Quant au transport aérien, il pose, en plus du problème de la pollution, celui de la consommation d'oxygène ; un quadriréacteur consomme 35 t d'oxygène pour traverser l'Atlantique. Ce phénomène commence, lui aussi, à préoccuper certains experts.

Les autres pollutions importantes sont liées à la production énergétique et au chauffage urbain. D'importantes recherches sont en cours partout dans le monde pour maîtriser le problème de la production d'anhydride sulfureux (24 millions de tonnes de soufre relâchées chaque année dans le ciel américain). Deux voies sont explorées : la désulfuration économique des fuels, par les producteurs pétroliers, et la désulfuration des fumées, par les exploitants de centrales. En France, l'EDF poursuit les recherches à la centrale de Saint-Ouen. La mise en application généralisée de ces procédés pourrait amener la majoration du coût de production de l'électricité d'environ 6 %.

Plus d'oiseaux

Les insecticides et les herbicides utilisés en agriculture se retrouvent parfois très loin de leur point d'utilisation et résistent très fortement à la destruction. Comme pour les détergents, on recherche aujourd'hui des insecticides biodégradables. Cependant, les avis d'emploi varient parfois de la prudence à l'interdiction absolue (le DDT a été interdit en Suède fin 1969).

La pollution des sols, moins visible et souvent moins impressionnante pour le public, n'en a pas moins de grands retentissements sur l'environnement. Elle provoque un appauvrissement croissant de la vie animale et végétale. La lente disparition des oiseaux, par exemple, est l'un des changements les plus spectaculaires et les plus pathétiques qui ait eu lieu dans l'environnement.

Les vraies questions de cette Année de la protection de la nature se posent peut-être sur un plan financier : faut-il payer l'eau, faut-il payer l'air, faut-il inclure dans le prix d'une voiture le coût de sa destruction ? Et peut-être vaudra-t-il mieux payer avant qu'après. Aux États-Unis, on a déjà pu estimer que chaque année l'étendue des dégâts occasionnés par la pollution de l'air est de l'ordre de 11 milliards de dollars.

L'homme

Dossier archéologie

Premières découvertes de peintures grecques

Le 12 juillet 1969, on alerte le professeur Mario Napoli, surintendant aux antiquités de la province de Salerne, en Italie du Sud : le soc de la charrue d'un cultivateur venait de buter contre une tombe antique, près de Paestum, à 300 m des murs de l'ancienne colonie athénienne.

Une nouvelle nécropole était découverte : 83 sépultures sur une superficie de moins d'un hectare. Une cinquantaine d'entre elles apparurent décorées de fresques. C'est une des découvertes archéologiques les plus importantes de notre demi-siècle.

L'examen des fresques révéla au professeur Napoli — et les autres spécialistes venus sur les lieux confirmèrent son diagnostic — qu'il s'agissait de peintures grecques, plus précisément d'œuvres très fortement influencées par la peinture grecque. Pour la plupart, les fresques sont à dater de la seconde moitié du IVe siècle av. J.-C, aux environs de 340. Ces découvertes s'ajoutent à celle qui avait été faite l'année précédente dans un autre secteur, à 1 500 m au sud de l'ancienne cité : une tombe portant des peintures d'un intérêt exceptionnel, puisqu'elles dataient du Ve siècle av. J.-C., et ne pouvaient être, elles, que purement grecques.

Du temps de Démosthène

Jusqu'ici, nous ne connaissions rien de la peinture grecque de l'Antiquité, à part les noms de quelques peintures alors très célèbres, quelques plaques de terre cuite peinte, quelques traces ici ou là. Les peintures et le décor des vases ne pouvaient donner qu'une idée imparfaite de ce qui avait été un des arts majeurs aux temps de Thémistocle ou de Démosthène. C'était un des grands regrets de l'archéologie. Et voici qu'un site de colonie hellénique dans l'ancienne Grande-Grèce révèle ce que n'avaient pu découvrir plus de deux cents ans d'archéologie dans tous les grands sites du monde égéen.

Comment peut-on, dans ces conditions, affirmer que les œuvres trouvées dans les tombes de Paestum sont bien grecques ? Par l'archéologie d'abord, c'est-à-dire par les objets découverts dans certaines tombes, objets datés par ailleurs. Ensuite, par le style et les caractéristiques des peintures, que l'on compare aux vases peints, eux aussi précisément datés.