La connaissance du processus de formation des nodules polymétalliques déborde largement le cadre de la recherche fondamentale. Elle pourrait guider les prospecteurs dans leurs explorations. Jusqu'à présent, toutes les méthodes de prospection (photographique, télévisuelle, magnétique, sismique, prélèvements d'échantillons...) n'explorent réellement que des bandes très étroites ou de simples points des grands fonds océaniques. Or, les surfaces à reconnaître sont énormes (plus de 12 millions de km2 pour la zone intéressante du Pacifique).

Investissements

Avant même que le statut juridique international des grands fonds marins soit fixé – s'il l'est jamais –, divers consortiums, sociétés et instituts de recherche mettent au point des outils pour le ramassage des nodules.

Les investissements prévus pour l'exploitation industrielle sont énormes : environ 1 400 à 2 700 millions de francs seront dépensés pour construire deux unités d'extraction d'une capacité de 1,5 million de tonnes chacune, plus une usine de traitement. Les risques économiques et politiques sont tels que la plupart des recherches actuelles sont menées par des consortiums internationaux.

Le premier de ces consortiums associe la firme américaine Kennecott Copper à des compagnies britannique, canadienne et japonaise. Le deuxième, avec Deepsea Ventures (du groupe américain Tenneco) comme chef de file, regroupe des firmes japonaise, belge et américaine. Le troisième, sous la conduite d'International Nickel of Canada, rassemble des sociétés japonaise, allemande et américaine. Le cas de la Summa Corporation (du groupe américain Hughes) est très particulier : son navire Glomar Explorer, que l'on disait construit spécialement pour le ramassage des nodules, n'a servi, pour le moment, qu'à repêcher un sous-marin soviétique pour le compte de la CIA... On ne sait rien des activités soviétiques.

En France, le Centre national pour l'exploitation des océans (CNEXO), associé à la Société métallurgique du nickel et au Commissariat de l'énergie atomique, étudie ou fait étudier sous contrat les problèmes soulevés par l'exploitation des nodules. Le CNEXO a constitué un syndicat international chargé de mettre au point un système de dragage utilisant deux bateaux.

Affrontements

Personne ne peut dire quand l'exploitation industrielle commencera effectivement.

Les gisements océaniques font s'affronter les États industriels et les pays en voie de développement.

Les premiers espèrent que les nodules les affranchiront, au moins partiellement, de la dépendance où ils sont vis-à-vis des pays exportateurs (de cuivre en particulier, exporté par le Zaïre, le Chili, la Zambie et le Pérou). Ils tiennent à ce que la sécurité de leurs investissements soit garantie.

Les pays en voie de développement qui ne possèdent pas de richesses minérales dans leur sous-sol voudraient qu'une partie des revenus provenant des nodules leur soit reversée. Les pays producteurs de cuivre, de nickel, de cobalt et de manganèse craignent que l'exploitation des nodules fasse s'effondrer les cours de ces métaux et perturbe gravement leur équilibre économique. Cette crainte semble exagérée.

Le marché du cobalt serait incontestablement le plus touché. Le Zaïre en est, et de loin, le plus gros exportateur. Mais le cobalt (associé au cuivre) ne représentait, en 1969, que 5 % des exportations du Zaïre.

De toutes façons, on peut envisager qu'un système de compensations raisonnables versées sur les revenus tirés des nodules puisse être créé en faveur des pays en voie de développement dont l'économie pâtirait réellement de l'exploitation des nodules polymétalliques.

Micro-informatique : la « puce » s'attaque aux géants

La miniaturisation croissante des composants électroniques fait apparaître une nouvelle classe d'ordinateurs de très petites dimensions, beaucoup moins chers que les grandes machines en usage. Leurs performances sont telles qu'ils concurrencent partiellement ces dernières, tout en pénétrant dans des domaines interdits aux ordinateurs classiques en raison de leur encombrement et du coût de leurs services. Dans les premiers mois de 1975, des spécialistes (tels Bruno Lussato et Jean-Pierre Bouhot) annoncent une révolution en informatique, qui pourrait obliger les grandes firmes d'ordinateurs à reconsidérer toutes leurs perspectives industrielles.

MOS

Depuis quelques années déjà, les mémoires à tores des grands ordinateurs sont proprement remplacées par des circuits intégrés au silicium, les MOS (Metal Oxyde Semiconductor), qui utilisent l'effet de pointe : les charges électriques circulent dans d'étroites zones superficielles. En 1975, les MOS auront pratiquement éliminé les anciennes mémoires à tores et ferrites. Ils aboutissent aussi à la création de la pièce maîtresse de la micro-informatique, le microprocesseur, qui tient sur un seul circuit intégré MOS plusieurs milliers de transistors sur une pastille de silicium de 4 à 5 mm de côté, logée dans un boîtier de quelques centimètres, d'où sortent 40 broches de connexions.