Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Hominiens (suite)

 M. Boule et H. V. Vallois, les Hommes fossiles. Éléments de paléontologie humaine (Masson, 1946 ; 4e éd., 1952). / J. Piveteau, Primates, paléontologie humaine, t. VII du Traité de paléontologie (Masson, 1957) ; l’Origine de l’homme (Hachette, 1962) ; Des premiers vertébrés à l’homme (A. Michel, 1963) ; « la Genèse humaine » dans Biologie, sous la dir. de J. Rostand et A. Tétry (Gallimard, « Encycl. de la Pléiade », 1965). / C. Arambourg et R. Hoffstetter, le Gisement de Ternifine (Masson, 1963). / E. Genet-Varcin, À la recherche du primate ancêtre de l’homme (Boubée, 1969). / J. Carles, le Premier Homme (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1971). / K. P. Oakley, Die Datierung menschlicher Fossilien (Stuttgart, 1971). / H. Cuny, l’Espèce humaine (A. Michel, 1972).

homochromie

Aptitude de certains animaux à harmoniser leur couleur avec celle du milieu ambiant, soit en préférant se poser ou vivre sur un support de même teinte (homochromie simple ou passive), soit en changeant de couleur lors de déplacements, par action des radiations lumineuses sur les pigments cutanés (homochromie changeante ou active), soit encore en absorbant avec la nourriture des substances colorantes qui se répandent dans l’organisme (homochromie nutriciale).


Une place à part doit être donnée aux animaux aquatiques transparents, si fréquents dans le plancton et les abysses.

Dès qu’à cette identité de couleur s’ajoutent des ressemblances avec le milieu concernant la forme, le dessin ou la structure des téguments, on parle d’homotypie (v. aussi mimétisme).


Homochromie simple

Quelques exemples vont nous permettre de constater la fréquence de ce phénomène, qui peut se rencontrer dans des milieux variés.


Herbes et feuillages

La note dominante est naturellement la couleur verte, et les animaux qui présentent cette couleur sont assez nombreux. Ce sont d’abord des Insectes — beaucoup de Chenilles vivant sur les plantes basses sont vertes et peu visibles, de même de très nombreuses Sauterelles et Criquets, des Punaises, des Cicadelles, des Pucerons, des Coléoptères (Cassidés) —, puis des Araignées (une dizaine d’espèces) et enfin des Vertébrés. Parmi les Reptiles, citons des Lézards, dont les plus connus sont les Caméléons, puis les Iguanes et les Geckos, les Serpents verts, qui sont nombreux et dont l’homochromie est souvent liée à une homotypie, leur forme particulièrement grêle et allongée les faisant ressembler curieusement à des tiges ou à des lianes vertes. Pour les Amphibiens, l’exemple classique est celui des Rainettes, petites Grenouilles vertes vivant dans les feuillages. Les Oiseaux montrent, eux aussi, de nombreux types d’homochromie, notamment Chrysotis, ou Perroquet de l’Amazone, les Pigeons verts de la Nouvelle-Guinée, le Couroucou vert de l’Amérique du Sud, sans oublier la Bécasse, si difficile à apercevoir sur son nid, tant son plumage se confond avec la végétation environnante.


Terrains

Un Lièvre tapi au creux d’un sillon est à peu près complètement invisible, sa coloration se confondant avec celle des terres labourées. Il en va de même chez certaines races de Rongeurs, notamment parmi les formes américaines : Rats à poches, Souris de Cactus, Rats Kangourous, Spermophiles, dont la robe se rapproche de la couleur du sol (granite clair, laves noires, roches rougeâtres) sur lequel ils sont localisés. Certains Oiseaux présentent aussi une homochromie efficace : les chasseurs connaissent la difficulté qu’on éprouve à retrouver sur le terrain une Perdrix blessée, mais bien plus curieux est le fait présenté par la ponte des Oiseaux. Si le nid est bien dissimulé dans un trou de terre, un tronc d’arbre ou s’il est couvert, les œufs sont généralement blancs, donc très visibles ; au contraire, les œufs pondus à terre dans un nid mal dissimulé, et qui se trouvent visibles quand la femelle les quitte, sont pour la plupart soit colorés d’une façon uniforme rappelant la teinte des débris végétaux voisins (Bécasse), soit ornés de taches qui en dissimulent la forme (Vanneau).

Les exemples les plus remarquables d’homochromie avec le sol se rencontrent chez les Insectes, et notamment dans un groupe d’Acridiens, les Œdipodidés : une fois leur court vol effectué, laissant apercevoir selon l’espèce des ailes vivement colorées en bleu ou en rouge, ils se posent à terre, où ils sont très difficiles à retrouver, leur teinte générale se confondant avec celle du sol.


Déserts

D’une façon générale, la teinte du sol est très visible dans les régions désertiques par suite de l’appauvrissement de la végétation. Or, dans la très grande majorité des cas, les animaux sauvages du désert présentent une couleur jaune foncé, appelée couleur isabelle, qui rappelle à merveille la teinte des sables, avec toutes les variantes que ceux-ci présentent entre le jaune pâle et le jaune rougeâtre. On trouve cette teinte aussi bien chez les animaux des déserts nord-africains et asiatiques que nord-américains. Les Insectes des déserts offrent par contre deux cas bien différents : les uns ont la teinte du sable ou de la pierraille ; les autres, au contraire, de coloration noire, ne présentent aucune tendance à l’homochromie.

On rapproche généralement de la faune des déserts celle des sables, des dunes littorales et des estuaires ou des bords de rivières, qui comporte quelques espèces de couleur isabelle.


Neiges

La faune des neiges est aussi un exemple d’homochromie. Le Renard blanc, l’Ours polaire, l’Hermine, le Lièvre variable ont en hiver un pelage d’un blanc pur avec seulement quelques taches noires, de même que, chez les Oiseaux, la Perdrix blanche, ou Lagopède. La durée du pelage (Lièvre variable) ou du plumage (Lagopède) d’hiver est variable pour une même espèce suivant la rigueur du climat (homochromie dite « saisonnière »). Certains animaux gardent leur couleur blanche pendant toute l’année (Ours polaire, Lièvre arctique d’Amérique, Harfang, ou Hibou des neiges, Faucon du Groenland) et d’autres prennent en été une coloration plus foncée (Renard arctique, Hermine, Lièvre variable, Lagopède).