Quelques jours plus tard, ce sera la désignation des membres du Conseil d'État où, à côté des membres de la Junte, on retrouve un certain nombre de capitaines putschistes et des civils connus pour leurs opinions modérées.

Parallèlement à ces institutions étatiques, les jeunes officiers ont tenu à conserver leur organisation autonome : une Commission de coordination des forces armées a installé son siège au palais gouvernemental de São Bento.

Décolonisation

Cette multiplication des centres de décision ne facilite guère l'exercice du pouvoir. Les premiers à le déplorer sont les politiciens. « Le pouvoir n'appartient pas encore au peuple ; il est aux mains de l'armée », a confié le premier secrétaire du PC, qui, dès le 1er mai, est apparu comme la seule force politique organisée. Ce qui risque également de créer un problème si, avant les prochaines élections, d'autres formations importantes ne s'imposent pas.

Mais les problèmes les plus urgents à résoudre pour le gouvernement concernent d'abord la décolonisation. Les négociations ouvertes le 25 mai par Mario Soares avec les nationalistes guinéens traînent en longueur. Personne ne semble d'accord, à Lisbonne, sur ce que l'on doit concéder aux mouvements de libération africains. Or, la poursuite de la guerre pourrait entraîner des réactions de la part de la population portugaise.

Autre problème délicat, celui de l'économie, qui n'a jamais été brillante et que les nouvelles revendications salariales risquent d'affaiblir un peu plus.

Enfin, l'agitation gauchiste a incité le président Spinola à prendre les premières mesures sévères contre ceux qu'il n'hésite pas à qualifier de « traîtres ». Un leader maoïste, José Luis de Soldanha Sanches, a été arrêté le 6 juin. Et le collaborateur le plus proche du chef de l'État, le major Mariz Fernandes, a fait interrompre une émission de télévision qu'il trouvait choquante.

Les Portugais sont à la rude école de la liberté.

Roumanie

Bucarest. 20 770 000. 87. 1,1 %.
Économie. Production : G (69) 166 + I (70) 229. Énerg. (*71) : 2 975.
Transports. (*71) : 18 811 M pass./km, 50 840 M t/km. (70) : 45 100.  : 446 000 tjb. (*71) : 223 M pass./km.
Information. (71) : 57 quotidiens ; tirage global : 3 538 000. (71) : 3 106 000. (71) : 1 703 000. (71) : 217 800 fauteuils ; fréquentation : 189,2 M. (71) : 727 000.
Santé. (71) : 24 720. Mté inf. (70) : 49.
Éducation. (69). Prim. : 2 886 855. Sec. et techn. : 650 482. Sup. : 151 705.
Institutions. République socialiste, proclamée le 30 décembre 1947. Constitution de 1965. Président de la République, président du Conseil d'État et secrétaire général du Parti : Nicolae Ceausescu. Président du Conseil : Manea Manescu.

Numéro 1

Nicolae Ceausescu apparaît désormais, de manière officielle et confirmée, comme le numéro 1 incontesté dans tous les domaines. À la suite des derniers remaniements (mars 1974) et des décisions du plénum du Comité central du parti communiste roumain (qui ont nécessité une modification de la Constitution), Nicolae Ceausescu est à la fois secrétaire général du Parti, président du Conseil d'État (présidence collégiale de l'État) et président de la République.

Un vaste remaniement ministériel semble renforcer la position de Ceausescu : Ion Maurer est remplacé à la tête du gouvernement par Manea Manescu ; Ion Maurer, victime d'un grave accident de la route en 1970, aurait lui-même demandé à être déchargé de ses fonctions. Néanmoins, son départ, ainsi que celui de Stefan Voitec, président de la Grande Assemblée nationale, mais surtout ancien leader de la social-démocratie, rallié au PC en 1948, confirme la volonté de Ceausescu de dépasser la simple application du principe de la « rotation accélérée des cadres », lancée en 1972, pour consolider encore sa position.

Bucarest poursuit sa politique d'équilibre entre Washington (Ceausescu s'y est rendu en décembre 1973) et Moscou, tout en cherchant à développer ses rapports avec le tiers monde et les non-engagés. En un peu plus de seize mois, le numéro 1 roumain s'est rendu en visite officielle dans vingt-six pays. Sans résultat spectaculaire.

Saint-Marin

Saint-Marin. 19 000. 314. 0,7 %.
Information. (71) : 4 400. (71) : 3 100. (71) : 1 800 fauteuils ; fréquentation : 0,2 M. (71) : 3 200.
Santé. Mté inf. (71) : *12.
Éducation. (69). Prim. : 1 580. Sec. et techn. : 843.
Institutions. République. Le pouvoir exécutif est exercé par deux régents, nommés, pour six mois, par le Grand Conseil général.

Saint-Siège

1 000. 2 200.
Information. (71) : 1 quotidien ; tirage : 30 000.
Institutions. Le traité de 1929 avec l'Italie garantit l'indépendance des États du Saint-Siège (palais du Vatican et du Latran et villa de Castel Gandolfo). Souverain pontife : Paul VI (Giovanni Battista Montini), élu le 21 juin 1963 ; succède à Jean XXIII. Secrétaire d'État : cardinal Jean Villot.

Suède

Stockholm. 8 120 000. 19. 0,8 %.
Économie. PNB (71) 4 438. Production (71) : G 135 + A *111 + I 151. Énerg. (*71) : 6 089. C.E. (71) : 21 %.
Transports. (*71) : 4 125 M pass./km, 15 658 M t/km. (*71) : 2 357 000 + 156 000.  : 5 632 000 tjb. (*71) : 1 956 M pass./km.
Information. (70) : 114 quotidiens ; tirage global : 4 324 000. (71) : 2 619 000. (70). Fréquentation : 26 M. (71) : 4 506 000.
Santé. (70) : 10 950. Mté inf. (71) : 11.
Éducation. (69). Prim. : 606 220. Sec. et techn. : 655 329. Sup. : 114 875.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1809, complétée par des lois fondamentales, révisée le 6 juin 1973. La nouvelle réforme constitutionnelle entrera en vigueur le 1er janvier 1975. Souverain : Carl Gustaf ; succède à son père Gustaf VI Adolf, décédé le 15 septembre 1973. Premier ministre : Olof Palme.

Élections

Il s'en est fallu de très peu que les sociaux-démocrates voient un terme mis à la suprématie qu'ils exercent depuis plus de quarante ans sur le pays. Bien qu'en recul sensible, ils se sont toutefois maintenus au pouvoir, les deux partis de gauche (sociaux-démocrates et communistes) recueillant autant de sièges (175) que les trois partis bourgeois. La consultation n'en a pas moins confirmé la perte d'audience générale de la social-démocratie dans les pays scandinaves.