Ils ont mis sur pied un projet de réforme radical, mais raisonnable. Auparavant, et depuis 1966, le directeur de la maison, Raymond Gallois-Montbrun, avait mis en œuvre un projet personnel de réformes ne portant que sur quelques points particuliers de l'enseignement.

Projet Gallois-Montbrun

Il a déjà reçu un début d'application, et porte sur deux chapitres : modifications à l'enseignement traditionnel, et création de cycles de perfectionnement.

Modifications à l'enseignement traditionnel : développement de la pratique auditive pour le solfège ; élargissement des études de styles pour l'harmonie ; application instrumentale pour le contrepoint et la fugue, et généralement meilleure liaison entre l'écriture et la composition ; analyse des formes du langage et de l'instrumentation pour la composition (avant l'étude de la composition libre).

Création de cycles de perfectionnement dans toutes les disciplines : il s'agit d'un échelon d'études supérieures auxquelles ne peuvent accéder que ceux qui se sont distingués dans l'enseignement normal. Les crédits nécessaires à cette création n'ont été obtenus que sur l'assurance que ces études supérieures seraient confiées à de grands virtuoses internationaux : or, jusqu'à ce jour, cet enseignement n'a été confié qu'aux professeurs de la maison, ce qui fausse complètement le système. Néanmoins, il faut reconnaître que, dans ce cadre, les jeunes chefs et virtuoses peuvent pratiquer avec l'orchestre du Conservatoire ou au sein de celui-ci.

Projet des étudiants

Le projet des étudiants vise à remplacer des principes et des pratiques sclérosés et vieux de plus d'un siècle. Les grandes lignes en sont :
– refus par les jeunes musiciens d'appartenir à une « caste » distincte des autres étudiants ;
– incorporation de l'enseignement musical au sein de l'Université, et intégration de l'enseignement de la musique à l'enseignement général ;
– suppression du « Conservatoire » et de l'esprit que ce mot implique, et remplacement par un établissement nouveau intégré dans une « faculté des Arts » ;
– création d'un conseil paritaire (professeurs et étudiants à parts égales) chargé d'assurer la gestion « autonome » de l'établissement nouveau, sous le contrôle de l'assemblée générale et la présidence du directeur ; élection du directeur et des professeurs par les élèves ;
– obtention de deux heures hebdomadaires d'enseignement musical dans l'enseignement primaire ; de deux heures d'« art sonore » au niveau du secondaire, avec option à partir de la troisième, ce qui permettrait de rester intégré à l'enseignement général avant de se diriger, en fin d'études, soit sur les facultés traditionnelles, soit sur la « faculté des Arts » (cette dernière devant grouper, outre les arts sonores, les arts visuels et les arts gestuels).

Ces revendications supposent une augmentation du budget des Affaires culturelles de 0,43 % à 1 % du budget de l'État.

Le concours Olivier-Messiaen

Organisé pour la seconde année dans le cadre du Festival de musique contemporaine de Royan, le concours de piano Olivier-Messiaen a suscité un très vif intérêt.

Ce concours est uniquement axé sur la musique moderne et son programme est hérissé de difficultés redoutables, tant sur le plan technique que sur le plan interprétatif. Le programme comporte, en effet, des œuvres de grands classiques contemporains, tels que Debussy, Ravel, Schönberg, Webern, Bartok ou Prokofiev, mais aussi des œuvres de musiciens actuels tels que Messiaen, Amy, Boulez, Stockhausen, Jolivet ou Castiglioni.

Sous la présidence d'Olivier Messiaen lui-même, et avec un jury de composition internationale, le premier prix a été décerné à l'unanimité à Jean Rodolphe Kars (Autriche), qui a affirmé sa forte virtuosité dans une œuvre comme le Scarbo de Ravel, et son intelligence des styles actuels dans diverses œuvres récentes auxquelles il a su donner vérité et vie.

Danse

Une année sans surprises

On souhaiterait qu'une saison chorégraphique soit ponctuée d'événements marquants susceptibles de faire date. Mais cette année encore il ne nous a été offert que des spectacles de qualité moyenne ; aucune création importante et pas de découverte de talent nouveau.