Étudiée depuis de nombreuses années aux États-Unis et aussi dans d'autres pays, cette technique d'ultracentrifugation n'avait jamais, jusqu'ici, abouti à des résultats satisfaisants.

La méthode consiste à séparer les isotopes de l'uranium naturel de masse différente en les soumettant à des forces centrifuges puissantes (comme on sépare, par exemple, la crème du lait). Les problèmes à résoudre sont multiples : énorme vitesse de révolution de la centrifugeuse (centaines de milliers de tours par minute), tenue des métaux et des articulations aux très hautes températures et à des efforts mécaniques importants, équilibre parfait de la partie rotative, élimination des mouvements de turbulence qui remélangeraient les isotopes séparés...

L'industrie nucléaire doit encore faire face à des problèmes à la fois économiques et techniques : devenir compétitive avec les sources d'énergie classiques ; mettre au point des technologies éprouvées dont le coût ira en s'abaissant.

La plupart des centrales nucléaires construites dans le monde connaissent encore des défaillances répétées. La centrale américaine de Dresden (210 MWe), entrée en service en 1959, a connu, par exemple, quatre défaillances, qui l'ont arrêtée plus d'un an. San Onofre, qui vient d'être couplée sur le réseau, a été arrêtée pour trois mois à la suite d'un incident de turbine. Les centrales britanniques ont aussi connu des problèmes.

Les centrales françaises

Mais c'est la France qui, dans ce domaine, semble battre les records. En 1966, la centrale EDF 3 est arrêtée pour sept mois à cause de défectuosités dans les échangeurs de chaleur (c'est-à-dire la partie de l'installation où le gaz carbonique recueille la chaleur formée dans le réacteur et la transmet à l'eau pour la transformer en vapeur ; de l'eau avait tendance à s'introduire dans les canalisations de gaz), dans le système de lubrification des paliers supportant l'arbre du générateur de courant (un palier a grillé), et dans le dispositif de détection de rupture de gaine (il prélève et analyse des échantillons de gaz circulant dans les canaux du réacteur, afin de vérifier la bonne tenue des éléments combustibles).

La centrale franco-belge de Chooz subit, en 1967, un incendie sans gravité (inflammation d'un écran de bois situé au-dessus de la cuve du réacteur) ; mais, en 1968, elle doit être arrêtée pour plusieurs mois à cause de dégâts provoqués par les vibrations de la structure du réacteur sous l'influence du système de circulation d'eau ; ces vibrations ont fait se rompre des boulons des châssis des éléments combustibles, à l'intérieur de la cuve du réacteur, et les boulons, entraînés dans les échangeurs de chaleur, les ont détériorés.

Au début de l'année 1968, c'est au tour de la centrale EL 4 de tomber en panne, des fissures étant apparues dans les échangeurs de chaleur. Dans un réacteur à eau lourde, le réglage de la puissance du réacteur par les barres de contrôle, qui absorbent les neutrons et déterminent ainsi le nombre de fissions, est assez brutal ; il s'accompagne de chocs thermiques rapides et importants ; ces chocs, ainsi qu'une mauvaise circulation du gaz carbonique dans les échangeurs, ont produit les fissures.

Le dernier incident concerne la centrale EDF 2, dont les éléments combustibles se sont révélés défectueux. Les centreurs de ces éléments, c'est-à-dire les pièces métalliques qui maintiennent en place la barre d'uranium à l'intérieur de sa gaine métallique, se fissurent sous l'effet des vibrations qu'entraîne la circulation du gaz carbonique sous pression qui sert de refroidisseur. Or, les éléments combustibles à d'EDF 2 sont aussi ceux des autres centrales EDF 3 et EDF 4, qu'il faudra vérifier, ou peut-être changer. Après avoir réduit la puissance d'EDF 2 à 90 % de sa valeur nominale pour réduire les vibrations, on a décidé de limiter provisoirement la puissance d'EDF 3 en cours de redémarrage, à titre de précaution.

Télécommunications

Le téléphone de demain

La France occupe toujours l'un des derniers rangs en Europe pour le nombre de téléphones par habitant, bien que son trafic téléphonique ait doublé depuis dix ans.