À la suite de l'arrestation de deux opposants, des bandes armées, regroupant des membres du parti du congrès du Basoutoland, mouvement abusivement écarté du pouvoir en janvier 1970 (Journal de l'année 1969-70) alors que ses candidats avaient enlevé la majorité, attaquent les commissariats de police dans le nord du pays.

Pendant plusieurs semaines, une sanglante répression s'abat sur les opposants. Des centaines de militants du parti du congrès du Basoutoland sont battus à mort, en février et en mars, par les milices gouvernementales. Dans le commissariat de police d'une seule agglomération, 30 personnes sont tuées sur place.

Sans démentir catégoriquement les faits, les autorités de Maseru opposent un silence prudent à toutes les demandes d'information, reconnaissant simplement qu'« un certain nombre de personnes ont été tuées ou blessées » et affirmant que « des enquêtes de police sont en cours ».

Libéria

Monrovia. 1 570 000. 14.
Économie. PNB (69) 326. Énerg. (*71) : 368. C.E. (69) : 51 %.
Transports. (*70) : 14 800 + 8 400.  : 44 444 000 tjb.
Information. (71) : 1 quotidien ; tirage : 7 000. (70) : *155 000. (70) : *6 500. (71) : 15 000 fauteuils ; fréquentation : 1 M. (71) : 3 000.
Santé. (69) : *110. Mté inf. (70) : 137.
Éducation. (70). Prim. : 120 245. Sec. et techn. : 16 770. Sup. : 1 109.
Institutions. République présidentielle, indépendante depuis le 26 juillet 1847. Constitution de 1847. Président de la République et chef de l'exécutif : William Tolbert ; succède, le 23 juillet 1971, à Tubman, décédé.

Libye

Tripoli. 2 080 000. 1. 3,7 %.
Économie. PNB (71) 2 114. Production (71) : G 366 + A *145. Énerg. (*71) : 571. C.E. (71) : 63 %.
Transports. (70) : 100 100 + 45 400. (*71) : 167 M pass./km.
Information. (71) : 7 quotidiens. (70) : 90 000. (71) : 2 000. (71) : 42 000.
Santé. (70) : 731.
Éducation. (69). Prim. : 310 846. Sec. et techn. : 50 779. Sup. : 3 663.
Institutions. État indépendant le 24 décembre 1951. République proclamée par le coup d'État militaire du 1er septembre 1969, qui renverse la monarchie constitutionnelle du roi Idriss Ier. Président de la République et chef du Conseil de la révolution : colonel Moammer el-Kadhafi. Président du Conseil : commandant Abdel Salam Jalloud.

L'isolement du colonel Kadhafi

La Libye paraît se replier sur elle-même tout en rajustant sa politique étrangère, axée davantage sur l'Europe.

Le colonel Kadhafi, que le conseil de la révolution décharge, le 5 avril 1974, de ses « fonctions politiques et administratives », se consacre désormais à la tâche de réorganiser l'État et le parti unique. Il conserve les rênes du pouvoir puisqu'il demeure président de la République, du Conseil de la révolution et commandant en chef des forces armées. Le président du Conseil, Abdel Salam Jalloud, assume à sa place les tâches pratiques et formelles, notamment d'apparat, qui furent les siennes.

Revers

Le colonel Kadhafi, dit-on, accorde une attention particulière aux questions idéologiques, attention rendue nécessaire par les revers qu'il a subis dans divers domaines, notamment dans celui du panarabisme. Le refus de l'Égypte, en août, de s'unir à la Libye comme convenu le 1er septembre au plus tard, suivi par celui de la Tunisie en janvier 1974, portent de rudes coups à son prestige.

Son isolement dans le monde arabe est quasi total après la guerre d'octobre. Celle-ci est déclenchée à son insu, menée selon un plan de bataille qu'il rejette totalement comme étant une forme déguisée de capitulation. Le président libyen était, en effet, favorable à une forte concentration des armées arabes en Syrie, à une offensive fulgurante qui aurait été couronnée d'autant plus de succès que les assaillants, géographiquement proches des frontières originelles d'Israël, auraient pu occuper l'État juif, du moins en grande partie. Cette stratégie militaire, que les présidents Sadate et Assad avaient rejetée plusieurs mois avant la guerre d'octobre, était aussi d'essence politique puisque le colonel Kadhafi cherche non pas à favoriser un « règlement favorable » avec Israël, mais son démantèlement en faveur d'un État palestinien unifié, où les juifs seraient réduits au sort de citoyens appartenant à un groupe religieux, voire culturel, minoritaire.