier-Seïté. La commission nationale a écarté, en 1980, 9 885 demandes pour insuffisance de diplômes ou dossier incomplet. 3 498 demandes ont été refusées en raison d'une méconnaissance de la langue française.