Plusieurs puissants télescopes seront satellisés au cours de ces prochaines années. On peut en attendre bien des surprises.

Un nuage de matière interstellaire

Quatre chercheurs du CNRS, Jean Audouze, Paul Bruston, Claudine Laurent et Alfred Vidal-Madjar, se fondant sur une étude des mesures récentes transmises par le satellite astronomique Copernicus, ont découvert, dans la direction de la constellation du Scorpion, une concentration en hydrogène et en deutérium qui parait due à l'approche d'un nuage de matière interstellaire. Sa densité serait de 10 000 atomes par centimètre cube, ce qui est relativement considérable par rapport à celle des autres nuages épars dans la Galaxie. Situé actuellement à environ un tiers d'année de lumière, il se dirigerait vers le système solaire à une vitesse de 20 km/s, ce qui veut dire qu'il l'aborderait dans quelque 5 000 ans.

Depuis que le système solaire s'est formé, il y a environ quatre milliards et demi d'années, il a probablement rencontré une quinzaine de tels nuages. Étant donné leurs dimensions, ils peuvent emplir pendant longtemps l'espace compris entre la Terre et le Soleil, réduisant légèrement le rayonnement reçu par la Terre. Certains y ont cherché une explication des périodes glaciaires. Un effet plus complexe pourrait résulter de la capture par le Soleil d'une partie de la masse du nuage.

Océanographie

Janus IV : un record dans le travail en plongée profonde

Commencée le 15 octobre et achevée le 20 octobre 1977, l'expérience Janus IV, au large de Cavalaire, constitue un record dans le domaine de la plongée profonde. Six hommes, Philippe Jeantot, Patrick Raude, Louis Schneider, Jacques Verdeaux (tous quatre de la Comex), Emile Sevellec et Gérard Vial (l'un et l'autre du Groupement d'intervention sous la mer – Gismer – de la Marine nationale), ont montré qu'il était possible de travailler sous 460 m d'eau et même de descendre quelques minutes à 501 m de profondeur.

Les précédents records de plongée réelle en mer (349 m par la Marine américaine dans le golfe du Mexique, 326 m par la Comex en mer du Labrador dans des eaux à 2 °C, 305 m par la Marine nationale en Méditerranée), datant tous de juin 1975, ont été largement battus. Sous l'eau, la pression augmente d'environ 1 atmosphère tous les 10 m. À 460 m de profondeur, elle est de 47 atmosphères, et à 501 m d'à peu près 51 atmosphères.

Pétrel

La compression des six hommes dans les caissons du navire de forage Pétrel a été lente : 24 heures pour passer de 1 à 41 atmosphères, 6 heures de palier, 30 minutes pour descendre de 41 à 44 atmosphères. C'est sous cette dernière pression que les six hommes ont vécu, entre les plongées, jusqu'au début de la décompression, le 22 octobre.

Les plongeurs étaient répartis en deux équipes de trois hommes, qui ont plongé à tour de rôle. À chaque plongée, deux hommes descendaient travailler dans l'eau (à 12 °C) ; le troisième restait, par mesure de sécurité, dans la cloche-ascenseur pressurisée qui assurait les transferts entre les caissons-vie et le fond. Accrochée au train de tiges du Pétrel à la profondeur de 460 m, une table de travail portait des morceaux de pipe-line qui ont été soit assemblés mécaniquement, soit découpés, soit soudés.

Cinq plongées ont été effectuées : deux le 18 octobre, une le 19 octobre, deux le 20 octobre. Les séjours dans l'eau à 460 m de profondeur ont été respectivement de 48′, 1 h 2′, 1 h 30′, 3 h 3′ ; le séjour à 501 m a duré 20′ (tous ces chiffres résultent des additions du temps passé par chacun des deux hommes). Janus IV a donc permis un travail effectif de 6 h et 23′ sous 460 m d'eau.

Tremblements

Au cours des plongées à 460 m aussi bien que pendant les six jours vécus dans les caissons sous une pression de 44 atmosphères, les six hommes n'ont présenté que de très faibles manifestations du syndrome nerveux des hautes pressions, qui est caractérisé par des tremblements, des tracés électroencéphalographiques anormaux, une grande fatigabilité, une diminution de la vigilance. Le succès de Janus IV doit être attribué aux études physiologiques et au matériel (les unes menées, l'autre amélioré au cours d'expériences répétées depuis des années), à la lenteur de la compression et à des dosages très subtils (et secrets) de l'oxygène, de l'hélium et d'un tout petit peu d'azote, les trois composants du gaz respiratoire.