En revanche, au Mali et au Tchad, une atmosphère de secret a pesé sur les opérations de secours que les responsables locaux on prétendu assurer seuls « par respect pour leur dignité nationale ». Les dirigeants de Bamako auraient en fait utilisé la famine comme une politique contre les populations touaregs, dont le particularisme les exaspérait. Quant aux dirigeants de N'Djamena, ils n'ont guère été enclins à venir au secours des affamés des zones septentrionales du pays, en dissidence contre le pouvoir central.

L'aide internationale a été le fait des États, dont la France et les États-Unis, la République fédérale d'Allemagne, celui des organisations internationales, comme la Communauté économique européenne et l'Organisation des Nations unies, mais aussi celui d'organisations charitatives, confessionnelles ou non, comme le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), le Service œcuménique d'entraide (CIMADE), le Secours catholique, Frères des hommes, Terre des hommes.

Certains États africains sont venus partiellement au secours de leurs voisins, comme la Côte-d'Ivoire en faveur du Niger, et, sur place même, un élan de solidarité s'est manifesté chez les plus nantis en faveur des plus déshérités.

Le déficit vivrier des six États sahéliens était de 700 000 tonnes en 1973, comme en 1974 ; la France, qui avait fait don de 65 000 tonnes de céréales en 1973, s'est engagée à en fournir 74 000 en 1974.

Les frais de transport sont pris en charge par le gouvernement français (un don de 50 000 tonnes de céréales coûte 38 millions de francs en achat et 26 millions en transport).

Missions

La France a également fait don d'une trentaine de camions aux pays sinistrés et en a mis d'autres à leur disposition, ainsi que des avions militaires. D'autre part, une campagne de pluies artificielles a été financée en Haute-Volta, tandis qu'une aide spéciale était consentie aux organismes privés charitatifs pour qu'ils puissent acheminer leurs collectes. Un double effort de coordination a d'ailleurs été entrepris, en France, au niveau du ministère des Affaires étrangères, et, en Afrique, au niveau des chefs d'État, la ville d'Ouagadougou ayant été choisie comme PC opérationnel.

L'aide d'urgence ne pouvant régler tous les problèmes, le gouvernement français s'est engagé, dès juin 1973, dans le financement d'un programme à long terme destiné à améliorer les conditions agronomiques de la région sahélienne.

Des missions d'experts ont été envoyées dans les six capitales des pays sinistrés, pour répertorier, avec les autorités locales, les projets susceptibles d'être pris en charge par le Fonds d'aide et de coopération (FAC). C'est ainsi qu'entre octobre 1973 et mai 1974, 24 projets, représentant une dépense globale de 29 millions de francs, ont été financés par la France. Ce chiffre représente environ la moitié de l'aide totale apportée, au cours de la même période, par la France aux actions de développement rural dans les six États.

Sénégal

Dakar. 4 120 000. 21. 2,4 %.
Économie. PNB (69) 202. Énerg. (*71) : 129. C.E. (69) : 17 %.
Transports. (*71) : 322 M pass./km, 188 M t/km. (*71) : 40 400 + 22 800. (*71) : 77 M pass./km.
Information. (71) : 1 quotidien ; tirage : 20 000. (71) : *275 000. (71) : *1 500. (65) : 33 500 fauteuils ; fréquentation : 5,2 M. (71) : 28 000.
Santé. (70) : 263.
Éducation. (68). Prim. : 255 493. Sec. et techn. : *53 500. Sup. : 2 965.
Institutions. État indépendant le 20 août 1960. République le 25 novembre 1958. Constitution de 1963, modifiée le 22 février 1970. Président de la République : Léopold Sédar Senghor, réélu pour la quatrième fois le 28 janvier 1973. Premier ministre : Abdou Diouf.

Difficultés avec Conakry

À l'occasion du quatorzième anniversaire de la proclamation de l'indépendance du Sénégal, Léopold Sédar Senghor gracie, le 4 avril, tous les détenus politiques. Parmi les 17 personnalités qui recouvrent la liberté se détachent Mamadou Dia, Valdiodio Ndiaye et Ibrahima Sarr, anciens ministres, détenus depuis près de douze ans après avoir été impliqués dans la tentative de coup d'État du 17 décembre 1962. Cette affaire avait tourné court, sans effusion de sang, l'armée sénégalaise étant restée fidèle au chef de l'État après que les conjurés aient vainement fait occuper l'Assemblée nationale par un détachement de gardes territoriaux.

Accords

Le 29 mars 1974 sont signés au Quai d'Orsay de nouveaux accords de coopération franco-sénégalais, dont la négociation a été menée discrètement et sans controverse importante entre les deux partenaires. Cette quarantaine de textes, qui remplacent ceux qui avaient été signés le 20 juin 1960, modifient surtout la coopération militaire et les conditions d'établissement des ressortissants français.