Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Cavour (Camillo Benso, comte de) (suite)

Un mois plus tôt, Cavour a posé devant le Parlement les bases de l’entente avec l’Église catholique, mais il n’a pas réussi à y parvenir. L’Italie ne peut se constituer sans avoir Rome pour capitale, mais, ayant proclamé son principe, l’« Église libre dans l’État libre », Cavour ajoute que jamais il ne poursuivra une politique violentant les consciences et n’agira sans accord avec la France. La Chambre et le Sénat ratifient ces dispositions. Cavour poursuit alors avec le gouvernement français des négociations touchant la question romaine, lorsque, le 29 mai, l’excès de travail le terrasse : il meurt le 6 juin.

Cavour a joué, dans le développement de l’unité italienne, un rôle moteur, bien supérieur à celui des souverains au service desquels il œuvra.

M. V.

➙ Garibaldi / Italie / Napoléon III / Risorgimento / Victor-Emmanuel Ier.

 W. de La Rive, le Comte de Cavour. Récits et Souvenirs (Hetzel, 1862). / N. Bianchi, La Politica di Massimo d’Azeglio dal 1848 al 1856 (Turin, 1884) ; la Politique du comte Camille de Cavour de 1852 à 1861 (Turin, 1885). / D. Berti, Il Conte di Cavour prima del 1848 (Rome, 1886). / W. R. Thayer, The Life and Times of Cavour (Boston, 1911 ; 2 vol.). / F. Ruffini, La Giovinezza del conte di Cavour (Turin, 1912 ; 2 vol.). / M. Mazziotti, Il Conte di Cavour e il suo confessore (Bologne, 1915). / P. Matter, Cavour et l’unité italienne (Alcan, 1923-1927 ; 3 vol.). / M. Paléologue, Un grand réaliste : Cavour (Plon, 1926). / A. Codignola, Anna Giustiniani (Milan, 1940). / A. Omodeo, L’Opera politica del conte di Cavour (Florence, 1940 ; 2 vol.). / E. Passerin d’Entrèves, L’Ultima Battaglia politica di Cavour (Turin, 1956). / P. Guichonnet, Cavour agronomo e uomo d’affari (Milan, 1961). / I. De Feo, Cavour, l’uomo e l’opera (Vérone, 1969).

Ceauşescu (Nicolae)

Homme d’État roumain (Scorniceşti, région d’Argeş, 1918).


Issu d’une famille paysanne, il commence à travailler à onze ans dans différents ateliers et fabriques de Bucarest. Peu de temps après, il s’intègre au mouvement ouvrier révolutionnaire. En 1933, il est admis à l’organisation de l’Union de la jeunesse communiste de Roumanie (Uniunea Tineretului Comunist, U. T. C.) [il remplira les fonctions de secrétaire des Comités régionaux de la Prahova et de l’Olténie de l’U. T. C.]. Il est arrêté pour avoir participé à des grèves et à des manifestations.

Nicolae Ceauşescu milite, à partir de 1934, dans le cadre du Comité national antifasciste en tant que représentant de la Jeunesse démocratique ; en 1936, il est membre du parti communiste. De 1936 à 1938, il est détenu dans les prisons de Braşov et de Doftana.

En 1939-40, il est membre du Comité central de l’Union de la jeunesse communiste ; il participe alors à l’organisation d’actions de masse, notamment à la démonstration populaire de Bucarest, du 1er mai 1939, contre le danger hitlérien. Au cours de la même année, il est condamné par contumace à trois ans de prison par le tribunal militaire de Bucarest. Il est arrêté en juillet 1940 et détenu dans les prisons de Jilava, de Caransebeş, puis dans le camp de prisonniers politiques de Tîrgu-Jiu. Il participe aux luttes pour renverser le régime de Ion Antonescu et pour sortir le pays de la guerre antisoviétique.

Secrétaire du Comité central de l’Union de la jeunesse communiste, la Conférence nationale du parti communiste roumain l’élit membre suppléant du Comité central en octobre 1945. À partir de 1946, il remplit les fonctions de secrétaire du Comité régional de la Dobroudja, puis du Comité régional d’Olténie du parti communiste.

Aux élections de novembre 1946, il figure sur la liste du Bloc des partis démocratiques et il est élu député du département de l’Oit à l’Assemblée des députés. En tant que membre suppléant du Comité central, il participe en 1948 au Congrès d’unification du parti communiste roumain et du parti social-démocrate, qui donne naissance au parti des travailleurs roumains (Partidul Muncitoresc Român, P. M. R.). En 1952, il devient membre à part entière du Comité central du parti des travailleurs roumains. D’avril 1954 à mars 1965, il est membre du Bureau politique et secrétaire du Comité central du parti des travailleurs roumains.

Pendant toute cette période, il déploie une grande activité dans la vie de l’État. En 1948, figurant sur la liste du Front de la démocratie populaire, il est élu député à la Grande Assemblée nationale ; il sera constamment réélu. De 1948 à 1950, il remplit les fonctions de suppléant du ministre de l’Agriculture et, de 1950 à 1954, il est chef de la Direction supérieure politique de l’armée et suppléant du ministre des Forces armées, avec le grade de général-lieutenant.

En mars 1965, il est élu premier secrétaire du Comité central du parti des travailleurs roumains (qui prend, en juillet 1965, le nom de parti communiste) et présente le rapport d’activité du Comité central, qui l’a élu membre du Comité exécutif et du Præsidium permanent ainsi que secrétaire général du Comité central du parti communiste roumain. À la Conférence nationale du parti, en décembre 1967, il est rapporteur des mesures destinées à améliorer la planification de l’économie nationale et l’organisation administrative du pays. La Grande Assemblée nationale, au cours de sa session de décembre 1967, l’appelle aux fonctions de président du Conseil d’État de la République socialiste de Roumanie. Depuis novembre 1968, il préside le Conseil national du Front de l’unité socialiste et s’efforce, au sein des pays socialistes, de maintenir la Roumanie dans une position originale, notamment en politique extérieure. En 1974, Ceauşescu est élu président de la République par l’Assemblée nationale, après le vote d’un amendement à la Constitution portant création de cette nouvelle charge.

P. P.

➙ Roumanie.

 M. P. Hamelet, Nicolae Ceausescu (Seghers, 1971).