Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
J

judaïsme (suite)

La Torah parle encore de « Jours austères » : le Nouvel An (Rosh Hashana) dure deux jours ; c’est l’anniversaire de la création du monde et celui du sacrifice d’Isaac. C’est aussi l’ouverture de la session annuelle du Tribunal divin. Dieu examine la conduite des hommes et décide, comme le dit une prière, « qui vivra et qui mourra, qui connaîtra le bonheur et qui la tribulation [...] ». « Mais, nous dit-on, la prière, le repentir et la charité peuvent atténuer la rigueur du verdict. » De là l’intensité de la prière, encore soulignée par la sonnerie d’une corne de bélier (le chofār), qui rappelle le sacrifice du bélier substitué par Abraham à son fils, après que Dieu l’eut délié de l’injonction de le mettre à mort.

Les dix jours qui suivent sont une période de pénitence, terminée par la grande « journée du Pardon » (Yom Kippour), anniversaire du jour où Dieu accorda le pardon à son peuple, coupable d’avoir adoré le Veau d’or. C’est un jour de jeûne absolu, du coucher du soleil au lever des étoiles le lendemain. La prière ne s’interrompt pas. On confesse à Dieu les fautes commises en lisant une liste exhaustive de tous les péchés possibles, énumérés à la première personne du pluriel, ce qui rend ainsi solidaires tous les membres du peuple de la somme des péchés réellement commis : la pureté des innocents réduit ainsi la culpabilité des pécheurs et leur assure le pardon. L’idée du pouvoir de la repentance est mise en vedette par la lecture du Livre de Jonas. La solennité se termine par la proclamation, sept fois répétée, « le Seigneur seul est Dieu ! », empruntée à l’histoire du prophète Élie au Carmel.

À ces fêtes s’est ajoutée celle de Hanoukka, pendant les huit jours de laquelle on commémore la victoire de Judas Maccabée sur les Grecs. Un mois avant Pessah, la fête de Pourim commémore la révocation, grâce à l’intervention de la reine Esther, d’un édit d’extermination des Juifs de Perse, arraché à Assuérus (Xerxès) par son ministre Aman. On lit le Livre d’Esther et l’on festoie, en prenant soin de ne pas oublier les déshérités.

Depuis la création de l’État d’Israël (14 mai 1948), une fête nouvelle, le Yom ha-Atsmaout (jour de l’indépendance), donne lieu à des services d’actions de grâces. En Israël, c’est en outre un jour consacré à la mémoire des soldats tombés au champ d’honneur et des martyrs de la persécution nazie.

Quelques jeûnes rappellent les événements funestes de l’histoire d’Israël. Le plus remarquable est celui du 9 Ab, date de la destruction du premier et du deuxième Temple.

Les anniversaires de deuil personnels sont célébrés par chacun à la date hébraïque du décès des disparus. C’est l’occasion de réciter le « Kaddish », prière qui ne fait aucune allusion ni à la mort, ni aux défunts, mais qui proclame, en signe de soumission et de reconnaissance de la justice insondable du Créateur, la grandeur de « Celui qui a tout créé, selon Sa Volonté, et qui fera venir Son Règne ».

Les rites funèbres commencent par une toilette du corps, qui le met dans l’état de pureté du grand prêtre, lorsqu’il officiait dans le sanctuaire. C’est pourquoi, aussi, le corps est revêtu de vêtements de lin blanc. On met aux hommes leur châle de prière (talet). Le mort est veillé. Il sera inhumé dans une partie du cimetière réservée aux Israélites. L’incinération est interdite ; on évite fleurs et couronnes. Le signe extérieur du deuil est la « déchirure » des vêtements, symbole de l’arrachement. Jadis signe des jours de fête, la consommation de la viande et du vin est interdite pendant un mois. Les sept premiers jours, les proches parents restent claustrés dans la maison mortuaire. Ils n’en sortent que si un sabbat s’intercale dans les sept jours, car le jour saint doit être exempt de deuil.

La durée du deuil est de onze mois pour un père, une mère ou un enfant, de quatre semaines pour un frère, une sœur, un époux ou une épouse.

Tous ces usages et toutes ces fêtes suivent des dates qui dépendent du calendrier religieux, fondé sur les phases de la lune. La religion est partout la même, mais, au cours des âges et suivant les contrées de la dispersion, des usages particuliers (Minhagim) se sont introduits. L’usage ashkenazi (allemand) est celui des Juifs d’Europe occidentale, centrale et orientale ; l’usage sefardi (espagnol) est celui des communautés des pays méditerranéens et musulmans.

E. G.

➙ Abraham / Bible / Cabale / Hébraïque (littérature) / Hébreux / Israël / Jérusalem / Juif (art) / Juifs / Moïse / Morte (manuscrits de la mer) / Talmud / Testament (Ancien) / Zohar.

 L. Beack, Das Wesen des Judentums (Berlin, 1925). / J. Weill, le Judaïsme (Alcan, 1931). / G. G. Scholem, Major Trends in Jewish Mysticism (Jérusalem, 1941 ; trad. fr. les Grands Courants de la mystique juive, Payot, 1950 ; nouv. éd., 1968). / I. Heinemann, la Loi dans la pensée juive de la Bible à Ronsenzweig (en hébreu, Jérusalem, 1949-1956, 2 vol. ; trad. fr., A. Michel, 1962). / I. M. Choucroun, le Judaïsme, doctrines et préceptes (P. U. F., 1951). / A. Chouraqui, Histoire du judaïsme (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1957 ; 4e éd., 1968) ; la Pensée juive (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965 ; 2e éd., 1968). / E. Gugenheim, le Judaïsme dans la vie quotidienne (A. Michel, 1961 ; 2e éd., 1970). / A. Hertzberg, Judaism (New York, 1961 ; trad. fr. le Judaïsme, Garnier, 1968). / H. Baruk, Civilisation hébraïque et science de l’homme (Zilarone, 1965). / S. E. Rosenberg, Judaism (Glen Rock, N. J., 1966 ; trad. fr. le Juda, Bordas, 1972). / E. E. Urbach, The Sages. Their Concepts and Beliefs (Jérusalem, 1969). / H. Sérouya, les Étapes de la philosophie juive (Grasset, 1970).

judo

Sport de combat d’origine japonaise.


Des millions d’êtres humains pratiquent le judo dans le monde, un sport dont le nom n’avait guère dépassé les limites asiatiques, et plus particulièrement celles du Japon, il y a un demi-siècle. Aujourd’hui, ce sport s’est répandu dans le monde entier et figure aux jeux Olympiques.