Le séisme de Laviano est dû probablement au re-jeu d'une faille orientée nord-ouest—sud-est (donc parallèle aux Apennins). Mais il y a eu extension dans une direction sud-ouest—nord-est, ce qui est inattendu dans une région montagneuse créée, par définition, par un raccourcissement.

La conférence sur le droit de la mer piétine

La troisième conférence des Nations unies sur le droit de la mer a tenu sa dixième réunion à New York (9 mars-16 avril). Pour rien, ou presque.

La deuxième partie de la neuvième session, réunie à Genève (28 juillet-29 août 1980), s'était achevée sur un certain optimisme. Certes, tous les problèmes liés à l'exploitation de ressources minérales (essentiellement les nodules polymétalliques) n'étaient pas résolus, mais un compromis qu'on pourrait qualifier de prometteur avait été trouvé le 25 août 1980.

Six jours avant l'ouverture de la dixième session, tout était remis en question : le gouvernement américain faisait savoir que la nouvelle administration Reagan devait définir sa position sur l'exploitation des grands fonds marins et réétudier le Projet de convention sur le droit de la mer (texte officieux) publié le 29 août 1980.

La conférence a réussi, le 14 mars, non sans peine, à se donner comme président Tommy Koh (représentant de Singapour) pour remplacer Hamilton Shirley Amerasinghe (Sri Lanka) décédé le 4 décembre. Ensuite, la dixième session n'a guère pu travailler : les États-Unis ont fait savoir, le 14 avril, qu'ils n'arrêteraient pas leur position avant l'automne prochain ou même avant 1982. De leur côté, le groupe des 77 (les quelque 120 pays en voie de développement) s'est dit résolu à adopter une convention même sans les États-Unis.

Quoi qu'il en soit, les 150 délégations sont convenues de reprendre leurs travaux l'été prochain. La deuxième partie de la dixième session se réunira à Genève du 3 au 28 août... Pourquoi faire ?

Dérive des continents : découvertes franco-chinoises dans le Tibet

Des géophysiciens et géologues ont participé, de juillet à octobre 1980, à la première campagne de recherche sur le Tibet dans le cadre d'un programme franco-chinois qui doit, en principe, durer trois ans.

L'Himalaya et le Tibet sont la seule région du monde où l'on assiste actuellement à une collision de deux masses continentales (Eurasie et Inde). Depuis probablement quatre milliards d'années, les masses continentales ne cessent de se séparer et de se recoller en nouveaux arrangements. Dans ces zones de sutures des morceaux de continents, on y retrouve des lambeaux de vieux tonds océaniques disparus, ce qui donne des informations sur l'histoire de la Terre ; d'autre part, elles renferment souvent d'importantes ressources minérales (cuivre, nickel, chrome notamment).

Carambolage

La première campagne, surtout géologique, a déjà donné quelques résultats : le carambolage de l'Inde et de l'Eurasie s'est fait en plusieurs étapes. Des collisions et soudures successives de petits morceaux de continents avec l'Eurasie ont précédé la collision de l'Inde proprement dite, qui a commencé il y a environ 45 millions d'années. En outre, depuis au moins 5 millions d'années, le Tibet est soumis non pas à une compression mais à un étirement est-ouest. Cet étirement surprenant avait été vu dès 1975 par Paul Tapponnier (actuellement à l'Institut de physique du globe de Paris) et Peter Molnar (du Massachusetts Institute of Technology) sur des images prises par un satellite Landsat. Il a été confirmé par différentes études sur le terrain.

Il se marque par des fossés d'effondrement nord-sud, longs parfois de plusieurs dizaines ou même de plusieurs centaines de kilomètres, bordés de failles normales qui peuvent avoir plusieurs milliers de mètres de haut, emplis de sédiments récents. Le phénomène se poursuit : des vallées glaciaires continues il y a seulement quelques milliers d'années sont maintenant de gigantesques marches. Des sédiments vieux de 10 000 ans sont coupés de failles dont le rejet est haut de plus de 100 mètres.

La campagne de l'été 1981 sera surtout consacrée à la géophysique : grâce à la réfraction sismique, on espère voir la structure profonde de la croûte continentale du Tibet ; des mesures de paléomagnétisme devraient faire retrouver la latitude et l'orientation des roches continentales au moment de leur formation.

Le cyclone Allen

Le cyclone tropical Allen a balayé la région des Antilles, de l'île de Sainte-Lucie à la côte texane, du 3 au 10 août 1980. Sainte-Lucie et Haïti ont été particulièrement éprouvés ; des dégâts importants ont également été provoqués en Martinique, en République Dominicaine, à Cuba, à la Jamaïque et au Texas. Au total, le cyclone a tué 106 personnes, la plupart à Sainte-Lucie et à Haïti. Comme David, le cyclone qui avait ravagé en 1979 les Antilles et la côte des États-Unis, de la Floride à New York (Journal de l'année 1979-80), Allen était un cyclone particulièrement violent : la pression au centre du système tourbillonnaire était inférieure à 920 millibars (la pression atmosphérique moyenne est de 1 015 millibars) et les vents soufflaient à plus de 250 km/h.

Espace

Astronautique

Une réussite spectaculaire pour Columbia la première navette spatiale

Le lancement de la navette spatiale, le 12 avril 1981, est une réussite parfaite. Columbia s'envole, avec, aux commandes, Robert Crippen et le vétéran John Young (Gemini 3, 1965 ; Gemini 10, 1966 et Apollo 16, 1972).