Mais l'hydrogène suscite un intérêt croissant, à cause de son universalité d'emploi (pouvant entre autres se substituer au gaz et aux carburants) ; il est de plus en plus considéré comme le vecteur énergétique de l'avenir, pratiquement au même titre que l'électricité pour d'autres secteurs.

On assiste, depuis un an, non seulement à un bouillonnement impressionnant d'idées, mais au démarrage ou à l'amplification de nombreux programmes de recherche et développement dans le secteur des énergies nouvelles. Il est vraisemblable qu'à terme notre univers énergétique en sera profondément modifié.

Dans la course à la voiture propre les Japonais prennent de l'avance

Les constructeurs d'automobiles, aux États-Unis, arguant de difficultés techniques longues à surmonter, sollicitent de nouveaux sursis pour l'application des normes antipollution fixées par l'EPA (Agence pour la protection de l'environnement) ; au Japon et en France, des procédés paraissant capables de satisfaire à ces exigences sont proposés. La CVC (Compound Vortex Controlled Combustion), mise au point par la firme japonaise Honda, consiste à adjoindre au cylindre dans lequel se déplace le piston un autre cylindre, plus petit, dans lequel éclate l'étincelle de la bougie. Les deux cylindres communiquent, bien entendu, mais sont alimentés par deux circuits différents. Le cylindre de combustion reçoit un mélange plus riche en air, qui permet une combustion complète des hydrocarbures, mais ne se prête pas à l'allumage ; celui-ci se fait dans le petit cylindre, où le mélange est plus riche en carburant.

Ce dispositif réduit considérablement – et simultanément – la teneur des trois catégories de composés toxiques dans les gaz d'échappement : oxyde de carbone, oxyde d'azote et hydrocarbures imbrûlés. Jusqu'ici la lutte contre ces trois nuisances impliquait des servitudes techniques malaisément conciliables : par exemple, la nécessité de changer fréquemment un catalyseur placé dans le pot d'échappement, ou de renoncer à l'usage du supercarburant au plomb. C'est par ces obstacles que les industriels américains justifiaient leurs atermoiements. Des constructeurs français étudient la possibilité d'acheter la licence du procédé japonais, dont le seul inconvénient est qu'il exige, à puissance égale, des moteurs de plus forte cylindrée. En France également, des inventeurs isolés proposent d'autres systèmes, notamment des dispositifs placés entre le carburateur et la tubulure d'admission. Ils agissent en homogénéisant le mélange air-essence et en renvoyant au réservoir les gouttelettes d'essence produites en excès pendant les accélérations. Au moment des décélérations (cylindres en décompression), les gaz d'échappement, riches en imbrûlés, sont partiellement renvoyés dans le circuit d'admission. La CVC, comme les dispositifs proposés en Europe (qui n'ont pas encore dépassé la phase de l'expérimentation), pèserait probablement moins sur les coûts de revient de la construction que les systèmes à postcombustion par catalyse envisagés jusqu'ici.

Photographie à amplification de lumière

Une société hollandaise présente un matériel qui permet de prendre des photographies en pleine nuit, avec un appareil et une pellicule ordinaires. L'appareil, qui ressemble extérieurement à un téléobjectif, se compose de trois éléments multiplicateurs électroniques de photons, sur le même principe que la caméra électronique utilisée en astronomie. Reçus sur un écran approprié, les photons de l'image initiale y déclenchent un flux d'électrons qui sont focalisés par une lentille électronique et projetés sur un écran au phosphore où ils restituent une image optique beaucoup plus lumineuse. L'image est reprise par l'étage d'amplification suivant. L'image finale est 30 000 fois plus lumineuse que l'objet photographié (ou simplement observé). L'ORTF a acquis deux de ces appareils pour les prises de vues nocturnes de manifestations sportives. Divers dispositifs existaient déjà pour voir ou photographier la nuit. Ils exigent un projecteur spécial à infrarouge, tandis que le nouvel appareil peut se contenter de l'« obscure clarté qui tombe des étoiles ».

Informatique

Le secteur commercial l'emporte sur le domaine technique

Le temps est passé où des bouleversements technologiques venaient régulièrement remettre en cause les progrès réalisés par l'informatique au cours des années précédentes. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait plus de changements. Ils sont seulement moins apparents et ne s'expriment plus simplement par une découverte ou une mise au point technique.

UNIDATA

L'informatique est devenue un secteur économique majeur, tant par son influence sur les activités qu'elle commande que par le chiffre d'affaires qui lui correspond. Les politiques commerciales des firmes l'emportent de plus en plus sur les considérations techniques. Cette vérité, reconnue depuis bien longtemps par IBM, et qui est la raison profonde de son succès, a conquis l'ensemble de la profession. On a donc assisté à des alliances et des mésalliances tant en fonction des possibilités industrielles que des marchés propres à chaque firme.