De même, l'organisation dite des Brigades rouges, apparue lors de l'assassinat de l'éditeur Feltrinelli en mars 1972, se manifeste-t-elle à nouveau par des rapts : un dirigeant de Fiat, en décembre, et, le 19 avril, un magistrat du parquet de Gênes, Mario Sossi, connu pour son extrême rigueur et ses opinions de droite. Il sera relâché plus d'un mois plus tard, sans que soit pour autant déterminée la couleur réelle des Brigades rouges.

Terrorisme

La campagne terroriste d'extrême droite culmine le 31 mai avec l'explosion, à Brescia, au cours d'un meeting organisé par les syndicats, d'une bombe qui fait 6 morts et une centaine de blessés. Plus de 600 000 personnes venues de toute l'Italie participent aux obsèques, et les pouvoirs publics déclenchent alors une série d'enquêtes vigoureuses sur les menées des groupes terroristes de marque fasciste. Un camp d'entraînement est notamment découvert dans les Abruzzes.

À travers ces événements inquiétants, la stabilité du gouvernement est remise en cause en février, lorsque V. La Malfa donne sa démission du ministère du Trésor. Il est en désaccord avec Giolitti sur l'orientation à donner aux mesures de sauvegarde de l'économie. Le premier exige des mesures sévères contre l'inflation, en particulier dans le domaine des dépenses de l'État et du resserrement du crédit. Giolitti plaide au contraire pour la relance des investissements publics et le développement rigoureux des réformes sociales.

Mariano Rumor parvient à se borner à un replâtrage de son cabinet en plaçant E. Colombo au Trésor, et obtient une nouvelle investiture le 23 mars, avec une majorité intacte.

Mais le problème fondamental, le choix d'une politique économique, demeure posé. Et c'est faute de parvenir à le trancher que, le 10 juin, Mariano Rumor se voit contraint de remettre sa démission au chef de l'État, dans des conditions qui suscitent un grand désarroi au sein des milieux politiques.

Économie

La situation économique est très grave : le pays est menacé de ne plus pouvoir payer à la fin de juin ses importations, que n'ont aucunement freinées les mesures restrictives prises en avril.

Il est vrai que la production industrielle est en pleine expansion (+ 15,1 % pour le premier trimestre de 1974) et que l'augmentation prévue pour l'année du produit national brut est estimée à 4,5 %. Mais c'est au prix d'une forte inflation : + 12,4 % en 1973, sans doute + 20 % pour 1974. Le déficit du commerce extérieur atteint des proportions insoutenables : au cours des quatre premiers mois de 1973, on approche de 5 milliards de lires par mois. Le crédit extérieur est épuisé : l'équivalent de 50 milliards de francs ont été empruntés en deux ans.

Le gouverneur de la Banque d'Italie, Guido Carli, remporte cependant une belle victoire : le 12 juin, à Washington, il fait triompher la thèse du relèvement du prix de l'or au taux du marché, ce qui donne à l'encaisse-or du pays une valeur de 7 216 milliards de lires.

C'est au mieux une bouffée d'oxygène, le moyen de contracter de nouveaux emprunts et l'octroi du délai qui permettra la définition d'une politique fiscale et monétaire sous-tendant une orientation économique précise.

La crise s'ouvre sur cette obligation, mais les positions sont si tranchées qu'au départ aucun compromis n'apparaît entre socialistes et démocrates-chrétiens. Une perspective, en revanche, est présente à tous les esprits, celle de l'automne. Les petites et moyennes entreprises risquent en effet d'être très durement frappées, et la menace d'un chômage brutal et massif n'est pas à écarter.

Combien de temps le parti communiste et les centrales syndicales parviendront-ils à contenir les mouvements de lassitude et les bouillonnements des masses ? Encore une fois, le second semestre de 1974 s'ouvre sur cette question qui, depuis 1967, revient chaque année à la même époque avec une acuité accrue, alors que l'été commence par la mise en place d'un nouveau cabinet.

Liechtenstein

Vaduz. 21 000. 131. 1,9 %.
Information. (71) : 1 quotidien ; tirage : 5 000. (68) : 4 500. (68) : 2 500. (71) : 900 fauteuils ; fréquentation : 0,07 M. (71) : 11 000.
Santé. Mté inf. (69) : 17.
Éducation. (69). Prim. : 2 356. Sec. et techn. : 850.
Institutions. Principauté indépendante. Constitution de 1921. Souverain : Francis Joseph II ; succède à son grand-oncle en 1938. Chef du gouvernement : Walter Kieber.
L'opposition (Parti du progrès) remporte les élections le 3 février 1974 ; elle obtient 8 sièges sur les 15 que compte le Parlement, les 7 autres revenant à l'Union patriotique.

Luxembourg

Luxembourg. 350 000. 134. 0,7 %.
Économie. PNB (71) 3 218. Production : G (70) 130 + I (71) 127.
Transports. (*71) : 258 M pass./km, 748 M t/km. (*71) : 98 800 + 12 800. (*71) : 119 M pass./km.
Information. (71) : 8 quotidiens ; tirage global : *191 000. (70) : 157 000. (70) : 71 000. (69) : fréquentation : 1,5 M. (71) : 119 000.
Santé. (71) : 368. Mté inf. (71) : 22.
Éducation. (69). Prim. : 36 035. Sec. et techn. : 18 036. Sup. : 422.
Institutions. Grand-duché indépendant. Constitution de 1868. Souverain : grand-duc Jean ; succède à sa mère, la grande-duchesse Charlotte, après son abdication en 1964. Premier ministre : Gaston Thorn.
Les élections du 26 mai 1974 consacrent le recul des chrétiens-sociaux et portent au pouvoir une majorité de centre gauche (libéraux-socialistes).

Malte

La Valette. 330 000. 1 040. – 0,1 %.
Économie. PNB (71) 715. Production : G (70) 177 + I (69) 162. Énerg. (*71) : 981. C.E. (71) : 19 %.
Transports. (*71) : 45 400 + 11 200. (*71) : 169 M pass./km.
Information. (71) : 6 quotidiens. (71) : 118 000. (71) : 53 000. (71) : 34 800 fauteuils ; fréquentation : 3,2 M. (71) : 44 000.
Santé. (71) : 334. Mté inf. (71) : 24.
Éducation. (68). Prim. : 52 368. Sec. et techn. : 16 985. Sup. : 1 544.
Institutions. État indépendant le 21 septembre 1964. Constitution de 1964. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir M. Dorman. Premier ministre : Dominic Mintoff.

Monaco

Monaco. 23 000. 16 107. 0,8 %.
Information. (69) : *14 000. (69) : *6 300. (70) : 1 100 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (71) : 17 000.
Santé. (71) : 47. Mté inf. (70) : *9.
Éducation. (69). Prim. : 1 446. Sec. et techn. : 2 178.
Institutions. Principauté indépendante. Constitution de 1962. Souverain : Rainier III ; succède en 1949 à son grand-père Louis II, décédé. Ministre d'État : François-Didier Gregh.

Norvège

Oslo. 3 930 000. 12. 0,8 %.
Économie. PNB (71) 3 334. Production (71) : G 145 + A *106 + I 150. Énerg. (*71) : 5 189. C.E. (71) : 20 %.
Transports. (*71) : 1 600 M pass./km, 2 518 M t/km. (*71) : 805 900 + 162 700.  : 23 507 000 tjb. (*71) : 1 304 M pass./km.
Information. (71) : 81 quotidiens ; tirage global : 1 548 000. (71) : 1 204 000. (71) : 895 000. (71) : 143 400 fauteuils ; fréquentation : 18,6 M. (71) : 1 204 000.
Santé. (71) : 5 681. Mté inf. (70) : 13.
Éducation. (69). Prim. : 390 046. Sec. et techn. : 300 324. Sup. : 46 715.
Institutions. État indépendant le 7 juin 1905. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1814. Souverain : Olaf V ; succède à son père Haakon VII. Premier ministre : Trygve Bratteli.

Élections

Le pays a abordé les élections générales des 9 et 10 septembre 1974 dans un climat de malaise et de désenchantement. Le mécontentement de la population s'est traduit par le nombre élevé des abstentions (20 %).