Ces appareils, commercialisés principalement par des sociétés américaines, ont fait progresser la spectrométrie d'électrons et la connaissance des matériaux par l'analyse de leur surface, sans toutefois éviter totalement les effets destructeurs liés à la présence d'un faisceau intense.

Les études entreprises depuis trois ans par le laboratoire de chimie physique du CEA ont permis non seulement de mettre en évidence des raies d'absorption associées aux électrons Auger inobservées jusqu'à ce jour en spectrométrie d'électrons, mais aussi de définir un spectromètre d'électrons non destructeur, à très haute sensibilité, dont la construction a été brevetée.

Ces résultats constituent un pas en avant considérable en physique du solide, et tout particulièrement en physique des surfaces, et ouvrent la voie à une nouvelle génération de spectromètres. Les premières applications traitées à Saclay ont déjà apporté des informations très nouvelles dans les domaines tels que la technologie des semi-conducteurs, les couches de lubrification, la catalyse et la corrosion, la métallurgie, la biologie.

Le spectromètre LMS Auger devient aussi opérationnel et souple d'emploi que la sonde de Castaing (une autre invention française). Il en complète les possibilités analytiques et ouvre des horizons nouveaux, notamment en biochimie dans le domaine des membranes organiques et cellulaires, la pathologie médicale et la lutte contre la pollution.

L'heure d'été

Tous les Français avancent leur montre d'une heure, le 28 mars 1976. Un geste anodin qui doit permettre d'importantes économies d'énergie et sans investissements. L'AEE (Agence pour les économies d'énergie) estime que le retour à l'heure d'été entraînerait une diminution de la consommation d'électricité de 1 % (300 000 t d'équivalent-pétrole), soit une économie de 120 millions de F. EDF évalue, de son côté, à 165 000 t d'équivalent-pétrole seulement, soit 53 millions de F, les économies escomptées. De plus une meilleure répartition des activités par rapport à l'heure du lever et du coucher du soleil contribue à améliorer d'une façon sensible la qualité de la vie des Français ; ils s'en aperçoivent après avoir un peu bougonné. Les travailleurs frontaliers, eux, doivent vivre avec deux montres. Conséquences : des tracasseries qui s'accumulent. Personne n'aurait sans doute songé à reprendre l'heure d'été sans la crise pétrolière. Le procédé n'est pas nouveau. Appliqué pour la première fois en 1916, pour répondre aux besoins d'économies dus à la guerre, le système est maintenu jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Au début de 1975, la France invite ses partenaires de la CEE à l'imiter ; pourtant les Neuf n'ont pu se mettre d'accord sur une heure d'été européenne. On reviendra, en France, à l'heure d'hiver le 25 septembre 1976.

U 235 par rayon laser

Quelques mois après le Lawrence Livermore Laboratory de Californie, le Commissariat à l'énergie atomique, en France, annonce à son tour, en octobre 1975, qu'il a obtenu la séparation isotopique de l'uranium 235 par rayon laser. Ce résultat, qui émane du Centre de recherches de Saclay, ne porte encore que sur des quantités très en deçà de l'échelle industrielle. Cependant, la méthode présente de tels avantages que les recherches se poursuivent dans l'espoir d'atteindre la rentabilité (Journal de l'année 1974-1975).

Informatique

La fabrication des journaux de demain

Le rédacteur remet son article, manuscrit ou dactylographié, à son chef de service, qui le relit et le transmet au secrétaire de rédaction. Celui-ci note le caractère à employer et la justification (longueur des lignes). À l'atelier, un opérateur tape l'article sur le clavier d'une Linotype dont sortent des lignes-blocs de plomb, portant des caractères en relief et qui sont soigneusement justifiées. Des épreuves sont envoyées à la rédaction et aux correcteurs. Les épreuves une fois relues et corrigées retournent à l'atelier, chaque ligne rectifiée doit être fondue à nouveau. Les lignes sont serrées dans des cadres, ou formes, à la dimension exacte de la page. Une empreinte en creux est prise dans un flan et sert à couler un cliché de métal demi-cylindrique qui est fixé sur la rotative. Le journal est enfin tiré.

Changements

Tel est, sommairement résumé, le processus encore utilisé pour la fabrication de la plupart des quotidiens en France. Peu à peu, des techniques plus récentes s'introduisent : composition dite au kilomètre, un ordinateur se chargeant de justifier les lignes ; remplacement des caractères de plomb par la photocomposition ; remplacement des épreuves sur papier par la visualisation sur un écran de télévision. Un grand quotidien régional du Midi a poussé très loin l'intégration de ces techniques : son imprimerie n'offre plus guère de ressemblance avec les ateliers traditionnels. Jusqu'ici, le travail des journalistes n'était guère affecté par ces changements. Mais, en mars 1976, à Amsterdam, le symposium de l'IFRA (organisme de recherche technologique des directeurs de journaux) révèle la venue d'une nouvelle mutation : l'informatique atteint l'écriture même des articles.