Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Mérovingiens (suite)

➙ Aquitaine / Barbares / Bourgogne / Carolingiens / Clovis / Dagobert / Féodalité / Francs / Gaule / Germains / Germanie / Pépin le Bref.

 M. Prou, la Gaule mérovingienne (Soc. fr. d’éd. d’art, 1897). / F. Lot, la Fin du Monde antique et les débuts du Moyen Âge (Renaissance du Livre, coll. « Évolution de l’humanité », 1928 ; nouv. éd., A. Michel, 1968) ; la Naissance de la France (Fayard, 1948 ; 2e éd., 1970) ; Recueils de travaux historiques (Droz, Genève et Minard, 1968-1970 ; 2 vol.). / F. Lot, C. Pfister et F.-L. Ganshof, les Destinées de l’Empire en Occident de 395 à 888 (P. U. F., coll. « Histoire générale », sous la dir. de G. Glotz, 1928). / E. Salin, la Civilisation mérovingienne d’après les sépultures, les textes et le laboratoire (Picard, 1949-1957 ; 4 vol.). / Études mérovingiennes. Actes des journées de Poitiers (A. et J. Picard, 1952). / P. Riché, les Invasions barbares (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1953 ; 4e éd., 1968) ; Éducation et culture dans l’Occident barbare, vie-viie s. (Éd. du Seuil, 1962 ; 2e éd., 1967) ; Grandes Invasions et empires, ve-xe s. (Libr. gén. fr. et Larousse, 1968). / E. Perroy, Royaumes et sociétés barbares (C. D. U., 1954). / C. Verlinden, les Origines de la frontière linguistique en Belgique et la colonisation franque (la Renaissance du livre, Bruxelles, 1955). / R. Latouche, les Origines de l’économie occidentale, ive-ixe s. (A. Michel, coll. « Évolution de l’humanité », 1956) ; Gaulois et Francs, de Vercingétorix à Charlemagne (Arthaud, 1965). / C. Picard et M. Aubert (sous la dir. de), Monuments et mémoires (P. U. F., 1957). / F. Van Der Meer et C. Mohrmann, Atlas de l’Antiquité chrétienne (Éd. Sequoia, 1960). / C. Lelong, la Vie quotidienne en Gaule à l’époque mérovingienne (Hachette, 1963). / G. Tessier, le Baptême de Clovis, 25 décembre 496 (Gallimard, 1964). / G. Faider-Feytmans, la Belgique à l’époque mérovingienne (la Renaissance du livre, Bruxelles, 1965). / L. Musset, les Invasions, t. I : les Vagues germaniques (P. U. F., coll. « Nouv. Clio », 1965 ; 2e éd., 1969). / G. Fournier, les Mérovingiens (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1966 ; 2e éd., 1969) ; l’Occident, de la fin du ve à la fin du ixe s. (A. Colin, coll. « U », 1971). / J. Hubert, J. Porcher et W. F. Volbach, l’Europe des invasions (Gallimard, 1967). / A. Thévenin, les Cimetières mérovingiens de la Haute-Saône (Les Belles Lettres, 1968). / A. Mery, le Cimetière mérovingien de Blussangeaux (Doubs) [Les Belles Lettres, 1969].

Mersenne (Marin)

Théologien, philosophe, mathématicien et musicologue français (près d’Oizé, Maine, 1588 - Paris 1648).


Fils d’un modeste cultivateur, il fut d’abord l’élève des oratoriens du Mans, puis des jésuites de La Flèche et acheva ses études, à partir de 1609, à l’Université de Paris. En 1611, il prit l’habit des Minimes et accomplit son noviciat à Meaux. De 1614 à 1619, il enseigna la philosophie et la théologie à Nevers. De retour à Paris en 1620, il s’installa au couvent de l’Annonciade, qu’il ne quitta plus — sauf pour effectuer quelques voyages en France, en Hollande (1630) et en Italie (1644-1645) — et où il écrivit tous ses ouvrages. Il entra alors en rapport avec tout ce que l’Europe comptait de théologiens, d’écrivains et de savants, notamment avec N. Fabri de Peiresc (1580-1634), R. Descartes*, E. et B. Pascal*, C. Huygens*, P. Gassendi (1592-1655), G.-B. Doni (1594-1647), G. Galilée*, Th. Hobbes*, G. Desargues (1593-1662), P. de Fermat* et G. de Roberval (1602-1675).

Au centre d’un mouvement scientifique actif, il découvrit peu à peu, sans se départir de ses convictions religieuses, âprement défendues dans ses premiers travaux (Quaestiones celeberrimae in Genesim [Questions les plus connues de la Genèse], 1623 ; l’Impiété des déistes athées et libertins, renversée et confondue, 1624), qu’il n’y avait pas de vraie connaissance sans expériences et, dans un surprenant retour sur soi-même, accueillit favorablement toutes les idées de la science. Esprit ouvert et d’une insatiable curiosité, courtois dans ses relations avec ses semblables, il contribua au développement de la physique mathématique (Questions théologiques, physiques, morales et mathématiques, 1634 ; Cogitata physico-mathematica, 1644 ; Novae Observationes physico-mathematicae, 1647).

Il fit de nombreuses expériences sur la résistance des solides, l’écoulement des liquides et la vibration des corps, imagina l’hygromètre, le télescope à miroir parabolique et se servit le premier du pendule pour mesurer la pesanteur. Il traduisit en outre les Mécaniques de Galilée (1634) et des œuvres de mathématiciens grecs (1644).

On a souvent reproché à Mersenne de manquer de sens critique. Il se méfiait cependant de la tyrannie des opinions et soumit toujours ses doutes et ses suggestions à ses interlocuteurs ou correspondants, les inspirant parfois. En ce sens, B. Pascal, à qui il fit connaître l’expérience de Torricelli, souligne, sur le plan purement scientifique, son rôle de catalyseur : « Il avait un talent tout particulier pour former de belles questions, en quoi il n’avait peut-être pas le semblable, mais encore qu’il n’eût pas un pareil bonheur pour les résoudre et que ce soit proprement en ceci que consiste tout l’honneur, il est vrai néanmoins qu’on lui a obligation et qu’il a donné l’occasion de plusieurs belles découvertes qui peut-être n’auraient jamais été faites s’il n’y eût excité les savants [...]. »

C’est à la musique que Mersenne consacra ses recherches les plus originales. Les ouvrages cités plus haut y font souvent allusion, mais d’autres lui sont entièrement consacrés : Questions harmoniques (1634), les Préludes de l’« Harmonie universelle » (1634), Harmonicorum libri XII (1635). Le plus remarquable est l’Harmonie universelle (2 vol., 1636, 1637), rédigé en français, qui résume toute la science musicale de son époque. Abondamment illustré de planches et d’exemples musicaux, il demeure une source inépuisable de renseignements sur l’histoire musicale des xvie et xviie s.