La luxation congénitale de la hanche est une maladie invalidante, d'origine génétique, particulièrement fréquente dans l'ouest de la France et en Auvergne. Elle devient très douloureuse après la cinquantaine. En 1912, un médecin de Rennes a mis au point une technique simple de manipulation des jambes du nouveau-né, qui permet de déceler la luxation. Une fois reconnue, elle peut être éliminée par le port provisoire d'un appareil orthopédique spécial. Le problème est donc d'informer les obstétriciens et les pédiatres de la nécessité d'un dépistage systématique dès la naissance. C'est un des objectifs que poursuit la Société de médecine périnatale.

Par ailleurs, trop d'accouchements, dont on aurait pu prévoir la difficulté se déroulent encore dans un contexte médical et technique insuffisant. Vingt-deux mille enfants meurent chaque année en France pendant la période périnatale et un bien plus grand nombre sont condamnés à rester des infirmes psychomoteurs parce que des gestes simples n'ont pas été pratiqués à temps, parce qu'ils ont été transportés dans de mauvaises conditions vers un centre de réanimation, ou encore en raison du fait que l'oxygénothérapie pratiquée pour les ranimer n'a pas été faite selon les normes.

À l'issue des journées de médecine périnatale, la secrétaire d'État à l'action sociale, Marie-Madeleine Dienesch, a annoncé qu'un décret préciserait les règles auxquelles devront se conformer les maisons d'accouchement notamment au sujet de la mise en place d'installations légères d'urgence et de la présence permanente d'un personnel médical et technique qualifié.

La calcitonine

Le docteur Harold Copp, de Vancouver, met en évidence, en 1961, dans la glande thyroïde de chiens de laboratoire, une hormone jusqu'alors inconnue, qui contrôle la déperdition du calcium par les os. Il la baptise calcitonine. La découverte est accueillie avec scepticisme. Cependant, en France, les professeurs Milhaud et Klotz reprennent les expériences de leur collègue canadien et montrent que la calcitonine existe bien, non seulement chez les chiens, mais aussi chez la plupart des vertébrés et chez l'homme. En 1968, on réussit d'abord à la purifier, puis à en faire la synthèse en laboratoire.

La calcitonine a été une des vedettes des Entretiens de Bichat en 1971. Les premiers essais thérapeutiques ont donné de 70 à 75 % de bons résultats. La calcitonine est notamment efficace contre l'ostéoporose — déminéralisation générale du squelette par raréfaction du tissu osseux, qu'on observe souvent chez les personnes âgées — et aussi contre la maladie de Paget, caractérisée par la déformation et l'hypertrophie de certains os.

Utilisée d'abord dans les services hospitaliers, c'est en France que la calcitonine, à la suite de ces essais, devait, en principe, être commercialisée pour la première fois.

Parkinson : grand progrès thérapeutique

Longtemps rebelle à tout traitement (sauf des palliatifs d'effet momentané), la maladie de Parkinson, ou paralysie agitante, est soignée depuis trois ans par un produit nouveau, la L-Dopa. Le premier bilan pour la France, présenté en novembre à l'Académie de médecine par le professeur Boudin et ses collaborateurs, est très encourageant. Bien qu'il soit encore trop tôt pour juger de l'avenir lointain des malades traités, les améliorations obtenues jusqu'ici se sont maintenues dans la plupart des cas. L'emploi de cette substance a bouleversé la thérapeutique de cette affection et transformé la vie d'innombrables patients. Il conduit également à une révision profonde des connaissances en biochimie cérébrale, ouvrant de nouvelles perspectives thérapeutiques et neurologiques.

Mise en garde contre l'abus d'amphétamine

Réunie à Ottawa (septembre 1971), l'assemblée générale de l'Association médicale mondiale a adopté, à une forte majorité, une résolution par laquelle les médecins s'engagent à ne plus prescrire d'amphétamines que dans des cas exceptionnels.

Aux États-Unis, on s'est aperçu que des sujets agités et instables, dans leur famille comme à l'école, redeviennent normaux s'ils reçoivent régulièrement des amphétamines à faible dose. Cet effet paradoxal pourrait s'expliquer par le fait que ces produits compensent des déficiences chimiques congénitales du système nerveux. La vague de prescriptions a alors pris une telle ampleur que, dans une ville du Nebraska, jusqu'à 10 % des écoliers se sont trouvés soumis à ce traitement, les parents et les enseignants exerçant une forte pression sur le corps médical. Le journal de l'Association médicale américaine lance un cri d'alarme contre ces abus : ils posent le grave problème de la légitimité des manipulations chimiques de la personnalité.

Biologie biochimie

Le génie génétique : menaces ou promesses

L'idée que les biologistes réussiront à manipuler l'hérédité, à transformer les espèces animales, à jongler avec les caractères provoque un malaise profond. Nous sommes trop habitués à rencontrer des chiens qui ressemblent toujours à des chiens, pour ne pas craindre le jour où l'homme jouera à l'apprenti sorcier et se mêlera de changer l'ordre biologique établi.