Retardé à cause des événements de mai, le congrès annuel de la Fédération des sociétés philatéliques françaises s'est tenu au mois de septembre, à Béziers. On y étudia les problèmes qui intéressent actuellement les collectionneurs du monde entier, tels ceux de la réparation des timbres, du regommage et de l'utilisation ou non des charnières. Aucune décision ne pouvant être prise, on s'en tint à des vœux, puis on fixa aux 16 et 17 mars 1969 les Journées nationales du timbre, organisées dans cent vingt villes et qui, elles, ont obtenu un très grand succès.

En voiture blindée

Au Salon d'automne, le grand prix de l'Art philatélique a été décerné au graveur Robert Cami, pour son timbre de 25 centimes commémorant le rattachement de la Corse à la France. Un autre timbre français a été à l'honneur : la reproduction du François Ier, de Clouet, qui en Italie a été placé en tête du référendum organisé pour désigner le plus beau timbre mondial de l'année.

Enfin, une autre exposition a eu un très grand retentissement international : Philexafrique a réuni à Abidjan les collectionneurs de tous les pays francophones de l'Afrique.

De toutes les informations de l'année, celle qui aura le plus sensibilisé les collectionneurs dans le monde aura été l'annonce d'une vente qui s'est déroulée à Londres le 21 octobre 1968. Deux exemplaires des nos 1 et 2 de l'île Maurice, sur lettres, ont été mis aux enchères. Ils avaient été amenés de New York dans une serviette cadenassée au poignet de leur convoyeur. Une voiture blindée attendait le voyageur à l'aéroport et, jusqu'à l'heure de la vente, trois gardes du corps ne l'ont pas quitté.

C'est un amateur de New Orléans qui a acheté les deux timbres pour la somme de 380 000 dollars, soit 1 900 000 francs (190 millions d'anciens francs). De quoi rêver !