Cependant le bilan du COPEI, minoritaire au Parlement, est loin d'être négatif. Pendant cinq ans et jusqu'au 11 mars 1974, sous la haute et sereine autorité du président Rafael Caldera, le pays a connu une période de paix civile, grâce notamment à l'amnistie politique et à l'extension des lois sociales. Sa présidence a aussi été marquée par une ouverture diplomatique à tous les pays, mais en particulier en direction de Cuba, par un nationalisme économique qui s'est exercé surtout à l'encontre des sociétés et des capitaux américains par un renforcement des structures internes d'exploitation du pétrole, un essor industriel (de la pétrochimie notamment) et une intensification de la réforme agraire malgré la crise agricole.

Pétrole

Sur le front du pétrole, le Venezuela, sans connaître l'impact publicitaire des pays arabes, joue un rôle de premier plan. Cofondateur de l'OPEP en 1960, il est le troisième exportateur mondial de pétrole, avec une production de 1 200 millions de barils annuels, dont les deux tiers sont livrés aux États-Unis et au Canada. S'ajouteront dans les années à venir le produit des fantastiques réserves de la ceinture de l'Orénoque.

Au-delà des hausses successives et spectaculaires du prix du brut, l'un des principaux problèmes du nouveau gouvernement concerne la manière dont sera réalisée la nationalisation des sociétés pétrolières, en vertu de la loi de réversion, qui pourrait bien être appliquée avant la date prévue de 1983 ; d'autre part, la façon dont sera utilisé l'énorme surplus fiscal dû à l'augmentation du prix du pétrole. Il semble à ce sujet que l'agriculture devienne un problème prioritaire. Enfin, notons qu'un fonds spécial de développement va être créé pour les autres pays d'Amérique latine, ceci notamment pour réduire l'influence des États-Unis au sein de la Banque interaméricaine de développement (BID).

Action démocratique (AD) : 102 députés, 29 sénateurs.

Fondé en 1901, c'est un parti des anciens présidents Bétancourt (fondateur) et Leoni. L'actuel président, qui en est issu, le qualifie de « social-démocrate ».

Carlos Andrés Perez : 48,77 %.

Comité d'organisation politique électoral indépendant (COPEI) : 64 députés, 14 sénateurs.

Parti démocrate-chrétien fondé en 1946 par Rafael Caldera, président sortant. Candidat, Lorenzo Fernandez : 36,74 %.

Mouvement vers le socialisme (MAS) : 9 députés, 2 sénateurs.

Constitué en 1971 par des dissidents du parti communiste.

Candidat, José Vicente Rangel : 4,21 %.

Mouvement électoral du peuple (MEP) : 8 députés, 2 sénateurs.

Né en 1967 d'une dissidence de l'AD. Candidat commun avec le parti communiste au sein de la Nueva Fuerza.

Jesus Paz Galarraga : 5,09 %.

Croisade civique nationaliste : 7 députés, 1 sénateur.

Fondée en 1965 pour ramener au pouvoir l'ancien dictateur Perez Jimenez, qui n'était pas candidat en 1973.

Union républicaine démocratique (URD) : 5 députés, 1 sénateur.

Fondée en 1945 par Jovito Villalba. Celui-ci n'ayant pas été choisi comme candidat commun par la Nueva Fuerza s'en retire.

Candidat, Jovito Villalba : 3,05 %.

Parti communiste vénézuélien (PCT) : 2 députés.

Fondé en 1931 ; interdit à plusieurs reprises. Son président, Gustavo Machado, ne s'est pas présenté. A participé à la coalition de la Nueva Fuerza.

Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) : 1 député.

Formé en 1960 d'une dissidence de l'AD. A soutenu la candidature de José Vicente Rangel.