Journal de l'année Édition 1979 1979Éd. 1979

Commerce extérieur

La balance penche vers le déficit

Après avoir enregistré deux années de suite, en 1976 et 1977, un très sensible déficit, respectivement de l'ordre de 23 et 14 milliards de F, la balance commerciale française retrouve l'équilibre en 1978. Elle dégage même un solde positif de 2,5 milliards de F.

Le rétablissement du commerce extérieur, déjà bien engagé fin 1977, s'opère dans un contexte mondial qui voit les échanges internationaux avoisiner 1 300 milliards de dollars en 1978, progressant de 5 % en volume par rapport à l'année précédente (contre + 4 % entre 1976 et 1977). Et, comme en 1977, le PIB combiné des nations industrielles du monde occidental s'accroît d'environ 3,5 %.

Le bon comportement de l'exportation nationale est à souligner. Des gains de parts de marché en volume sont obtenus. La situation est bien meilleure au chapitre des échanges agro-alimentaires.

Conjoncture

Cependant, les résultats des échanges extérieurs français en 1978 sont largement influencés par des facteurs de nature conjoncturelle. Ainsi, le rythme plutôt tempéré de croissance économique, la nonchalance de la demande intérieure et le manque de vigueur de l'investissement modèrent relativement l'expansion du volume des importations. L'évolution des cours des matières premières est favorable : l'indice général des prix internationaux de matières premières importées par la France traduit, par rapport à la moyenne 1977, une baisse de près de 14 % en francs. Enfin, le glissement du dollar, face à la bonne tenue du franc, allège d'autant le coût des importations de pétrole et d'autres produits de base. Cela entraîne l'amélioration des termes de l'échange, d'autant plus que la croissance des prix à l'exportation est supérieure à celle des prix des marchandises importées.

Pour l'ensemble de l'année 1978, exprimées en chiffres bruts FOB et comprenant les livraisons d'or et de matériel militaire, les exportations françaises s'élèvent à 357,6 milliards de F et les importations à 355 milliards. D'où un taux de couverture des secondes par les premières de 100,7 %.

Les livraisons françaises par rapport à 1977 s'accroissent de 12 % en valeur, soit presque deux fois plus vite que les achats à l'extérieur qui, eux, ne progressent que de 6,6 %. C'est cette différence de développement qui conduit au rétablissement constaté ; encore que, mesuré en volume, le taux de croissance des importations (un peu supérieur à 5 %) est plus proche de celui des exportations (environ 6 %). Mais un tel rétablissement ne saurait être considéré comme fondamentalement solide et, par conséquent, acquis pour l'avenir. Les problèmes pétroliers viennent évidemment assombrir le futur.

Au-delà des seuls échanges de marchandises, et grâce notamment aux opérations de négoce international, aux voyages et aux excellents résultats concernant les grands travaux et la coopération technique à l'étranger, la balance des paiements courants entre la France et l'extérieur fait ressortir un excédent de quelque 18 milliards de F en 1978 (contre un solde négatif de 16 milliards en 1977). En cela, l'année a été bonne et le retournement spectaculaire.

Meilleures récoltes

Dans le domaine agricole, les flux à l'exportation en 1977 avaient été frappés de plein fouet à la suite des mauvaises conditions atmosphériques de 1976. En 1978, le redressement intervient progressivement et s'affirme nettement dès septembre. Grâce à de meilleures récoltes, les exportations de céréales atteignent 13,2 millions de t (+ 37,5 %) et le solde de la balance import-export dans ce secteur passe de + 6,7 à + 9,7 milliards de F.

De même, pour les légumes, le déficit extérieur est ramené de 2,2 à 1,5 milliard de F et, pour les fruits tempérés, de 600 à 300 millions de F.

Après la flambée de 1977, la détente sur les marchés mondiaux des cours de produits tropicaux traditionnellement importés — c'est le cas du café et du cacao — soulage sensiblement le coût de ces approvisionnements. Si les importations de café franchissent le cap des 300 000 t, le prix moyen au kilo tombe à environ 18 F (contre 23 F en 1977).