Les premiers satellites lancés étaient munis d'antennes qui rayonnaient dans toutes les directions. Les techniciens travaillent actuellement à mettre au point des antennes qui ne couvriront plus qu'un angle de 10°, soit un pays comme l'Afrique, ou même seulement 5,5° (Europe) ou 2° (1 200 à 1 500 km). Dans ce cas, le gain de l'antenne de réception, qui est de 50 pour un angle de 17°, passe à 500 pour un angle de 5,5°, et à 4 000 pour un angle de 2°. On envisage de construire des satellites munis de plusieurs antennes directives, dont les faisceaux d'ouverture restreinte couvriront chacun une zone géographique limitée. Par exemple, le satellite franco-allemand Symphonie sera doté de trois antennes plus ou moins directives, l'une assurant les liaisons entre les deux rives de l'Atlantique, une deuxième, plus directive, entre l'Europe et l'Afrique, la troisième, très directive, entre l'Europe et les Antilles et la Guyane française.

La seconde solution, qui consiste à augmenter la puissance rayonnée par le satellite, comporte inévitablement un accroissement du poids du satellite, puisqu'il faut le munir d'une source d'alimentation électrique plus importante. Jusque vers 20 kW de puissance installée, on peut se contenter de doter le satellite d'un nombre grandissant de cellules solaires. Au-delà de 20 kW, il faut envisager d'autres sources d'alimentation, notamment des générateurs nucléaires. Les Américains travaillent à mettre au point de tels générateurs.

Trois classes de satellites

Ce problème de bilan d'énergie entre la puissance émise et la puissance reçue a déterminé le classement des satellites de communications en trois grands groupes suivant leur poids :
– les satellites de classe 1, tels ceux qui ont déjà été lancés (Early Bird, Intelsal 2). Ils ne pèsent que 50-200 kg et n'ont qu'une puissance d'émission de 10 à 20 watts. Ils exigent des stations terriennes de grand diamètre (26 m). Ces satellites offrent 240 voies téléphoniques ;
– les satellites de classe 2, dont aucun n'a encore été lancé, se situent dans la gamme 300-500 kg. Ils auront une puissance installée de 1 à 2 kW. Ce seront déjà des satellites de distribution semi-directe, qui relaieront des programmes de télévision vers de petites antennes communautaires de 2 m de diamètre environ. Ces antennes desserviront un village, un groupe d'immeubles, une petite ville ;
– les satellites de classe 3, de diffusion directe, qui pèseront environ 2 tonnes et auront une puissance installée de plusieurs dizaines de kilowatts. Les récepteurs individuels devront alors être munis de petites antennes de moins d'un mètre de diamètre et adaptés au système de modulation de fréquence qu'utiliseront, sans doute, ces satellites.

Informatique

Circuits intégrés et ordinateurs

Les progrès de l'électronique se reflètent dans ceux des machines à calculer. Les ordinateurs sont les premiers à utiliser les nouveaux composants, car leurs besoins dans ce domaine sont beaucoup plus grands que ceux des autres usagers de l'électronique. Ils ont déterminé, depuis un an, le développement explosif de la production des circuits intégrés, qui sans eux seraient restés des curiosités de laboratoire.

Les circuits intégrés représentent l'étape la plus récente de la technique des semi-conducteurs ou — pour employer la terminologie courante — des transistors (le transistor, à proprement parler, n'est qu'un des dispositifs réalisés grâce aux semi-conducteurs). Ils constituent un summum dans la tendance à la miniaturisation.

Composants complexes

À l'intérieur des tubes, les électrons cheminent dans le vide. Avec les transistors, les courants s'établissent au sein d'un cristal de germanium ou de silicium entre des zones auxquelles sont appliquées diverses différences de potentiel : d'où d'évidents avantages dans la petitesse, la solidité, la sûreté de fonctionnement.

Les premiers transistors, minuscules fragments de matière cristalline sous des capots destinés à les rendre plus maniables, assumaient l'amplification. D'autres composants assez similaires, les diodes, jouaient le rôle de clapet à sens unique. Pour chaque fonction, il fallait un composant différent.