Des élections « libres et démocratiques » auront lieu le 1er novembre 1981. Seule condition mise à la constitution de nouveaux partis : ceux-ci ne doivent pas être « inféodés, matériellement ou idéologiquement, à l'étranger » ; ils doivent respecter la légalité constitutionnelle et rejeter la violence.

Crédibilité

Les réactions sont aussitôt largement favorables. Le parti communiste tunisien, interdit depuis 1963, estime que l'orientation nouvelle est « extrêmement positive ». Le Mouvement des démocrates socialistes d'Ahmed Mestiri et la tendance modérée du MUP (Mouvement d'unité populaire) d'Ahmed ben Salah demandent à se constituer en partis. Les intégristes musulmans ne suivent cependant pas le mouvement.

Le pari de Bourguiba a-t-il des chances d'être gagné ? La Tunisie pourra-t-elle négocier son tournant historique, et le régime pourra-t-il se réformer lui-même après vingt-cinq ans de pouvoir personnel ?

En tout cas la démocratisation redonne au pays une crédibilité accrue sur le plan international. Raymond Barre, Premier ministre français, relance, en octobre 1980, la coopération à l'occasion d'une visite à Tunis. Une aide financière de 500 millions de F est accordée, pour favoriser le développement industriel prévu par le VIe Plan. La France donne son aval à la création d'une banque franco-tunisienne d'investissement.

Les fonds français immobilisés en Tunisie commencent à être débloqués progressivement. Vue de Paris, la Tunisie apparaît désormais comme un partenaire modeste, mais méritant et stable. Les relations s'améliorent aussi avec Alger, mais demeurent confuses avec la Libye : certes, le colonel Kadhafi a cessé ses attaques, mais de jeunes Tunisiens s'entraînent encore dans les camps libyens. Pour Bourguiba, l'aide militaire française est plus que jamais nécessaire.

Zaïre

Kinshasa. 27 870 000. 12. *2,8 %.
Économie. PIB (75) : 148. Productions (75) : A 19 + I 28 + S 53. Énerg. (76) : 62. CE (75) : 23 %.
Transports. (76) : 467 M pass./km, 2 203 Mt/km. (74) : 84 800 + 76 400.  : 110 000 tjb. (77) : 371 M pass./km.
Information. (74) 11 quotidiens. (74) : *2 448 000. (76) : *7 000. (74) : 23 400 fauteuils ; fréquentation : 1,7 M. (76) : 48 000.
Santé. (73) : 818.
Éducation. (74). Prim. : 3 429 076. Sec. et techn. : 446 067. Sup. : 21 021.
Armée.  : 20 500.
Institutions. État indépendant le 30 juin 1960. République présidentielle. Constitution de 1967, amendée en 1970. Président de la République et chef de l'exécutif : lieutenant-général Mobutu Sese Seko, élu pour un troisième mandat le 3 décembre 1977. Premier ministre : Nsinga Udju Ongwabeki Untube (23 avril 1981).

Zambie

Lusaka. 5 650 000. 8. 3,2 %.
Économie. PIB (76) : 523. Productions (76) : A 13 + I 44 + S 43. Énerg. (76) : 548. CE (76) : 39 %.
Transports. (76) : 93 500 + 78 400. (77) : 446 M pass./km.
Information. (75) : 2 quotidiens ; tirage global : 106 000. (76) : *110 000. (76) : *25 000. (71) : 13 400 fauteuils. (77) : 53 000.
Santé. (75) : 472.
Éducation. (75). Prim. : 872 392. Sec. et techn. : *75 000. Sup. : 8 403.
Armée.  : 14 300.
Institutions. République indépendante proclamée le 24 octobre 1964. Nouvelle Constitution du 31 mai 1973, de type présidentiel. Président de la République et chef de l'exécutif : Kenneth D. Kaunda, réélu pour la 4e fois le 12 décembre 1978. Premier ministre : Nalumino Mundia (18 février 1981).

Zimbabwe

Salisbury. 7 140 000. 18. 3,5 %.
Économie. PIB (77) : 530. Productions (77) : A 15 + I 32 + S 53. Énerg. (76) : 634. CE (73) : 25 %.
Transports. (*77) : 5 048 Mt/km. (*74) : 180 000 + 70 000.
Information. (75) : 3 quotidiens ; tirage global : 116 000. (76) : *255 000. (76) : *72 000. (71) : 51 000 fauteuils. (76) : 190 000.
Santé. (76) : 919.
Armée.  : 13 500.
Institutions. L'indépendance est proclamée le 18 avril 1980, après l'avoir été unilatéralement le 11 novembre 1965 par Ian Smith. République. Chef de l'État : Révérend Canaan Banana, élu le 11 avril 1980 ; succède à Josiah Gumede. Premier ministre : Robert Mugabe.

Règlements de comptes

La guerre civile menace au Zimbabwe, par suite de l'impossibilité pour les diverses tendances nationalistes de parvenir à un modus vivendi durable. À plusieurs reprises, des règlements de comptes sanglants opposent des éléments de l'armée révolutionnaire du peuple, la Zipra de Joshua Nkomo, à l'armée de libération nationale, la Zanla du Premier ministre Robert Mugabe (Journal de l'année 1979-80).