Mais il ne suffit pas de chercher à produire des logements neufs de qualité. Encore faut-il s'intéresser à l'habitat ancien, le plus souvent dépourvu du plus élémentaire confort lorsqu'il n'est pas insalubre. Le VIe Plan prévoyait la remise en état de 250 000 logements par an : cet objectif permettait de faire passer le pourcentage du parc de logements restaurés de 40 % en 1968 à environ 80 % en 1975. La moitié seulement de ce programme a pu être réalisée.

Diverses mesures réglementaires ont été prises pour élargir les sources de financement (intervention des organismes d'HLM, emploi du 1 % patronal, etc.). Elles permettent d'offrir des logements aux catégories sociales les plus désavantagées (pour lesquelles les loyers HLM demeurent trop élevés) et favorisent la reconquête du centre des villes. L'opération Très-Cloître, à Grenoble, est à ce titre exemplaire : destruction progressive des logements les plus dégradés et rénovation des logements dont le gros œuvre est encore en bon état, en maintenant la population sur place grâce à un système d'opérations tiroirs. Ce type d'opération, surtout lorsqu'il est associé à des travaux de voirie (passages souterrains, création de places et rues piétonnières), contribue à restaurer le centre des villes que la politique urbaine actuelle s'ingénie à détruire.

Aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle

Architecte : Paul Andreu.

Localisation : 25 km au nord de Paris.

Investissement : 1 760 millions de francs.

Accueil : 6 millions de passagers par an (50 millions en 1985) ; 20 000 employés (100 000 en 1985).

Équipement : une galette comprenant 4 000 places sur quatre étages de parking ; un cinquième pour les services techniques, deux autres pour les bagages et les restaurants et trois pour les passagers (départs, transferts, arrivées) ; sept satellites disposant chacun de neuf passerelles d'accès aux avions, une piste de 3 600 m. La mise en service de l'aérogare no 2, actuellement en chantier, est prévue pour 1978.

Tour Maine-Montparnasse

Architectes : Eugène Beaudouin, Urbain Cassan, Hoym de Marien, Jean Saubot.

Localisation : entre la place du 18-Juin et la gare Montparnasse.

Investissement : 700 millions de francs.

Équipement : une tour de 209 mètres de haut ; 58 étages, dont 52 de bureaux (116 000 m2) ; seize fois le poids de la tour Eiffel.

Centre commercial de 30 000 m2, 2 grands magasins et 80 boutiques ; 2 000 places de parking ; un centre socioculturel ; 11 000 emplois s'ajoutant aux 10 000 emplois des bâtiments enserrant la gare elle-même.

Centre international de Paris-CIP

Architectes : G. Gillet, H. Guibout, S. Maloletenko.

Localisation : porte Maillot.

Investissement : 500 millions de francs (trois ans de travaux).

Accueil : 250 000 participants par an.

Équipement : auditorium de 4 200 places, 17 salles de réunion de 60 à 750 places ; 7 500 m2 de bureaux ; 5 000 m2 de halls d'exposition ; zone commerciale de 18 000 m2, avec 60 boutiques ; hôtel de 1 000 chambres (140 m de haut, 32 niveaux) ; 3 000 places de parking ; terminal d'Air France, restaurants.

Le Front de Seine

Paris est un vaste chantier où les entreprises de promotion immobilière se succèdent, témoignant de la vitalité du nouvel urbanisme. Parmi ces multiples opérations qui transforment sa physionomie (opérations souvent critiquées, attaquées quand ce n'est pas vilipendées par certains), celle du Front de Seine est sans doute la plus importante.

Décidée voici une dizaine d'années, l'opération se proposait de rénover un secteur s'étendant le long du quai de Grenelle, du pont de Bir-Hakeim à l'avenue Émile-Zola, et pénétrant en profondeur jusqu'à la rue Saint-Charles.

Qui n'a rêvé d'une ville dont les rues seraient rendues aux piétons, mais où l'on pourrait néanmoins circuler en voiture ? Mais quelle solution choisir ? Pourquoi pas une circulation à double niveau ? C'est la solution pour laquelle ont opté les architectes du Front de Seine : elle offre l'avantage de résoudre le problème épineux des parkings.

Ingénieux

En effet, la proximité de la nappe phréatique interdit de creuser plus de deux étages en sous-sol. Or, une opération comme celle du Front de Seine, qui va faire passer la population du secteur de 8 000 à 16 000 habitants, créer 110 000 m2 de bureaux, offrir de 10 000 à 15 000 m2 aux activités commerciales et ouvrir un hôtel quatre étoiles de 600 à 700 chambres, amène une circulation automobile qui ne manquera pas de poser de graves problèmes de stationnement. Autant de raisons pour se ranger à la solution de l'ouvrage-dalle.