Le Parti uni, dont le chef reste sir de Villiers Graaf, a été victime de ses divisions.

Efficacement soutenu par la presse de langue anglaise (hostile au Parti nationaliste), animé par d'excellents porte-parole, comme Helen Suzman et M. Eglin, le Parti progressiste dénonce avec constance toutes les formes de ségrégation légale. Ses moyens d'action restent limités à la seule minorité blanche. En effet, sur 20 millions d'habitants, seuls votent 2 millions de Blancs, l'électorat noir élisant ses représentants dans ses « foyers nationaux », territoires autonomes ayant vocation ultérieure à l'indépendance, et dénommés Bantoustans par les Sud-Africains.

Conceptions

En dépit de leur victoire, les nationalistes sont très préoccupés. L'avenir du pays doit, selon leurs propres conceptions, être défini dans le cadre du « développement séparé », c'est-à-dire de l'évolution parallèle des diverses communautés raciales. Ils veulent constituer un État multinational, qui comprendrait des États bantous, soit indépendants, soit autonomes, et un État blanc. C'est ainsi qu'ils ont répondu favorablement, dès mars 1974, à la demande du chef Kaiser Matanzima, qui a déposé une motion à l'Assemblée législative du Transkei, en exigeant l'indépendance pour 1978. Le 6 mars, pour la première fois dans l'histoire de l'Afrique du Sud, J. Vorster a tenu, à Pretoria, une conférence ou sommet avec les huit leaders des Bantoustans ; la question de l'indépendance a figuré au centre des entretiens.

J. Vorster a expliqué, peu de temps après les élections : « Le suffrage universel est valable pour les Xhosas dans leurs homelands, pour les Zoulous au Zoulouland et pour les Blancs dans leur propre pays... Les Noirs des Bantoustans peuvent réclamer leur indépendance à tout moment, car l'objectif final de notre politique est précisément de les conduire à l'indépendance... » Cependant, la théorie est difficile à traduire dans les actes. En effet, géographiquement, les Bantoustans sont morcelés en de multiples portions, enclavées au cœur du territoire blanc. Ils ne représentent d'ailleurs qu'une faible fraction de la superficie totale de la république d'Afrique du Sud et leur niveau de développement est très faible.

Le Parti uni de sir de Villiers Graaff ne partage pas les vues du Parti nationaliste sur l'évolution des Bantoustans. Ses chefs préféreraient favoriser la création d'une vaste confédération, de caractère multiracial, au sein de laquelle subsisteraient des liens politiques. À la direction du Parti uni, on redoute en effet que la création d'États noirs indépendants ne provoque celle d'autant de foyers de subversion...

Au demeurant, le courant d'hostilité au maintien du système d'apartheid croît au sein même de la communauté blanche.

Émeutes

La multiplication des affrontements entre forces de l'ordre et travailleurs noirs inquiète les dirigeants de Pretoria, parce qu'elle est le signe d'une impatience croissante de la majorité noire. En septembre 1973, à la mine d'or Western Deep Level de Carltonville, douze personnes trouvent la mort et une trentaine d'autres sont blessées ; le Lesotho, par mesure de rétorsion, suspend le recrutement de main-d'œuvre à destination des chantiers aurifères sud-africains. En décembre, ce sont des désordres tribaux qui, au Natal, entraînent la mort d'une trentaine de personnes ; mais, en février, c'est une émeute opposant Noirs et métis, sur le carreau de la mine d'East Rand, à Boksburg, qui fait de nouvelles victimes. Les mines de Welkom et celle d'Harmony, en juin, sont le cadre de nouveaux désordres, et un exode massif des mineurs étrangers nécessite l'établissement d'un véritable pont aérien avec le Lesotho et le Malawi.

La conjoncture économique reste cependant exceptionnellement favorable à l'Afrique du Sud, principal producteur mondial d'or. En effet, ce minerai atteint des prix record, dépassant 150, puis 170 dollars l'once (pour un prix officiel théorique de 35 dollars). Dans un tel contexte, des décisions comme celle de la conférence monétaire de Nairobi, à l'issue de laquelle le boycottage contre l'Afrique du Sud est renforcé, ne sont ressenties à Pretoria que sur le plan psychologique. De même, la résolution de l'Organisation de l'unité africaine, invitant en novembre les États producteurs de pétrole à mettre l'embargo sur les produits destinés à l'Afrique du Sud, n'a guère de répercussion économique.

Swaziland

Mbabane. 430 000. 25.
Économie. PNB (68) 208.
Transports. (*71) : 4 600 + 3 500.
Information. (69) : *13 000. (69) : 800 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (71) : 6 000.
Santé. (70) : 52.
Éducation. (69). Prim. : 64 955. Sec. et techn. : 7 351. Sup. : 66.
Institutions. État indépendant le 6 septembre 1968. Constitution de 1968, abrogée le 12 avril 1973. Le roi Sobhuza II prend les pleins pouvoirs.

Tanzanie

Dodoma (anc. capitale : Dar es-Salam). 14 000 000. 15. 2,5 %.
Économie. PNB (71) 103. Production (71) : G 145. Énerg. (*71) : 70. C.E. (71) : 18 %.
Transports. (*71) : 35 800 + 38 000. (*71) : 239 M pass./km.
Information. (69) : 4 quotidiens ; tirage global : 61 000. (71) : *200 000. (69) : 4 000. (71) : 40 000.
Santé. (70) : *641.
Éducation. Prim. : (68) 829 169. Sec. et techn. : (68) 38 288. Sup. : (69) 1 932.
Institutions. République de Tanzanie proclamée le 29 octobre 1964 (Tanganyika, indépendant le 9 décembre 1961, et Zanzibar, indépendant le 10 décembre 1963). Constitution de 1961, révisée en septembre 1965. Président de la République : Julius K. Nyerere, réélu le 1er novembre 1970 ; vice-président : Aboud Jumbe, succède au cheikh Karume, assassiné le 7 avril 1972. Premier ministre : Rachid Kawawa.

Tchad

N'Djamena (ex-Fort-Lamy). 3 790 000. 3. 2,3 %.
Économie. PNB (63) 67. Énerg. (*71) : 60.
Transports. (*69) : 3 200 + 5 100. (*71) : 72 M pass./km.
Information. (69) : 1 quotidien ; tirage : 600. (70) : *60 000. (68) : 5 900 fauteuils ; fréquentation : 1,3 M. (71) : 5 000.
Santé. (71) : 63.
Éducation. (69). Prim. : 162 333. Sec. et techn. : 9 911.
Institutions. État indépendant le 11 août 1960. République (26 octobre 1958). Constitution de 1964. Président de la République et président du Conseil : Ngarta Tombalbaye, réélu le 15 juin 1969.

Togo

Lomé. 2 090 000. 36. 2,5 %.
Économie. PNB (70) 135. Énerg. (*71) : 73. C.E. (70) : 21 %.
Transports. (*71) : 71 M pass./km, 10 M t/km. (*71) : 8 800 + 5 800. (*71) : 73 M pass./km.
Information. (71) : 3 quotidiens ; tirage global : 13 000. (71) : *45 000. (71) : 6 000.
Santé. (71) : 68.
Éducation. (69). Prim. : 206 283. Sec. et techn. : 18 879. Sup. : 296.
Institutions. Indépendance le 27 avril 1960. République (30 août 1956). Président de la République et chef du gouvernement : général Ghansimgbe Eyadema, confirmé dans ses fonctions par référendum le 9 janvier 1972. Constitution de 1963 suspendue. Le gouvernement exerce l'ensemble des pouvoirs.

Phosphates

À Lama-Kara, le 24 janvier 1974, un accident d'aviation coûte la vie à plusieurs personnes qui accompagnent le général Étienne Eyadema. Le 2 février, le général annonce que le Togo prend le contrôle total de la production et des exportations de phosphates.