Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cloison (suite)

Réalisation de l’isolation thermique des cloisons

Les déperditions par les parois verticales sont moindres que celles que produisent les toitures. Les revêtements en plâtre, en plasterboard ou à base de laine minérale, de fibres de verre constituent une bonne isolation thermique. On obtient des résultats supérieurs par l’adoption de doubles cloisons parallèles séparées par une lame d’air de 8 à 10 cm d’épaisseur, que l’on peut remplir de pouzzolane, de poudre de liège, de fibres de verre ou de laine de roche. La double cloison constitue aussi une bonne isolation phonique, à condition de ne réunir les deux faces internes par aucune liaison rigide capable de transmettre les vibrations de l’une à l’autre. Indépendamment des questions d’isolation thermique ou phonique, les cloisons, de plus en plus réalisées en préfabrication, se divisent en deux types :
— les cloisons « sèches », souvent réalisées en panneaux de placoplâtre ou en panneaux de fibres ou encore de particules agglutinées par une matière plastique thermodurcissable ;
— les cloisons « maçonnées », en béton de plâtre par exemple.


Réalisation de l’isolation phonique des cloisons

L’isolation phonique consiste dans la séparation acoustique de locaux contigus. Les sensations de l’oreille suivant une loi logarithmique, il faudrait réduire l’énergie sonore dans une proportion considérable pour la rendre inaudible. Mais il est inutile de réduire l’intensité sonore des bruits à une valeur inférieure à l’intensité sonore de l’ambiance, qui descend rarement au-dessous de 20 à 30 décibels. Les ouvertures (portes et fenêtres) à travers les murs et les cloisons constituent les points faibles de l’isolation phonique.

Dans le choix des matériaux traditionnels ou spéciaux utilisés pour la réalisation de cloisons bénéficiant d’une bonne isolation phonique, on doit tenir compte avant tout de la densité, les matériaux les plus denses, non perméables à l’air, étant les plus indiqués. Il faut toutefois se prémunir contre l’hydrophilie de certains matériaux, qui provoque dans leurs pores et capillaires des condensations de vapeur. L’imprégnation par l’eau est préjudiciable à l’isolation tant phonique que thermique.

Les cloisons réalisées avec des éléments légers, en panneaux, ne permettent pas une bonne isolation phonique en raison de la faiblesse de leur masse et du manque d’étanchéité aux joints. D’autre part, contre la transmission aux cloisons des bruits d’impact sur les planchers tels que bruits de pas, martèlement, chocs, vibrations de machines à laver, etc., il convient de réaliser un bon amortissement ; c’est ainsi que, par rapport à un sol en béton nu, un parquet de 2 cm en bois, sur lambourde, réduit le niveau acoustique, dans le local où l’on marche, de dix phones ; la transmission aux cloisons est également amoindrie. Enfin, il ne faut pas confondre l’isolation phonique avec l’absorption acoustique des parois : cette dernière intéresse non pas la transmission des sons entre deux locaux contigus, mais l’affaiblissement des sons produits dans le local lui-même.

M. D.

 M. Duriez et J. Arrambide, Nouveau Traité de matériaux de construction, t. I (Dunod, 1961). G. E. Varlan, l’Étanchéité dans la construction (Eyrolles, 1964).

Clouet (les)

Dessinateurs et peintres du xvie s., originaires des Pays-Bas méridionaux et travaillant à la cour de France.



Jean Clouet

Jean Clouet, dit Janet ou Jehannet (Pays-Bas du Sud v. 1475 - Paris 1540 ou 1541), serait le fils de Jehan Cloët, qui travaillait à Bruxelles en 1475, ou peut-être de Michel Clauwet, actif à Valenciennes en 1499, qui aurait eu deux fils, Janet et Polet. L’activité de ce dernier, dit Clouet de Navarre, est mal connue ; elle se situerait à Nérac, mais surtout auprès de Jean, avec la production duquel la sienne se confondrait.

Arrivé à Paris sous le règne de Louis XII, Jean Clouet commença par travailler dans l’atelier de Jean Perréal et devint probablement son égal en 1516, en tant que peintre ordinaire du roi François Ier. Il vivait alors à Tours, et c’est en 1529 qu’il semble s’être fixé à Paris. Ses premières œuvres s’apparentent à celles des « Primitifs français », hautement appréciées dès le xive s. dans les pays du Nord, ce dont il porte témoignage avec les portraits en médaillons circulaires des Sept Preux de Marignan (1519) exécutés sur parchemin pour orner le manuscrit de la Guerre gallique (Bibliothèque nationale, Paris) ; les figures en sont d’un réalisme puissant, sous la froide fixité de la lumière. Mais, en dessin et en peinture, Jean Clouet évoluait déjà, peut-être sous l’influence de Léonard* de Vinci, vers une expression plus nuancée de l’atmosphère et du modelé. Ainsi se forma son style personnel, associant à des éléments de base franco-flamands une sensibilité et aussi un sens décoratif venus de l’Italie. Les principales peintures que l’on puisse lui attribuer sont les deux portraits de François Ier, en buste (Louvre, vers 1535) et à cheval (Offices, Florence, v. 1540 ; réplique au Louvre).

Jean Clouet est l’auteur d’une bonne partie des 363 dessins à la pierre noire, souvent rehaussés de sanguine et de craie, que conserve le musée de Chantilly. L’ensemble des portraits sortis de son atelier, où il employait des aides, forme, comme ceux de son fils pour la période suivante, une représentation à peu près complète de la famille royale et des hauts personnages de la cour. Spécialité française de l’époque — si l’on excepte la production, très supérieure, d’un Holbein* —, destiné à servir de base à un tableau ou recherché pour sa valeur propre, le portrait dessiné servait aussi à nouer, sous forme de présent, des liens diplomatiques ou politiques, voire matrimoniaux.


François Clouet

François Clouet (Tours ? v. 1520 - Paris 1572), naturalisé français en 1541 et dit, lui aussi, Janet (il signait Franciscus Janetius), commença par travailler dans l’atelier de son père et lui succéda dans sa charge, qu’il conserva sous les règnes d’Henri II, de François II et de Charles IX. Il vécut à Paris, sauf vers 1549-1550, où il alla peut-être en Italie. Catherine de Médicis le tenait en haute estime, collectionnait les portraits qu’il dessinait des grands hommes et des dames de sa cour, et en envoyait aux princes de toute l’Europe. Il eut lui aussi des collaborateurs, formés par son père et par lui-même ; aussi est-il difficile de distinguer les dessins de la main même des Clouet, ceux qui imitent leur style et, en outre, ceux qui ont été « rhabillés » plus tard, c’est-à-dire remis à jour tant pour le vêtement que pour l’âge du personnage, et parfois rehaussés de couleur. Celle-ci prend en effet plus d’importance chez les successeurs de François Clouet, les Quesnel et les Dumonstier, dont le règne, qui coïncide avec l’apparition du portrait gravé, durera jusque vers 1620-1640.