Ce système a été mis au point en Angleterre sous le nom de View Data et en France sous le nom de Tic Tac.

Pour un système accessible au grand public, les problèmes sont toutefois énormes. L'ordinateur doit pouvoir servir en même temps un grand nombre d'appels. Il y aurait aussi un encombrement important des lignes téléphoniques. Cela n'a pas fait reculer le General Post Office britannique, qui annonce, pour l'été 1978, le début de ses programmes. Les sociétés de location de téléviseurs annoncent leur intention de mettre en circulation mille téléviseurs équipés des moyens de connexion au système View Data.

Poche

Plusieurs pays, dont l'Allemagne fédérale, testent le système anglais Ceefax ainsi que View Data. Les techniciens cherchent à mettre au point un écran plat à cristaux liquides, qui tiendrait dans la poche et que l'on pourrait regarder à tout moment en ville. La technologie à mettre en œuvre est beaucoup moins complexe que celle qui consiste à fabriquer un téléviseur complet de dimensions semblables : l'écran doit transcrire des textes et non des images mouvantes.

Comme toute nouveauté importante, les télétextes mettront un certain temps à s'imposer dans le grand public. Ils rencontrent également un certain nombre d'obstacles politiques et juridiques. Les facilités qu'ils offrent attireront les convoitises commerciales et politiques. Quel parti ne voudra pas disposer de sa chaîne de télétextes, où il pourra présenter et sélectionner les nouvelles à sa manière ? L'enjeu est d'importance. Ce qui explique que l'on avance à petits pas.

Seafarer : une antenne radio de 3 500 kilomètres

Les sous-marins à propulsion nucléaire, armés de missiles porteurs de charges thermonucléaires, peuvent naviguer pendant longtemps à des centaines de mètres de profondeur, ce qui les rend invulnérables et impossibles à repérer. Mais ils sont alors coupés de toute communication avec les états-majors ; les ondes hertziennes usuelles sont absorbées par quelques mètres d'eau. Pour que les messages radio parviennent avec une intensité suffisante à de grandes profondeurs, il faut accroître démesurément soit la puissance de l'émission, soit surtout la longueur d'onde. La théorie et l'expérience montrent que les ondes radio de plusieurs kilomètres de longueur d'onde (donc de fréquence très faible, quelques dizaines de hertz) atteignent un sous-marin en plongée en n'importe quel point du globe, avec très peu de perte de puissance. À ces exigences répond le projet Seafarer, pour la mise au point duquel le Sénat américain a voté 120 milliards de crédits préalables. Pour émettre sur les longueurs d'onde prévues, l'antenne, constituée de 3 500 km de câble, couvrira plus de 10 000 km2. L'ensemble du projet coûterait, en première estimation, plus de 800 millions de dollars. Il se heurte à l'hostilité des habitants des régions concernées. Pour fermer le circuit électrique, les deux extrémités du câble, où circulera un courant basse fréquence d'une centaine d'ampères, plongeront dans le sol, d'où danger pour le voisinage d'accidents d'électrocution et d'induction de courants parasites dans les appareils électriques. Mais les militaires tiennent à leur émetteur, qui leur permettra d'envoyer des ordres à tous les sous-marins américains en plongée dans le monde.

Informatique

Vers l'ordinateur domestique

Le temps n'est plus où les progrès de l'informatique tenaient pour l'essentiel à une découverte ou à une mise au point technique. Aux bouleversements technologiques qui, naguère, ont jalonné l'évolution des ordinateurs, succèdent désormais des perfectionnements plus subtils, mais grâce auxquels ne cesse de s'améliorer le rapport performances/prix des machines, et de s'étendre considérablement la gamme de leurs applications.

Grands systèmes

1977 aura été au plan des grands systèmes une année particulièrement faste. L'annonce par IBM de réductions de prix, allant jusqu'à 30 % sur certains de ses matériels, et d'une nouvelle série de très gros ordinateurs – les 303 X – destinés à prendre la relève des 370 (dont ils ne diffèrent pas fondamentalement) provoque les réactions immédiates des autres constructeurs. La gamme des ordinateurs universels s'enrichit d'une pléiade de nouveaux modèles concurrents, sur lesquels s'appuiera la grande informatique de demain : entre autres, le Burroughs 7 800, le Cyber 176 et Control Data, les Sperry Univac 1 100/8/ et 1 100/83 et le CII-Honeywell Bull 66/85.

Miniordinateurs

Parallèlement à l'apparition de grands systèmes de plus en plus complexes, on assiste depuis quelques années au développement d'une informatique légère des matériels de taille beaucoup plus réduite et nettement moins chers : les miniordinateurs, utilisés aussi bien pour des applications industrielles (surveillance d'usines, commande de machines, etc.) que pour des calculs scientifiques, des travaux de gestion, le traitement de mesures ou la transmission de données. Sur ce marché en pleine expansion, dont le taux annuel de croissance est de 30 à 40 %, l'entrée des fabricants de gros ordinateurs, IMB et CII-Honeywell Bull en particulier, déclenche une concurrence accrue. Les matériels nouveaux mis en compétition possèdent des caractéristiques qui les rapprochent de plus en plus des ordinateurs de haut de gamme, dit « universels » : l'annonce par Digital Equipement de son Vax 11/780, capable de traiter des mots de 32 bits et ainsi nettement plus performant que les minis traditionnels (à mots de 16 bits), vient confirmer cette tendance.

Microprocesseurs

En bas de gamme, les micro-ordinateurs, derniers-nés des systèmes informatiques, connaissent un développement spectaculaire. Simples, peu encombrants (leurs dimensions sont à peu près celles d'une boîte à chaussures), bon marché, ils tirent toutes ces qualités des microprocesseurs qui en constituent l'unité centrale – circuits électroniques hautement intégrés, rassemblant plusieurs milliers de composants sur une pastille de silicium de quelques millimètres carrés.