Journal de l'année Édition 1974 1974Éd. 1974

En Afrique noire, la Côte-d'Ivoire demeure notre premier partenaire commercial. En Amérique latine, c'est le Brésil. En provenance d'Argentine, nos importations se sont accrues de 41,5 %, par suite des livraisons de viandes.

Les progrès des exportations françaises à destination du Japon sont à mettre en valeur (+ 64,5 %). Également vers la Chine (+ 32,2 %) où, à Pékin, une exposition française s'est tenue en mai 1974 ; vers l'Inde (+ 41,4 %) et certains pays du Sud-Est asiatique comme l'Indonésie, Singapour et la Malaysia, qui a vu aussi l'organisation d'une exposition technique française, en novembre 1973, à Kuala Lumpur.

Difficultés

Avant même la « révolution d'octobre 1973 » sur le plan pétrolier, les décisions prises à Koweït, puis (fin décembre) à Téhéran, par les producteurs arabes, on s'attendait déjà pour 1974 à un infléchissement modéré de la croissance chez nos principaux partenaires. Il fallait compter avec la mise en place délibérée de politiques conjoncturelles appropriées pour entraîner une certaines atténuation de la pression de la demande. Partout persistaient néanmoins les tendances inflationnistes. Mais la compétitivité française restait donc bonne.

La crise de l'énergie, avec le quadruplement des prix du pétrole, n'a fait que rendre plus aigus encore les problèmes en bouleversant les balances commerciales. Les prévisions : en volume, un commerce mondial moins dynamique, mais une concurrence forcément plus vive sur les marchés internationaux et la crainte aussi de la réapparition de mesures protectionnistes.

Ainsi, l'heure des temps difficiles a, comme pour beaucoup de pays, sonné pour la France. À un excédent jusque-là appréciable de la balance commerciale a succédé un déficit mensuel préoccupant, de l'ordre de 2,5 milliards de francs. De janvier à avril 1974, le solde négatif de la balance a égalé l'excédent de toute l'année 1973.

Le solde négatif de la France envers la RFA, notre premier partenaire commercial, s'élargissait encore durant les premiers mois de 1974. L'Italie, notre second client, s'abritait, de son côté, en introduisant pour six mois un système de dépôts à l'importation.

D'aucuns prévoyaient un déficit global de la balance commerciale de l'ordre de 24 milliards de francs pour l'année.

Certes, en mai, les carnets de commandes détenus par nos entreprises sur l'étranger apparaissaient dans l'ensemble très bien garnis. La tâche prioritaire du nouveau gouvernement était claire : rétablir en dix-huit mois l'équilibre des échanges, donc pour la fin 1975. Comment ? En calmant la demande intérieure pour mieux réorienter les capacités de production vers l'exportation ; en économisant l'énergie, afin de réduire d'environ 10 % en moyenne les quantités de pétrole importées ; en s'attaquant à la hausse des prix pour demeurer concurrentiel ; en assurant la stabilisation des cours du franc.