Dans un geste d'apaisement, Hassan II autorisa, en décembre 1968, la libération anticipée de Ben Seddik, dont la peine de prison de dix-huit mois « pour atteinte au respect dû à l'autorité » devait prendre fin en janvier 1969. De même, le souverain ne s'était pas opposé, en juillet 1968, à la légalisation du Parti de la libération et du socialisme, prête-nom pour le parti communiste interdit. La nouvelle formation, il est vrai, ne se réclame pas du marxisme et ne se propose pas de remettre en cause le régime monarchique.

Dans les domaines économique et social, le gouvernement chérifien a pris des décisions susceptibles de lui gagner la sympathie de certaines couches de la population. Le 18 septembre 1968, Hassan II a annoncé que le plafond de la propriété agraire se situera désormais entre 2 000 et 2 500 acres par personne, afin « d'éviter la création d'îlots de richesses dans un océan de misère ».

Accord avec le marché commun

Un budget d'« austérité positive » a été adopté en janvier 1969, de sévères mesures de contrôle des prix ont été mises en œuvre, et le portefeuille du Plan a été confié, en février, à Ahmed Reda Guedira, considéré comme l'une des personnalités les plus capables du royaume.

La désignation de Guedira a été suivie, le 31 mars, par la signature d'un accord partiel d'association du Maroc à la Communauté économique européenne, considéré comme un succès notable pour Rabat. Tout autant que les crédits et les prêts obtenus, pour le financement de projets de développement, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire, de la République fédérale allemande, des États-Unis et de l'URSS.

Dans le domaine de la politique étrangère, les efforts de Hassan II pour améliorer la position internationale du Maroc ont été largement payants. La visite officielle à Rabat de Nicolas Podgorny, président du présidium du Soviet suprême, en avril 1969, a été précédée par la conclusion d'accords économiques, culturels et commerciaux. Les échanges entre les deux États, notamment, devraient doubler dès cette année.

Amélioration des rapports avec Alger

D'autre part, aux termes d'un traité signé le 4 janvier 1969, l'Espagne a admis de jure la restitution au Maroc du territoire d'Ifni. Toujours en janvier, Rabat et Alger concluaient un traité d'amitié ouvrant la voie à la coopération dans tous les domaines pour une période de vingt ans, renouvelable par tacite reconduction.

De laborieuses négociations économiques et financières entre Rabat et Paris, enfin, ont eu un heureux aboutissement, en décembre 1968, apportant au Maroc des crédits indispensables à son développement (au total, environ 130 millions de francs) et permettant à la France de retrouver une position qui s'effritait dangereusement depuis l'affaire Ben Barka.

Île Maurice

787 000. 457. 2,7 %.
Économie. PNB (66) 252. Production (66) : A 24 % + I 25 % + S 51 %. Consomm. énergie (*66) : 171 kg e.c.
Transports. (64) : 6 M t/km. (*66) : 11 800 + 5 000.
Information. (65) : 12 quotidiens ; tirage global : 93 000. (66) : *125 000. (66) : *7 500. (64) : 50 000 fauteuils ; fréquentation : 8,5 M. (66) : 14 399.
Santé (65). 192 . Mte inf. (66) : 64,2.
Éducation (66). Prim. : 136 944. Sec. et techn. : 36 260. Sup. : 93.
Institutions. État indépendant le 12 mars 1968. Constitution de 1967. Gouverneur général représentant la Couronne britannique, John Rennie. Premier ministre : Seewoosagur Ramgoolam.

Après les troubles de l'année 1968, sir Seewoosagur Ramgoolam parvient à apaiser les opposants. Le parti travailliste et le parti social-démocrate de Gaëtan Duval, jusqu'alors cantonnés dans une opposition apparemment irréductible, se coalisent et remportent, en avril 1969, les premières élections municipales organisées depuis l'Indépendance. Seuls cinq sièges échappent à la coalition.

Le gouvernement s'efforce d'élargir ses assises internationales. En août 1968, l'île Maurice devient membre de l'Organisation de l'Unité africaine. En janvier 1969, l'ancienne colonie britannique donne son adhésion à l'Organisation commune africaine et malgache (OCAM) et renforce simultanément ses liens avec la France et avec la République malgache.

Mauritanie

1 120 000. 1. 1,8 %.
Économie. PNB (65) 117. Consomm. énergie (*66) : 53 kg e.c.
Transports. (*66) : 1 600 + 2 700. (*66) : 64 988 000 pass./km.
Information. (64) : *31 000.
Santé (65) : 35 .
Éducation (64). Prim. : 19 103. Sec. et techn. : 1 671.
Institutions. État indépendant le 28 novembre 1960. République (28 novembre 1958). Constitution de 1961 ; régime présidentiel. Président de la République et président du Conseil des ministres : Moktar Ould Daddah, réélu le 7 août 1966. Parti unique : Parti du peuple mauritanien.