La population a droit depuis 1968 à la semaine de travail continue de cinq jours, à un salaire minimum majoré, à un congé minimum allongé, à des allocations familiales et à des retraites en hausse. Toutefois, les services sont encore insuffisants. Le travail est contraignant : on impose aux usines le travail par équipes de nuit. La réforme des études supérieures, réduites à quatre ans seulement, plus un an de diplôme, met les universités et les instituts au service de la production industrielle.

La reconnaissance de la RDA par l'Irak, le 30 avril 1969, par le Cambodge et par le Soudan en mai, par la Syrie le 5 juin, rend toute son assurance à W. Ulbricht, qui se refuse au dialogue politique avec Bonn, mais se rallie à l'idée de convoquer une conférence paneuropéenne de sécurité, préférant cela au tête-à-tête interallemand.

Allemagne de l'Ouest

60 165 000. 232. 1,2 %.
Économie. PNB (66) 2 004. Production (66) : A 4 % + I 52 % + S 43 %. Consomm. énergie (*66) : 4 267 kg e.c.
Transports. (*66) : 35 536 M pass./km, 55 787 M t/km. (*66) : 9 979 200 + 902 300.  : 5 990 000 tjb. (*66) : 4 267 pass./km.
Information. (66) : 416 quotidiens ; tirage global : 19 827 000. (66) : 27 400 000. (66) : 12 720 000. (66) : 1 998 000 fauteuils ; fréquentation : *280 M. (66) : 9 532 417.
Santé (65). 87 310 . Mté inf. (66) : 23,6.
Éducation (65). Prim. : 5 562 061. Sec. et techn. : 3 621 248. Sup. : 372 929.
Institutions. République fédérale, indépendante le 5 mai 1955. Constitution de 1949. Président de la République : Gustav Heinemann, élu le 5 mars 1969. Chancelier : Kurt Georg Kiesinger.

La grande coalition est allée aux élections en rangs dispersés

La reconnaissance diplomatique de la RDA, par le Cambodge notamment, pose le problème d'une rupture avec ce pays conformément à la doctrine Hallstein qui interdit les rapports avec les États non communistes qui ont reconnu la République démocratique allemande.

Les partenaires chrétiens-démocrates (CDU) et chrétiens-sociaux (CSU) de la grande coalition critiquent le manque de fermeté de Brandt. Certains de ses diplomates ont montré en février 1969 qu'ils ne partageaient pas l'empressement du ministre des Affaires étrangères à signer le traité de non-prolifération des armes nucléaires.

Le chrétien-social F.-J. Strauss, ministre des Finances, est de leur avis. Le chancelier Kiesinger s'avoue, lui, moins disposé que W. Brandt à donner suite à la convocation d'une conférence paneuropéenne de sécurité demandée par les États du pacte de Varsovie en février 1969. Brandt accuse la coterie des conservateurs d'acculer la République fédérale à la solitude diplomatique.

La mini-crise de Berlin-Ouest

« Hourrah », criaient au président Nixon les américanophiles, le 27 février 1969. « USA, SA SS ! » scandaient les étudiants d'extrême gauche. Méprise à droite, méprise à gauche. R. Nixon a tendu la perche par-dessus le mur de la honte à ses interlocuteurs soviétiques.

Mais Berlin-Ouest n'est pas ville ouverte. À l'exposition industrielle de l'automne 1968, les édiles ont renié, le cœur gros, l'idée mise en vogue six ans plus tôt par Willy Brandt, de faire de Berlin un pont vers l'Est. Aussi bien, le président américain a-t-il confirmé que son pays ne pensait pas pour autant brader l'ancienne capitale allemande. Les négociations avec les Soviétiques ne se feront pas sur le dos des Berlinois.

Les Soviétiques ont compris. Ils mettent un terme à la crise de Berlin que W. Ulbricht préparait pour le 5 mars 1969, date de l'élection à Berlin-Ouest du président de la République fédérale. W. Ulbricht paraît avoir changé d'intentions, sinon de ton, en février, au cours d'un entretien avec L. Brejnev, à Moscou. Il remet à plus tard le coup de filet sur les députés-électeurs venus de Bonn et des Länder par avion. Ces derniers élisent à la magistrature suprême un pacifiste têtu, Gustav Heinemann, social-démocrate.

La mini-crise de Berlin, dont W. Ulbricht doit se satisfaire, ne parvient pas à faire croire aux pays frères socialistes que Berlin-Ouest est « le fer de lance de l'impérialisme ». D'ailleurs, fin mai 1969, la Pologne invite le maire de Berlin-Ouest, Kl. Schütz, à se rendre pour la première fois à une foire à Poznan. Le baromètre politique remonte. Le taux de croissance de l'industrie berlinoise également. Il dépasse largement et avec constance celui des années précédentes.