La première chambre civile du tribunal de grande instance de Paris déclare irrecevable l'action engagée devant elle par Jean-Charles Lignel demandant la résolution de tous les accords passés à partir de 1966 entre les sociétés éditrices du Dauphiné libéré et du Progrès de Lyon.

Jacques Mesrine, incarcéré depuis le 28 septembre 1973 pour de nombreuses attaques à main armée et recherché pour meurtres aux États-Unis, réussit à faire condamner pour diffamation l'Aurore, le Parisien libéré, France-Soir et Paris-Match. Patrick Bourges obtient 6 000 F de dommages et intérêts du Canard enchaîné. Quant à Jean Boizeau, directeur de Minute et du Crapouillot, il réalise des économies : il est condamné au franc symbolique pour avoir offensé le maréchal Bokassa, alors que le président à vie de la République centrafricaine lui demandait un million de dommages et intérêts.

Édition

Plusieurs projets en gestation au cours des précédentes années aboutissent en 1975-76. C'est le cas, au mois de septembre, de la mise en place d'une Direction du livre, rattachée au secrétariat d'État à la Culture. Cet organisme, financé par deux taxes : l'une sur la reprographie, l'autre sur le chiffre d'affaires, permettra d'exercer une politique d'ensemble coordonnée, alors que les décisions relevaient jusqu'à présent de différents ministères. C'est le cas, également, de l'intégration des écrivains, auteurs, compositeurs, artistes au régime général de la Sécurité sociale, la loi étant votée le 31 décembre 1975 ; le Journal officiel du 30 janvier 1976 publie un décret relatif aux missions, au fonctionnement et au financement du nouveau Centre national des lettres ; enfin, est créé un Syndicat des écrivains de langue française (SELF) qui se veut un organisme de défense de la condition des écrivains.

La liberté des prix pour les livres de poche (à condition qu'ils restent en dessous de 10 F) est enfin accordée aux éditeurs le 1er septembre 1975.

Le bulletin de santé du livre est, dans l'ensemble, rassurant. Cela se retrouve dans le bilan d'Hachette : la section livre permet de compenser les pertes dues à la crise de la presse. Mais c'est surtout à l'occasion du VIIIe Festival international du livre de Nice (du 1er au 6 mai) que l'on s'en rend compte. Destiné à tous ceux qui participent à l'écriture, à la fabrication, à la promotion, à la diffusion ou à la lecture des livres, il remporte un succès certain. Il accueille 180 exposants représentant 400 maisons d'édition, dont les plus grandes (Gallimard, Le Seuil, Flammarion...) qui l'avaient boudé jusqu'alors. Le rôle et l'importance des dépositaires des Maisons de la presse sont mis en exergue.

Un administrateur provisoire est nommé à la librairie La joie de lire, mais finalement l'entreprise est mise en liquidation.

Au chapitre des procès. Alain Moreau, avec sa collection Confrontation, décroche sans peine la palme : neuf demandes de saisie sont déposées contre Dossier B... comme Barbouzes. Toutes sont rejetées.