Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

Engels (Friedrich) (suite)

Ayant participé à la fondation, à Londres, de la Ire Internationale*, Engels est au centre de la IIe Internationale* naissante et, après 1883 surtout, il sera le véritable père spirituel du socialisme européen ; sa volumineuse correspondance témoigne de l’importance et de la variété de ses conseils et de ses interventions.

P. P. et B. B.-K.

➙ Communisme / Internationales (les) / Marx (K.) / Marxisme / Socialisme.

 K. Kautsky, Friedrich Engels, sein Leben, sein Wirken, seine Schriften (Berlin, 1895 ; 2e éd., 1908). / F. Engels, Œuvres complètes, éditées par A. Bracke (Costes, 1930-1947 ; 13 vol.). / V. I. Lénine, Marx, Engels, marxisme (Éd. en langues étr., Moscou, 1954). / A. Cornu, Karl Marx et Friedrich Engels. Leur vie et leur œuvre (P. U. F., 1955-1970 ; 4 vol. parus). / J. Y. Calvez, la Pensée de Karl Marx (Éd. du Seuil, 1956). / K. Marx et F. Engels, Werke (Berlin, 1961-1968 ; 41 vol.). / H. Ullrich, Der junge Engels (Berlin, 1961-1966 ; 2 vol.). / G. Becker, Karl Marx und Friedrich Engels in Köln (Berlin, 1963). / J. Bruhat, Karl Marx, Friedrich Engels (Club français du livre, 1970).

engrais

Produit que l’on met à la disposition des végétaux, la plupart du temps par l’intermédiaire du sol mais parfois par apport direct sur la surface de leurs feuilles.


Incorporés au sol soit sous forme pulvérulente, soit sous forme d’agglomérés (granulés), ou bien encore par injection d’une solution, les engrais participent à l’alimentation des végétaux en complétant ce que le sol offre aux racines de par sa composition propre, d’une part, en compensant ce que les récoltes exportent, d’autre part.

Les engrais sont soit organiques, soit minéraux, ou bien encore organo-minéraux.

Les engrais organiques comportent : les engrais verts, végétaux cultivés sur le sol même auquel ils vont être incorporés, aux fins d’amélioration et de fermentation ; les engrais organiques proprement dits, à base de résidus organiques divers, ceux de l’exploitation agricole en premier lieu (fumiers), puis les résidus des industries agricoles qui n’ont pas d’autre usage (marcs du raisin, drêches de brasserie, pulpes de sucrerie, tourteaux d’oléagineux, résidus d’équarrissage, sang desséché, etc.) et enfin les résidus des villes (ordures ménagères à l’état brut [gadoues vertes] ou à l’état fermenté [composts], boues dégoûts, vidanges). Sur certains littoraux maritimes, algues et goémons sont également utilisés. Cette catégorie représente un ensemble de produits mal définis, en raison de leur origine même, et d’emploi généralement localisé par suite de leur haute teneur en eau pour les uns, de leur faible teneur en éléments utiles pour les autres. Ils jouent cependant un rôle indispensable pour l’entretien de la vie microbienne dans le sol, auquel ils participent en même temps que les résidus des récoltes qu’enfouissent les opérations de travail du sol. Ce rôle bactériologique s’ajoute au rôle chimique de restitution aux sols d’une partie de ce que les végétaux leur avaient soustrait.

Directement ou indirectement, les engrais organiques représentent, pour la plupart, une utilisation des restes de la production agricole végétale ou animale ainsi que des restes de l’alimentation humaine.

En revanche, les engrais minéraux représentent un apport complémentaire dû à l’initiative industrielle ou minière, qui ajoute à la nutrition des végétaux des produits prélevés soit dans certaines mers, soit dans le sous-sol, soit dans l’atmosphère.

Ils sont extraits de gisements ou bien élaborés à partir de l’azote atmosphérique, afin de faire face aux besoins principaux des récoltes en éléments fertilisants. Ces derniers sont essentiellement : le phosphore, sous forme de sels de l’acide phosphorique ; le potassium, sous forme de sels solubles de ce métal ; l’azote, sous forme de divers composés tant minéraux qu’organiques.

À l’opposé de la catégorie précédente, ces engrais sont élaborés par l’industrie chimique dans des ateliers de grandes dimensions, par des techniques mettant en œuvre des appareillages puissants et une énergie considérable.

Les phosphates proviennent de gisements, tels ceux d’Afrique du Nord ou de Floride par exemple. Ils sont prescrits soit à l’état natif, mais broyés finement, soit après traitement chimique (à l’acide sulfurique, ce qui donne les superphosphates), soit encore de gisements de fer « phosphoreux » dont la métallurgie renvoie les scories de déphosphoration broyées vers l’utilisation agricole, soit encore après un traitement thermique intense. Une petite production d’engrais phosphatés provient de la récupération des os des animaux.

Les sels de potassium, chlorure ou sulfate, proviennent soit de gisements, soit de l’exploitation de la mer Morte.

Les engrais azotés se divisent en composés nitriques (nitrate de soude provenant de gisements exploités au Chili, nitrate de chaux élaboré à partir de l’azote atmosphérique qui est fixé par une fabrication d’acide nitrique) ; composés ammoniacaux (sulfate d’ammoniaque provenant soit de l’industrie du gaz de houille soit de la combinaison d’acide sulfurique avec de l’ammoniaque obtenu à partir de l’azote de l’air, chlorhydrate d’ammoniaque, ammoniaque liquide préparée par voie synthétique) ; composés organiques d’origine industrielle, telles la cyanamide et l’urée, qui ont des modes d’emploi et des effets, pour ce qui concerne l’apport azoté, analogues aux autres engrais de cette catégorie.

Dans celle-ci, cependant, une distinction s’impose quant à la mobilité dans le sol des différents produits : les composés nitriques sont très mobiles, ainsi que l’urée tant qu’elle n’est pas décomposée ; les composés ammoniacaux sont fixés par le sol malgré leur solubilité.

À côté de ces composés simples, l’industrie prépare des sels contenant à la fois deux éléments fertilisants, par exemple le phosphate d’ammonium et le nitrate de potasse. Elle présente également des engrais azotés contenant à la fois l’azote nitrique et l’azote ammoniacal : le nitrate d’ammonium ou l’ammonitrate.

Elle prépare aussi les engrais composés binaires (mélange d’engrais apportant deux éléments) et les engrais composés ternaires (à trois éléments). La formule de la composition varie suivant les prix des différents composants et suivant les récoltes dont on désire assurer l’approvisionnement.

La teneur des engrais en éléments utiles s’exprime en « unités » d’azote N, de potasse K2O, d’acide phosphorique P2O5, exprimées en kilogrammes par 100 kg de produit.