Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

communisme (suite)

Togliatti impulse au sein du mouvement communiste une orientation originale : applaudissant au XXe Congrès du P.C.U.S., il ne tarde pas à se détacher de l’absolue tutelle de Moscou, garde une position réservée dans le conflit sino-soviétique et plaide en faveur de la déstalinisation des P.C., de l’unité du mouvement communiste international et du polycentrisme, c’est-à-dire de la possibilité pour chaque P.C. de garder son autonomie.

commutation téléphonique

Ensemble des opérations qui permettent au titulaire d’un poste téléphonique d’entrer en communication à distance avec un autre abonné.



Introduction

Une telle mise en communication se fait par l’intermédiaire des lignes de transmission et des équipements de liaison du central téléphonique. Initialement, l’exploitation de ces équipements était réalisée manuellement suivant un processus que l’on retrouve dans le mode automatique.
1o Le décrochage du poste téléphonique de l’abonné entraîne l’allumage d’une lampe de signalisation individuelle sur le meuble téléphonique du central, où aboutissent toutes les lignes d’abonnés. L’opératrice explore visuellement en permanence les lampes d’appel ; c’est la fonction exploration.
2o L’opératrice entre en contact avec l’abonné demandeur à l’aide d’un cordon qu’elle enfiche dans une prise (jack), effectuant ainsi une sélection.
3o L’opératrice enregistre le numéro de l’abonné demandé par l’abonné demandeur ; c’est la fonction d’enregistrement.
4o L’opératrice recherche sur le panneau de son meuble le jack qui correspond à l’aboutissement de la ligne de l’abonné demandé, traduisant donc le numéro de l’abonné en un repérage de position. Si l’abonné ne fait pas partie du réseau local, il ne peut être atteint que par l’intermédiaire d’un ou de plusieurs circuits aboutissant en fin de trajet à un autre central téléphonique où se trouve une autre opératrice, après parfois un ou plusieurs transits. Cette fonction est dite traduction.
5o Lorsque l’abonné demandé a été repéré, l’opératrice de départ établit la connexion entre les deux lignes d’abonnés avec l’autre extrémité du cordon (dicorde).
6o Surviennent ensuite les opérations d’appel de l’abonné demandé, puis de conversation.
7o Lorsque la communication est terminée, le raccrochage de l’un des abonnés est signalé par l’allumage d’une seconde lampe associée au cordon et appelée lampe de supervision, allumage qui commande la déconnexion et la libération des équipements.
8o Enfin, une opération taxation aura eu lieu soit au début, soit à la fin de la période de conversation.


Automatisation des fonctions de commutation

Elle a consisté fondamentalement à se priver des services d’une opératrice et à remplacer par des machines les équipements servis par elle. Aux jacks et aux cordons du meuble téléphonique du central ont été substitués des contacts métalliques mobiles. Le décrochage du poste téléphonique de l’abonné, entraînant l’apparition d’un courant sur la ligne, ne contribue plus cette fois à l’allumage d’une lampe d’appel au central, mais au démarrage d’une machine appelée chercheur d’appel, qui, après exploration, se connecte sur les contacts métalliques auxquels cette ligne aboutit. L’énoncé verbal du numéro de l’abonné demandé est remplacé par l’envoi d’impulsions provoquées par la manœuvre du cadran du poste téléphonique et consistant en une interruption cadencée du courant de ligne. L’envoi du chiffre 8, par exemple, correspond à huit interruptions du courant de ligne. Ces impulsions commandent ensuite des machines appelées sélecteurs, qui, parcourant pas à pas, par leurs contacts mobiles, des rangs de broches métalliques, se déplacent d’autant de pas qu’il y a d’unités dans le nombre d’impulsions. Il y a donc autant d’étages de sélection qu’il y a de chiffres dans le nombre caractéristique de l’abonné demandé. Cette opération constitue une sélection directe, les impulsions de cadran commandant effectivement les étages de sélection.

Dans les systèmes modernes, la sélection directe a été remplacée par la sélection indirecte. Les impulsions de cadran sont mémorisées dans un enregistreur en attente d’une voie de sortie vers l’abonné demandé, voie traduite et commandée par un indicateur d’acheminement. La voie libre, les signaux d’identification sont envoyés par l’enregistreur, qui procède en fin de sélection à la connexion des deux lignes d’abonnés. Si l’abonné est occupé, un signal caractéristique est envoyé au demandeur. S’il est libre, un signal d’appel est envoyé automatiquement. Le décrochage de l’abonné demandé arrête l’envoi des signaux d’appel et déclenche le comptage pour la taxation. Le raccrochage d’un des deux abonnés rompt la liaison et libère une partie des organes. Le raccrochage des deux abonnés libère la totalité des équipements ; c’est la déconnexion.


Autocommutateurs électromécaniques

En 1881, l’Exposition d’électricité de Paris présentait un système automatique susceptible de desservir huit abonnés. Ce système nécessitait une ligne d’abonné à cinq fils. Ce n’est guère qu’en 1912 que le brevet Strowger permit, en ramenant le nombre de fils à deux, de rentabiliser l’exploitation automatique.


Système Strowger

Encore très répandu dans de nombreux pays, ce système, qui a subi depuis sa création de nombreux changements en vue de parfaire son fonctionnement, a pour base un appareil rotatif dont le « balai » vient en contact avec des « broches » sur lesquelles aboutissent les lignes d’abonnés. Ces broches sont disposées sur des secteurs et peuvent être atteintes par le balai en rotation à concurrence de dix positions, donc de dix lignes. Pour accroître le champ des possibilités, dix secteurs identiques sont empilés les uns sur les autres, permettant de raccorder cent lignes. Le balai explorateur a donc deux mouvements : l’un d’ascension permettant d’atteindre la dizaine où figure la ligne recherchée ; l’autre de rotation, permettant, à l’intérieur de la dizaine, d’atteindre le chiffre des unités.

Dans le système Ericsson, les deux mouvements comprennent une rotation, puis un déplacement radial ; le sélecteur comprend vingt-cinq positions azimutales et vingt positions radiales ; d’où une capacité de cinq cents positions.