Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Finistère. 29 (suite)

Le Finistère présente une diversité régionale entre le nord et le sud, mais surtout s’opposent la frange littorale, densément peuplée, active, et les cantons de l’intérieur, très touchés par l’exode rural. Toutefois, même dans les secteurs légumiers et maraîchers, les fluctuations du marché des primeurs entraînent parfois des crises graves, comme celle de 1961, née de l’effondrement du cours de la pomme de terre. Le Finistère est le département le plus urbanisé de Bretagne (plus de 30 villes).

M.-M. F.

➙ Brest / Bretagne / Quimper.

Finlande

En finland. Suomi, État de l’Europe du Nord. Capit. Helsinki.


Le milieu

Située entre 59° 30′ et 70° 5′ de lat. N., la Finlande occupe un territoire forestier et lacustre formé surtout de plaines et de bas plateaux sur un substratum de roches cristallines. Les hivers sont rudes, et les côtes sont prises par les glaces plusieurs mois par an.


La structure et le relief

Les dénivellations topographiques sont peu accusées, sauf au nord-ouest, près de la Suède et de la Norvège, où le mont Haltia (« Haltiatunturi ») s’élève à 1 324 m. À peine un dixième du territoire se trouve à une altitude supérieure à 300 m, alors que les deux tiers sont au-dessous de 200 m d’altitude et un tiers à moins de 100 m. Le pays occupe le centre-est du bouclier fenno-scandinave, vieux socle continental formé presque totalement de roches archéennes éruptives (surtout des granités) et métamorphiques datant d’au moins un milliard d’années pour la plupart. Ce substratum très rigide a résisté aux forces orogéniques du plissement calédonien, mais a été fracturé et gauchi par l’orogenèse alpine. Pendant des centaines de millions d’années, l’érosion a raboté le socle. L’absence totale de roches postérieures au Précambrien est remarquable. Pendant les glaciations quaternaires, le pays fut recouvert par les glaces, qui rabotèrent le socle et abandonnèrent des dépôts morainiques.

L’écoulement des eaux est souvent gêné par l’insignifiance de la pente topographique. On compte plus de 55 000 lacs ; les principaux sont le lac Inari en Laponie, les lacs Päijänne et Saimaa au sud. Peu profonds dans l’ensemble, ils sont surtout groupés sur le vaste plateau lacustre du Sud-Est en longs chapelets jalonnant des lignes de fractures avec une direction prédominante N.-O. - S.-E. Les cours d’eau, qui sont leurs émissaires, forment cinq systèmes fluviaux : ceux du Kemijoki et de l’Oulujoki au nord, celui du Kokemäenjoki au sud-ouest, celui du Kymijoki au sud et celui du Vuoksi, qui débouche dans le lac Ladoga.

Les dépôts morainiques, abondants, donnent des collines elliptiques morainiques du type « drumlin » dans le Nord (Suomussalmi) et le Sud-Ouest, et le plus souvent des rides basses du type « ôs », formées par des eaux glaciaires et appelées harjus, jouant le rôle de digues naturelles, longues, minces et boisées, serpentant entre les lacs. Arcs morainiques frontaux, disposés perpendiculairement au flux des glaces, les deux « Salpausselkä » forment une double ligne de hautes collines (200 m) sur plusieurs centaines de kilomètres : ce sont les reliefs les plus marquants de la Finlande méridionale.

Le relèvement isostasique postglaciaire en rapport avec la disparition de la glace de l’inlandsis qui surchargeait le substratum fut au début très rapide, vraisemblablement 10 m par siècle. Plus lent de nos jours, il atteint encore 40 cm par siècle sur la côte sud et 1 m sur la côte ouest, près de Vaasa. Par suite du recul de la mer, on estime que la moitié méridionale de la Finlande s’accroît d’environ 1 000 km2 par siècle. De grandes plaines d’argile et de sable d’origine marine, portant souvent les meilleurs sols agricoles de Finlande, se trouvent en bordure des côtes basses de l’Ouest et Sud-Ouest et le long des rives des cours d’eau du Nord. L’archipel d’Ahvenanmaa (Åland) et le littoral méridional ont des côtes rocheuses peu élevées, déchiquetées, avec une multitude d’îlots et d’écueils.


Le climat et la végétation

Le climat, de type boréal humide, est moins rigoureux que ne le laisserait supposer la latitude élevée. Les dépressions cycloniques d’origine atlantique, qui parcourent le pays de l’ouest vers l’est, apportent des masses d’air humide, frais ou tiède selon la saison, qui adoucissent le climat. Les années chaudes, le Sud a quatre mois avec une moyenne de température supérieure à 10 °C, et le Sud-Ouest connaît parfois des hivers moins rudes, dont la moyenne des températures ne descend pas au-dessous de 3 °C.

Les contrastes climatiques régionaux opposent le sud de la Finlande à la Laponie, au nord. La moyenne des précipitations varie de 750 mm au sud à 450 mm dans l’ouest de la Laponie. Les plus abondantes précipitations tombent en août. Le printemps est sec, spécialement sur la côte. La durée de la couverture de neige varie de 80 à 140 jours dans le Sud-Ouest à 220-250 jours dans le Nord. En juillet, le Sud a une moyenne de température de 17-18 °C, contre 16 °C au centre du pays et 14-15 °C en Laponie. L’hiver, les contrastes thermiques sont plus sensibles, et le mois de février est marqué par une moyenne de – 4 °C dans l’archipel d’Ahvenanmaa, au sud-ouest, contre – 19 °C dans l’ouest de la Laponie. La longueur de la saison végétative (nombre de jours avec une moyenne supérieure à 5 °C entre le printemps et l’automne) passe de 120 jours en Laponie à 175 jours au sud.

La Finlande est située entièrement à l’intérieur de la zone forestière boréale. Les forêts, dont près du tiers poussent en terrains marécageux, recouvrent plus de 60 p. 100 du territoire. Le pin sylvestre est l’essence dominante avec 55 p. 100 de la superficie forestière, contre 30 p. 100 pour le sapin, qui gagne du terrain, et 14 p. 100 pour le bouleau, qui domine vers le nord. Les lacs, les marais et les tourbières couvrent près de 100 000 km2, soit plus de 30 p. 100 de la superficie nationale. La toundra occupe le nord du pays.

J. G.