À Genève 130 représentants d'Églises s'interrogent, du 15 au 22 août 1980, sur la pauvreté. « La majorité de ceux qui croient en Jésus-Christ sont parmi les nantis. La majorité ces pauvres n'ont pas entendu parler de Lui. »

À Beyrouth (16-20 mai 1981), les travaux de la conférence de Melbourne sur Foi, Science et Société (Journal de l'année 1979-80) sont approfondis. À Madras (24 avril - 10 mai), le thème du colloque est Énergie pour mon voisin. La manière dont ces sujets sont traités pourrait être illustrée par l'exergue du Kirchentag (Journée des Églises) de Hambourg (printemps 1981) : « Ne craignez pas. »

La mondialisation des problèmes est prise en compte par la recherche théologique. Ainsi, la conférence des Églises du Pacifique a pour mot d'ordre « Vivre en chrétiens avec les peuples ».

Le professeur Hollenweger dirige un colloque sur l'Enseignement religieux dans une société multireligieuse (27 avril - 1er mai 1981), à Manchester, qui compte 350 communautés chrétiennes d'origines ethniques différentes, non inclus les musulmans, les hindous, les rastafaris, etc.

Si les actions lancées à Nairobi, du 2 au 6 mars 1981, par le COE, en direction des réfugiés africains, sont bien accueillies, sa prise de position sur Jérusalem provoque, en revanche, quelques remous : « Le statut futur de Jérusalem ne pourra être réglé en tenant compte uniquement de la nécessité du libre accès aux sanctuaires. Jérusalem est un lieu pour tous les peuples et pas seulement pour un peuple. Toute décision prise unilatéralement est dangereuse. » La dernière allusion vise la proclamation par Israël de la ville sainte comme « sa capitale éternelle ».

En fait, la plupart des préoccupations du COE rejoignent celles du Vatican.

La visite du pape, prévue pour le 5 juin 1981 à Genève, l'une des capitales du protestantisme, où siège le comité central du COE, a dû être ajournée à la suite de l'attentat dont Jean-Paul II est victime, le 13 mai 1981.

Mais l'homélie prononcée le 7 juin, jour de la Pentecôte, en la basilique Saint-Pierre de Rome, par un prélat orthodoxe, Mgr Damaskinos, est un événement sans précédent qui mesure le chemin parcouru vers l'unité.

Orthodoxes

Vitalité et faiblesse, telle est l'impression contrastée que donnent aujourd'hui les Églises orthodoxes. Presque partout où elles se trouvent, ces Églises sont confrontées à des situations difficiles, parfois dramatiques : restrictions à la liberté religieuse dans les pays à régime communiste ; sécularisation rapide et traumatisante de la société grecque ; guerre civile au Liban et situation très minoritaire face à un islam en expansion au Moyen-Orient ; enfin, nombreuses divisions juridictionnelles dans les diasporas orthodoxes d'Europe occidentale, d'Amérique et d'Australie.

Pourtant l'orthodoxie survit, et connaît même un renouveau spirituel.

Le matérialisme occidental n'a pas entamé la fidélité des orthodoxes à la foi et leur attachement à l'antique credo de Nicée-Constantinople, dont ils fêtent, en 1981, le 16e centenaire de la rédaction définitive.

La préparation du Grand et Saint Concile, qui intéresse l'ensemble de la hiérarchie orthodoxe, se poursuit avec lenteur (Journal de l'année 1979-80). Mais l'attention s'est déplacée vers les dialogues bilatéraux et multilatéraux engagés par les Églises orthodoxes avec d'autres communautés chrétiennes.

Considéré comme le plus important, le dialogue avec l'Église catholique romaine, amorcé à Rhodes (mai-juin 1980), est entré dans une phase nouvelle. Les sous-commissions constituées à Rhodes se sont réunies à Chevetogne (Belgique) en octobre 1980, à Rome en décembre, et en Pologne en avril 1981. Le thème proposé à l'étude est le mystère de l'Église et de l'eucharistie, à la lumière du mystère de la Sainte-Trinité.

Difficultés

Le dialogue avec Rome correspond aujourd'hui au désir commun des responsables des Églises orthodoxes. On ne doit cependant pas en sous-estimer les difficultés, mises en lumière par une déclaration des moines du Mont-Athos (Grèce), qui s'y montrent farouchement opposés.