Une limitation grave subsistait cependant : le diamètre des photocathodes, et donc de l'image optique primaire, restait limité à 20 mm. Ce champ restreint constituait, pour d'autres travaux, un handicap majeur. Or, précisément, au cours des derniers mois, le laboratoire du professeur Lallemand a réalisé, grâce à diverses innovations technologiques, une caméra électronique élargissant cette valeur à 90 mm. Le champ devient de ce fait comparable à celui des plaques photographiques 9 × 12 cm habituellement utilisées.

Le progrès est décisif. Une caméra du nouveau type sera montée sur le télescope de 193 cm. Les méthodes d exploitation des plus grands télescopes vont être bouleversées Cette révolution sera comparable, en observation astronomique, à ce que fut l'apparition de la photographie.

Télécommunications

Intelsat

Le 26 janvier 1971, à 1 h 35 mn (heure française), la NASA satellise (pour une somme équivalente à quelque 95 millions de francs) le premier des huit satellites de télécommunications de la nouvelle série Intelsat IV, dont le prix unitaire est d'environ 70 millions de francs. Six années après, il est intéressant de mesurer les progrès qui ont été accomplis depuis l'Oiseau matinal, premier satellite de l'Intelsat :

Les pays européens membres de l'Intelsat ont obtenu que le constructeur américain de ces satellites (Hughes Aircraft Co) prenne des sous-traitants en Europe En France, c'est Thomson-CSF qui a fourni les équipements (émetteurs, récepteurs, antennes, etc.) du système de télémesure et télécommande du satellite, tandis que la Société anonyme des télécommunications s'est vu commander une partie des cellules solaires des quatre premiers satellites de la nouvelle série Intelsat.

Optique

Les cristaux liquides

Plusieurs équipes de chercheurs, dont l'une travaille à la faculté des sciences d'Orsay, ont signalé les propriétés d'un groupe de substances capables d'ouvrir la voie à des nouveautés techniques aussi importantes que celles qui furent apportées naguère par les cristaux semi-conducteurs.

Il s'agit des cristaux liquides, dont le nom à lui seul semble paradoxal, mais exprime bien l'objet qu'il désigne : un état de la matière intermédiaire entre l'état liquide et l'état solide. Bien qu'ils aient été observés dès 1888, c'est seulement depuis quelques années que les cristaux liquides ont attiré vraiment l'attention des scientifiques et techniciens.

Le groupe spécialisé d'Orsay a été fondé en 1968. Les études les plus importantes sur la question ont paru en 1970 ou étaient sous presse en 1971. À présent, des dizaines de laboratoires, dans les universités ou dans l'industrie privée, explorent la théorie des cristaux liquides et leurs applications possibles.

Des liquides, ces substances ont la propriété d'être fluides, avec plus ou moins de viscosité. Mais des cristaux elles ont les propriétés optiques. La lumière ne s'y propage pas également dans toutes les directions. Par exemple, une couche de cristal semi-liquide peut provoquer le phénomène de double réfraction, comme un cristal de quartz ou de spath d'Islande Cette particularité est due au fait que, au contraire de ce qui se passe dans un liquide ordinaire, les molécules d'un cristal liquide, quand il est en repos, se rangent dans un ordre régulier, comme celles d'un solide.

D'après la disposition des molécules, on distingue trois sortes de cristaux liquides :
– dans les nématiques, tout en se déplaçant au hasard comme dans un liquide ordinaire, les molécules, qui ont une forme allongée, restent toutes orientées dans la même direction ;
– dans les cholestériques, elles sont disposées presque parallèlement, mais, en raison de l'asymétrie des molécules, il se produit un décalage de l'axe privilégié de direction, d'une couche de molécules à l'autre. La disposition d'ensemble évoque une spirale ;
– dans les smectiques, les molécules, empilées en couches régulièrement superposées, sont toutes orientées dans une même direction privilégiée.

De toutes les couleurs

Les propriétés optiques des cristaux semi-liquides ont pour cause générale le fait que les molécules, en raison de la répartition des électrons qu'elles contiennent, sont toujours des dipôles : il existe une différence de potentiel entre leurs extrémités. Si l'on place une lame de cristal semi-liquide dans un champ électrique, les molécules ont donc tendance à dévier de leur position pour s'orienter selon le champ électrique. On observe alors des phénomènes comme ceux-ci :
– des nématiques transparents deviennent soudain opaques dans le champ électrique, et recouvrent leur transparence dès que le courant s'arrête. D'autres, qui n'ont pas cette propriété, présentent un phénomène inverse : si on leur incorpore un colorant particulier qui leur donne, par exemple, une teinte bleu vif, la coloration disparaît sous l'effet du champ électrique ;
– les cholestériques, en raison de leur structure hélicoïdale, décomposent la lumière blanche : ils apparaissent toujours colorés, et la couleur varie avec l'angle d'observation. Si l'on modifie le pas de l'hélice, soit par un champ électrique, soit par un changement de température, la couleur change ;
– les smectiques ont des propriétés variables. Il existe, en effet, plusieurs sortes de smectiques, dont la structure, au stade actuel des recherches, n'est pas toujours complètement comprise.

Les applications

S'il reste beaucoup de choses à découvrir sur ces états particuliers de la matière, les applications possibles apparaissent déjà. En plaçant une couche de cristal liquide entre deux plaques de verre garnies d'un quadrillage d'électrodes, on peut, par de simples variations de potentiel en tous points de la surface, le rendre instantanément transparent, opaque, ou coloré de la couleur voulue, selon la tension appliquée. On pourrait ainsi fabriquer : des tableaux de téléaffichage où n'importe quelle figure ou texte apparaîtrait par simple commande électrique, ou des écrans de télévision parfaitement plats et de toutes dimensions, même du format et de l'épaisseur d'une carte postale. La dépense de courant serait très faible et l'objet, dans le cas de la télévision, beaucoup moins fragile que les actuels tubes cathodiques. La source de lumière n'étant autre que la lumière diffusée ordinaire, l'image serait visible en plein jour. On peut imaginer aussi des vitres dont l'opacité et la couleur seraient commandées par un bouton électrique. On comprend que de telles perspectives excitent le zèle des chercheurs, qui sont par ailleurs sensibles à la beauté des images qu'offrent les structures des cristaux liquides.

Conditionnement

Comment détruire les emballages en plastique

On a utilisé 300 000 t de matières plastiques, en 1970, en France, pour les emballages ; les deux tiers se sont retrouvés dans les ordures ménagères (le reste étant dispersé le long des routes, sur les plages, dans les bois).