Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

islām (suite)

 G. Migeon, Manuel d’art musulman, les arts plastiques et industriels (Picard, 1927 ; 2 vol.). / R. Kœchlin et G. Migeon, Cent Planches en couleurs d’art musulman (Albert Lévy, 1929). / G. Marçais, l’Architecture musulmane d’Occident (Arts et métiers graphiques, 1955) ; l’Art musulman (P. U. F., 1962). / K. A. C. Creswell, A Bibliography of the Architecture, Arts and Crafts of Islam (Oxford, 1960). / R. Ettinghausen, la Peinture arabe (Skira, Genève, 1962). / D. Hill et O. Grabar, Islamic Architecture and its Decoration A. D. 800-1500 (Londres, 1964). / K. Otto-Dorn, Kunst des Islam (Baden-Baden, 1964 ; trad. fr. l’Art de l’Islam, A. Michel, 1967). / D. Rice, Islamic Art (Londres, 1965 ; trad. fr. l’Art de l’Islam, Larousse, 1966).
CATALOGUE D’EXPOSITION : Arts de l’Islam, des origines à 1700, dans les collections publiques françaises (Orangerie des Tuileries, Paris, 1971).

Islande

En isl. Lýðveldið Ísland, État insulaire de l’Atlantique septentrional.


La géographie

L’Islande est située au voisinage de l’océan Arctique, immédiatement au sud du cercle polaire, à environ 300 km du Groenland, à 800 de l’Écosse et à 1 000 de la Norvège. Terre presque nue, balayée par des vents violents, c’est la plus jeune des contrées nordiques, plateau de basalte surgi du fond de l’Atlantique au Tertiaire, avec de grands volcans et des geysers. L’Islande possède de vastes glaciers qui subsistent sous un climat très frais et humide. Ses eaux maritimes, réchauffées par la dérive nord-atlantique, sont très poissonneuses, et l’économie est principalement fondée sur la pêche. Par l’histoire, la civilisation et la langue, l’Islande appartient au monde scandinave. C’est pourquoi, bien que située plus près du continent américain, on la rattache généralement à l’Europe.


Le volcanisme

L’Islande s’est formée il y a environ 60 millions d’années. L’activité orogénique n’a jamais cessé depuis. En 1973, au sud, la petite île Heimaey a été secouée par une éruption volcanique imposant l’évacuation des habitants de la localité de Vestmannaeyjar, important port de pêche. L’Islande est installée sur la ride volcanique médiane de l’Atlantique. À la fin de l’ère tertiaire, de grandes cassures ont entraîné l’effondrement des plateaux de basalte formant l’île dans une large zone médiane qui prend l’Islande en écharpe avec ses volcans du nord à la péninsule de Reykjanes au sud-ouest. Les éruptions volcaniques quaternaires ont soudé les morceaux séparés avec d’abondantes formations de pillow-lava (coulées sous-marines) et de tufs bréchiques appelés palagonites.

Les coulées de laves postglaciaires (depuis 12 000 ans environ) couvrent environ 30 p. 100 de la zone volcanique médiane et 10 p. 100 du pays tout entier. Parmi les grands appareils volcaniques de types variés, le plus important est l’Öraefajökull (2 119 m), un strato-volcan, tandis que l’Hekla (1 503 m) est un volcan explosif à cône de scories. Les volcans forment des lignes de cratères. Le plus célèbre (Laki), avec 25 km de long et plus de cent cratères, a provoqué par ses éruptions de l’été 1783 la destruction des récoltes de fourrage de l’île et une terrible famine. Les éruptions font fondre la glace et provoquent de redoutables débâcles vulcano-glaciaires appelées Jökulhlaup. L’Islande possède de nombreux geysers, des solfatares multicolores et plus de huit cents sources chaudes. La chaleur naturelle est une source d’énergie non négligeable. Obtenue soit par captage, soit par forage (jusqu’à 1 200 m de profondeur), l’eau chaude est utilisée pour le chauffage domestique, les serres et les piscines.


Les glaces et le climat

Située presque sous le cercle polaire, l’Islande est aussi le pays des glaces, qui couvrent 11 800 km2, soit 11,5 p. 100 de sa superficie. Les calottes de glace occupent principalement le centre et le sud de l’île avec le Vatnajökull (8 400 km2), le Langjökull (1 020 km2), le Hofsjökull (995 km2), qui sont les plus grands glaciers d’Europe. Les eaux de fonte alimentent les fleuves, comme le Burdarhals, qui s’écoule vers le sud, ou le Jökuldibi et le Jökulsá, qui suivent vers le nord de grandes cassures du substratum. Nombreux sont les lacs et les cascades ; la plus célèbre est celle de Gullfoss (sud-ouest de l’île). Les fleuves aboutissent souvent à des vastes plaines d’épandage fluvio-glaciaires (sandur). Entaillant profondément les plateaux basaltiques, de nombreux fjords témoignent de l’extension ancienne des glaciers. Les formes périglaciaires les plus caractéristiques sont les sols polygonaux sur les plateaux basaltiques et les champs de þufur (thufur), sortes de buttes gazonnées.

L’Islande jouit d’un climat maritime du type tempéré froid, avec de fortes précipitations (870 mm d’eau par an en moyenne à Reykjavík). Les brouillards sont nombreux. L’île est prise entre les vents polaires froids et les vents d’ouest frais et humides. Le mois le plus froid (février) a dans l’intérieur, vers 500 m d’altitude, une moyenne de – 7 °C et à Reykjavík – 0,6 °C (où la température moyenne de juillet n’atteint que 11,3 °C. Les côtes ouest et sud de l’île sont libres de glace toute l’année, car elles sont réchauffées par une branche du grand courant marin de l’Atlantique septentrional issu du Gulf Stream. La côte nord est atteinte certaines années par la dérive des glaces de la banquise.


La population

L’Islande a une faible densité. L’intérieur est désert. À l’exception des terres basses du Sud et du Sud-Ouest, le peuplement est limité à une étroite frange continentale ainsi qu’aux vallées et fonds de fjord du Nord et du Nord-Est. Le début du peuplement se place en 870. On dénombrait environ 30 000 habitants en 930 et 75 000 vers 1100. L’épidémie de variole de 1717, l’éruption du Laki en 1783 entraînèrent la diminution de la population, qui ne comptait plus que 47 000 habitants en 1801. Les progrès de l’hygiène et de la médecine, l’amélioration des conditions de vie, une baisse de taux de mortalité (6,9 p. 1 000 en 1970) et une forte natalité (25 p. 1 000 en 1970) expliquent l’augmentation récente de la population.