– On a appris, par exemple, que le Dr Michael Ramsey, primat de l'Église anglicane et chef de la Communion anglicane mondiale, prendrait sa retraite en novembre 1974 et que la reine Elisabeth II désignerait son successeur.

– Les Allemands ont tenu à Düsseldorf, en juin 1973, un Kirchentag monstre avec pour thème : L'homme ne vivra pas de pain seulement.

– Les Suisses acceptent, après votation, l'abrogation de lois interdisant le territoire helvétique aux jésuites et à l'implantation de couvents.

– Suite à La concorde de Leuenberg (Journal de l'année 1972-73), établissant un accord doctrinal historique en 1972 entre l'Alliance réformée mondiale (ARM) et la Fédération luthérienne mondiale (FLM), les Églises luthériennes et réformées de France tenaient pour la première fois (16-17 février 1974) une assemblée commune près de Lyon, au couvent dominicain de L'Arbresle.

– Les chrétiens évangéliques du monde entier préparent pour juillet 1974 un grand Congrès international pour l'évangélisation, à Lausanne.

– La Conférence des Églises de toute l'Afrique (CETA) tient à Lusaka (Zambie), à partir du 25 mai 1974, sa troisième assemblée continentale. Richard Adriamanjato, maire de Tananarive et président du Comité directeur de la CETA, avait annoncé depuis des mois son thème central : Ne plus vivre pour nous mais pour le Christ.

– Le Comité exécutif de l'ARM a fait savoir que son centenaire serait célébré en 1975 à Saint-Andrew, en Écosse, avec pour mot d'ordre : La gloire de Dieu et l'avenir de l'homme.

On pourrait encore évoquer la poursuite d'entretiens constructifs entre différentes « familles » protestantes comme baptistes et réformés, luthériens et réformés, ou les progrès surprenants en Europe, du mouvement charismatique venu des États-Unis. Mais là déjà, comme pour l'activité des chrétiens solidaires engagés dans des actions sociopolitiques, on déborde les strictes frontières des Églises ou communautés issues de la Réforme. On entre dans le domaine de l'œcuménisme, tant il est vrai que plus grand-chose de valable pour l'avenir ne peut être fait isolément.

N'est-ce pas le signe visible que les Églises, comme les États, sont désormais interdépendantes ?

L'Église vaudoise

L'Église vaudoise d'Italie, qui a pour fondateur Pierre Valdo, célèbre le VIIIe centenaire de sa conversion (1174). Riche marchand de Lyon, P. Valdo distribue tous ses biens, prêche les Béatitudes et la non-violence et suscite un vaste mouvement spirituel. Tolérés d'abord par le pape Alexandre III, ses disciples, surnommés « les pauvres de Lyon », sont excommuniés au concile de Vérone (1184) par le pape Lucius III. Ils se réfugient alors dans les Alpes, notamment dans le Piémont. C'est l'origine de l'Église vaudoise, Église de pré-Réforme, comme les hussites, rattachée à la Réforme du XVIe siècle, membre du Conseil œcuménique des Églises.

Œcuménisme

Un refroidissement de l'œcuménisme au sommet a principalement marqué l'année 1973-1974. La Note, Mysterium Ecclesiae, de la Congrégation romaine pour la doctrine de la Foi, signée du R.-P. Jérôme Hamer, approuvée par le pape et publiée le 5 juillet 1973, a surpris la majorité des non-catholiques romains. Elle affirme l'infaillibilité du magistère de l'Église catholique et déclare que cette Église est la seule à détenir la plénitude de la vérité.

Divergences

Chacun sait que telle est la position séculaire de l'Église romaine (comme d'ailleurs de l'Église orthodoxe), mais ce langage n'avait plus été utilisé depuis la fin de Vatican II afin, précisément, de ne pas bloquer les relations œcuméniques qui ne peuvent être vécues que sur pied d'égalité.

Autre signe de ce refroidissement au sommet : les avertissements fraternels adressés au Conseil œcuménique des Églises (COE) par le patriarche Dimitrios Ier, de Constantinople, et par le patriarche Pimen, de l'Église orthodoxe russe, à l'occasion du 25e anniversaire de la fondation du COE. Dans leurs messages, ces deux patriarches accusent le COE, sous des angles différents, de privilégier la dimension horizontale de la foi au détriment de la dimension verticale, si essentielle à l'orthodoxie, c'est-à-dire de favoriser dans ses activités l'action sociopolitique aux dépens de la prière et de l'adoration du Dieu trinitaire.