Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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médecine (suite)

L’enseignement de la médecine

Il a été très remanié en France par des réformes successives qui ne sont sans doute pas terminées. Aussi le schéma suivant est-il susceptible d’être modifié. Cet enseignement comporte trois cycles inégaux.

• Le premier cycle des études médicales comprend deux années. La première est une année de préparation destinée à l’enseignement des bases de physique, de chimie, de biologie et de mathématiques nécessaires aux études scientifiques supérieures. Elle se fait avec la participation de la faculté des sciences. C’est au terme de cette année que les étudiants sont, en fonction de leur classement, admis ou non à poursuivre les études médicales. En cas de refus, ils ont la possibilité de s’orienter vers d’autres facultés, vers des professions paramédicales ou vers des activités de laboratoire. La deuxième année de premier cycle est véritablement la préparation à la médecine. Y est dispensé un enseignement de sciences fondamentales : biochimie, biophysique, histologie, embryologie, physiologie, anatomie et psychologie médicale.

• Le deuxième cycle s’étale sur quatre années. La première est dite « année de propédeutique ». Au cours des trois suivantes, l’étudiant va, en faculté, étudier et valider quatre certificats « intégrés » par an. Ces certificats concernent chacun une discipline donnée (par exemple cardiologie, neurologie...). Ils sont dits « intégrés » ou « coordonnés », car chacun d’eux envisage pour un appareil donné l’anatomie, l’histologie, la physiologie, la biochimie, la pathologie, la thérapeutique... Ce système a remplacé les anciennes études médicales, où toute l’anatomie était faite en première et en deuxième année, toute la pathologie en troisième et en quatrième année, et enfin toutes les thérapeutiques en dernière année.

• Actuellement, à la fin des quatre années du deuxième cycle, lorsque les douze certificats obligatoires, complétés au besoin de certificats à option, sont validés, l’étudiant entre dans le troisième cycle des études médicales. C’est l’année de pré-exercice, où il aura à mettre en application ses connaissances soit dans un établissement hospitalier agréé, soit même, si cette tendance se confirme, en étant l’adjoint temporaire d’un médecin plus ancien de qualité reconnue. La fin des études médicales est marquée par la soutenance d’une thèse qui confère le titre de docteur en médecine et qui est indispensable à l’exercice de la profession. Ensuite sont dispensés les enseignements de spécialités.


La médecine hospitalière

Parallèlement aux études médicales de faculté, les étudiants assurent leur formation professionnelle par une fréquentation hospitalière. Au début, ils seront stagiaires, c’est-à-dire qu’ils recevront un enseignement clinique au lit du malade sans participer réellement aux activités du service hospitalier. À partir de la deuxième année du deuxième cycle, ils peuvent avoir une activité d’externe (le nom de cette fonction ayant persisté malgré la suppression du concours qui en donnait le titre jusqu’aux réformes de 1968-69). Ils font alors partie d’une équipe médicale, à laquelle ils apportent la contribution de leur travail tout en bénéficiant de l’enseignement des anciens. Un concours par région permet de devenir interne des hôpitaux. L’interne est alors le véritable responsable d’une partie d’un service hospitalier, sous la surveillance et la responsabilité du chef de service. Au-delà de l’internat, la médecine hospitalière comprend deux variantes principales :
— pratiquement, dans tous les C. H. U. et dans de nombreux centres hospitaliers régionaux, voire dans des hôpitaux de deuxième catégorie, les médecins hospitaliers exercent une activité à temps plein (v. plus haut) ;
— dans certaines disciplines et dans certains hôpitaux (surtout non universitaires), les médecins exercent à temps partiel, réservant une partie de leur activité à une clientèle de ville ou à un emploi médical privé.

Dans les C. H. U., on trouvera donc :
— des chefs de clinique assistants, qui ont un rôle d’enseignant des étudiants en médecine et le rôle d’assistant dans la part hospitalière ;
— des maîtres de conférence agrégés, médecins (ou chirurgiens ou spécialistes) des hôpitaux, qui assurent l’enseignement magistral et qui sont soit médecins adjoints, soit chefs de service ;
— enfin les professeurs, qui sont responsables d’une partie définie de l’enseignement, dont ils assurent le bon déroulement avec l’aide des agrégés et des chefs de clinique.

La médecine et l’informatique

Le développement considérable de l’informatique a permis son utilisation en médecine. Au minimum, elle est utile aux calculs statistiques lors des travaux concernant surtout des épreuves biologiques. Mais on a tendance à lui donner un rôle plus important. On a tenté la lecture par ordinateur de tracés, tels que des électrocardiogrammes, et il semble que les comptes rendus obtenus soient très satisfaisants. Bien plus, des essais ont été entrepris en vue d’obtenir d’un ordinateur un diagnostic ou tout au moins un nombre restreint de diagnostics possibles à partir des données cliniques et paracliniques recueillies et transcrites pour l’appareil. Là encore, des résultats probants ont été enregistrés, qui laissent entrevoir à certains une automatisation de l’acte médical... À condition que les renseignements cliniques soient correctement recueillis. C’est là que le facteur humain du médecin garde toute sa prééminence.

J.-C. Le P.

➙ Accouchement / Anatomie / Anesthésie / Biochimie / Biologie / Cardiologie / Chirurgie / Dermatologie / Embryologie / Endocrinologie / Génétique / Gynécologie / Histologie / Hôpital / Neurologie / Odontostomatologie / Ophtalmologie / Oto-rhino-laryngologie / Pathologie / Pharmacie / Physiologie / Physiopathologie / Psychiatrie / Spécialités médicales / Thérapeutique.

 M. Laignel-Lavastine et coll., Histoire générale de la médecine, de la pharmacie, de l’art dentaire et de l’art vétérinaire (A. Michel, 1936-1949 ; 3 vol.). / A. Lumière, les Horizons de la médecine (A. Michel, 1937). / A. Castiglioni, Storia della medicina (Vérone, 1948 ; 3 vol.) / P. Diepgen, Geschichte der Medizin (Berlin, 1949-1955 ; 3 vol.). / H. E. Sigerist, A History of Medicine (New York, 1951). / I. Galdston (sous la dir. de), Medicine and Science (New York, 1954). / R. H. Major, A History of Medicine (Springfield, Illinois, 1954 ; 2 vol.). / G. Maranon, La medicina y nuestro tiempo (Buenos Aires, 1954 ; 3e éd., Madrid, 1963). / J. Sarano, Médecine et médecins (Éd. du Seuil, 1959). / H. Pequignot, Initiation à la médecine : six leçons d’introduction aux études médicales (Masson, 1961). / M. Bariéty et C. Coury, Histoire de la médecine (Fayard, 1963) ; Histoire de la médecine (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1971). / H. Hatzfeld, le Grand Tournant de la médecine libérale (Éd. ouvrières, 1963). / R. Bouissou, Histoire de la médecine (Larousse et Libr. génér. française, 1967). / R. J. Dubos, Man, Medicine and Environment (New York, 1968). / G. Garo, la Médecine en question (Maspéro, 1969). / J. Menetrier, la Médecine en mutation (Casterman, 1970). / J.-P. Escande, les Médecins (Grasset, 1975). / Dictionnaire de médecine (Flammarion, 1975). / P. Pène, le Praticien devant son malade (Masson, 1976).