Amérique

Canada

Ottawa. 23 140 000. 2. 1,4 %.
Économie. Le Canada apparaît toujours relativement privilégié, notamment avec une balance commerciale légèrement excédentaire, une production énergétique variée et abondante (hydroélectricité, principalement, et pétrole, malgré un fléchissement de la production). Le marasme de la sidérurgie (malgré la reprise de l'extraction de minerai de fer, en grande partie exporté) et la poursuite du recul de la production d'aluminium témoignent que l'économie canadienne n'est pas à l'abri de la crise mondiale. La lutte contre l'inflation n'a pas encore été couronnée de succès ; le chômage a atteint un taux inquiétant voisin de 8 %. Le pays, dont le marché intérieur est réduit au regard du volume de sa production, est donc tributaire d'une demande extérieure, fluctuante en raison de la crise.
PIB (75) : 6 995. Production (75) : G 124 + A 119 + I 120. Énerg. (*75) : 9 880. C. E. (75) : 20 %.
Population active (76) : 9 572 000, dont A : 5,9 % ; I : 29,7 % ; D : 64,4 %. PIB par secteur (75) A : 4,4 % ; I : 29,9 % ; D : 58,7 %. Prix à la consommation (évolution 76) : + 7,5 %. Balance commerciale (76) exp. : 38,6 MM $ ; imp. : 38 MM $. Balance des paiements (76) : excédent de 3,2 MM $. Productions (76) : blé 23,5 Mt, pétrole 63 Mt, gaz naturel 68,3 Gm3, électricité 293,4 TWh, cuivre 0,75 Mt, fer 36,6 Mt, acier 13,2 Mt, aluminium 0,6 Mt, papier (75) 12 Mt.
Transports. (*75) : 2 930 M pass./km, 197 216 Mt/km. (74) : 8 472 200 + 2 027 600.  : 2 639 000 tjb. (75) : 11 116 M pass./km.
Information. (73) : 121 quotidiens ; tirage global : 5 207 000. (74) : *20 252 000. (74) : 8 232 000. (73) : 650 900 fauteuils ; fréquentation : 89 M. (75) : 13 142 000.
Santé. (74) : 37 277. Mté inf. (74) : 15.
Éducation. (74). Prim. : 2 617 333. Sec. et techn. : 2 629 409. Sup. : 706 652.
Institutions. État fédéral indépendant en 1931 (Statut de Westminster). Constitution de 1867. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Jules Léger. Premier ministre : Pierre Elliott Trudeau.

Recherches d'une nouvelle voie pour le fédéralisme

Le gouvernement d'Ottawa, à la veille des élections générales, fait l'apprentissage difficile de la coexistence avec un gouvernement indépendant au Québec, lequel cherche à définir clairement son concept de la souveraineté-association avant le référendum promis pour 1979.

Il n'y a pas seulement un problème constitutionnel d'envergure à résoudre, mais des maux économiques préoccupants. Par ailleurs, un débat virulent s'engage sur les fonctions de la police, à la suite de la révélation des activités illégales de la fameuse Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Stratégie

Après la guerre froide avec le Québec, la stratégie du gouvernement fédéral se précise vers la fin de l'été 1977 par la création, en juillet, d'un groupe de travail sur l'unité canadienne. Formé avec difficulté (en raison du refus de Québécois éminents d'y participer), le groupe n'est opérationnel qu'à l'automne. Il cherche immédiatement à définir une troisième voie constitutionnelle, contre laquelle le Premier ministre, P. E. Trudeau, met en garde les Canadiens. Prenant ses distances avec le groupe de travail (qu'il avait pourtant suscité) et sans attendre les résultats des travaux, P. E. Trudeau crée, en septembre, lors d'un remaniement ministériel, un ministère d'État aux relations fédérales provinciales. « Un ministère des Affaires québécoises » ironise-t-on à Québec. Désormais, c'est dans ce ministère que se préparent les élections générales ainsi que la bataille référendaire.

Après avoir offert aux provinces un amendement constitutionnel garantissant les droits linguistiques (offre rejetée deux fois par le Premier ministre du Québec, René Lévesque), le Premier ministre Trudeau donne le coup d'envoi d'un nouveau fédéralisme, le 18 octobre 1977.

Par l'entremise de la reine Elisabeth II, en visite au Canada dans le cadre du 25e anniversaire de son couronnement, il annonce la présentation prochaine au Parlement et au peuple canadien d'un ensemble de propositions constitutionnelles et la révision de l'Acte d'Amérique du Nord britannique (AANB). L'étendue des propositions se limite toutefois aux garanties linguistiques, à la Charte des droits de l'homme inscrite dans la Constitution et à la réforme de certaines institutions dont la Cour suprême et le Sénat.