C'est la huitième fois, depuis la proclamation de l'indépendance, qu'un chef de l'État est investi. Le nouveau président accepte d'assumer les responsabilités qui lui sont confiées, parce que le Dahomey traverse des difficultés économiques et financières qui ne cessent de s'aggraver et parce que aucun des politiciens en place depuis vingt ans n'est décidé à essayer de former un gouvernement d'union nationale.

De sa propre autorité, le Dr Zinsou décide de soumettre la décision des jeunes militaires à un référendum populaire. Celle-ci est approuvée, le 27 juillet, par 34 960 voix contre 7 536. Le comité militaire révolutionnaire est alors dissous et un nouveau gouvernement est constitué. Il est presque exclusivement composé de jeunes techniciens et toutes les tendances y sont représentées. L'équilibre ethnique et régional du pays est scrupuleusement respecté.

Une minorité reste irréductiblement opposée au Dr Zinsou : lycéens et étudiants, et quelques chefs syndicalistes. Les premiers entretiennent un climat d'agitation à Cotonou et à Porto-Novo. Les seconds s'efforcent de relancer le mouvement de revendications salariales dans un pays dont les ressources financières sont nulles. D'autre part, certains des anciens dirigeants politiques ne renoncent pas à reprendre le pouvoir, et, en avril 1969, des partisans de l'ancien président Ahomadegbe tentent de renverser le Dr Zinsou.

Après avoir souffert de querelles partisanes qui ont constamment empêché les équipes gouvernementales, depuis neuf ans, de mener à bien le développement du pays, les Dahoméens tentent vainement de changer de voie. Le goût maladif de certains pour les conjurations continue de faire peser une grave menace sur la stabilité politique d'un État qui reste au seuil de la banqueroute.

Éthiopie

23 900 000. 19. 1,8 %.
Économie. PNB (66) 51. Production (66) : A 64 % + I 11 % + S 25 %. Consomm. énergie (*66) : 16 kg e.c.
Transports. (65) : 79 M pass./km, 226 M t/km. (*66) : 26 700 + (65) 8 900. (*66) : 259 285 000 pass./km.
Information. (65) : 8 quotidiens ; tirage : 34 000 sur 5 quotidiens. (64) : *325 000. (66) : 5 000. (66) : 28 610.
Santé (64). 324 .
Éducation (65). Prim. : 378 750. Sec. et techn. : 55 579. Sup. : 2 256.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution octroyée en 1955. Souverain : empereur Haïlé Sélassié Ier (2 novembre 1930). Premier ministre : Tsahafi Tiizaz Aklilou Habte-Woud.

Si la personne de l'empereur d'Éthiopie est toujours respectée, sinon vénérée, ses méthodes autoritaires de gouvernement sont de plus en plus ouvertement et énergiquement contestées. Principal artisan de la répression entraînée par l'échec du coup d'État organisé contre l'empereur en 1960, accusé à son tour de conspiration en novembre 1966, le général Tadesse Biru, ancien commandant en chef adjoint de l'armée, est condamné à mort en août 1968.

Le gouvernement éthiopien décide, en mars 1969, de fermer l'université d'Addis-Abeba à la suite de manifestations hostiles au régime impérial. Devant la persistance des désordres, l'empereur promulgue, en avril, une loi qui prévoit des peines sévères contre les fauteurs de troubles.

Les séparatistes du Front de libération de l'Érythrée, qui obligent l'armée éthiopienne à de durs combats de guérilla, portent, en mars, la lutte à l'étranger : un de leurs commandos endommage à Francfort un Boeing des Ethiopian Airlines à l'aide d'une bombe incendiaire.

Gabon

480 000. 2. 0,9 %.
Économie. PNB (66) 393. Consomm. énergie (*66) : 280 kg e.c.
Transports. (65) : 3 200 + 5 800. (*66) : 70 138 000 pass./km.
Information. (66) : *40 000. (64) : *1 200. (66) : *3 900.
Santé (65). 79 .
Éducation. Prim. (65) : 79 162. Sec. et techn. (65) : 6 595. Sup. (64) : 54.
Institutions. État indépendant le 17 août 1960. République (28 novembre 1958). Constitution de 1961, révisée en 1967 ; régime présidentiel. Président de la République et chef du gouvernement : Bernard-Albert Bongo, qui succède, le 1er décembre 1967, à Léon Mba, décédé. Parti unique : Parti démocratique gabonais.