Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

brouillage (suite)

Brouillages naturels


Brouillages d’origine cosmique

Dans l’utilisation des très hautes fréquences interviennent d’autres effets brouilleurs, dus au bruit cosmique, d’origines très diverses. C’est ainsi que les télécommunications radio sont très fortement perturbées, sinon impossibles, pendant les périodes de grande activité solaire ou lors de la formation des aurores boréales. Il existe aussi des bruits d’origine interstellaire (excitation d’atomes isolés) ou dus aux émissions des radio-sources (quasars).


Décharges électriques naturelles

Parmi les brouillages naturels discontinus figurent les décharges électriques dans l’atmosphère, qui s’accompagnent d’émission d’ondes électromagnétiques ; ces brouillages font l’objet d’études systématiques à l’aide d’appareils spéciaux (kéraunophones), car la permanence d’environ 1 500 orages simultanés à la surface du globe intéresse au premier chef la météorologie.


Fadings et conséquences

En radiodiffusion, une source de brouillages naturels se trouve dans la structure des couches ionisées de la très haute atmosphère. La densité et l’altitude de celles-ci varient avec l’ensoleillement de la partie du globe sur laquelle se fait la propagation des ondes. Cependant, ces couches ne sont nullement statiques à tout instant ; aussi, des perturbations sporadiques se produisent-elles, notamment aux limites de propagation optimales. Sur les ondes dites « moyennes » (hectométriques), dont la propagation est diurne, ces limites sont celles de la zone de silence. Les modifications des couches ionisées entraînent soit une diminution du niveau de réception (fading), lente ou rapide (fading scintillant), soit un déphasage du signal, qui introduit de fortes distorsions (fading sélectif). On observe aussi ce dernier phénomène sur les ondes dites « longues » (kilométriques) : c’est l’effet Luxembourg.


Brouillages accidentels


Diaphonie entre émetteurs

Dans le domaine des brouillages accidentels, il ne faut naturellement pas oublier les effets de diaphonie entre émetteurs voisins. Théoriquement, leurs ondes porteuses doivent être espacées de 11 kHz en modulation d’amplitude (la moitié en bande latérale unique) et de 25 kHz en modulation de fréquence. Ces règles n’étant pas rigoureusement respectées, il en résulte de multiples brouillages, aggravés par le fait que de nombreux émetteurs géographiquement éloignés travaillent en onde commune et qu’il peut en résulter des fadings sélectifs et scintillants.


Parasites industriels

Cependant, les brouillages les plus importants sont dus aux parasites industriels. Notre civilisation a multiplié les sources de ces parasites. Tout ce qui implique l’admission, la modification ou l’interruption d’un courant électrique entraîne l’émission d’ondes amorties, couvrant une large bande de fréquences, donc éminemment perturbatrices, et ce d’autant plus que le réseau électrique en est un excellent véhicule. L’élimination des parasites industriels, qui n’est pas un problème simple à résoudre, doit nécessairement s’opérer à la source même par l’application de la théorie des filtres, comprenant d’une part des inductances qui s’opposent au passage de certaines composantes, d’autre part des capacités qui les dérivent à la masse. Dans les cas très graves, notamment si à la perturbation principale se superpose un spectre continu (cas des tubes à décharge), les cellules de filtrage sont plus complexes, mais elles fonctionnent toujours sur le même principe. Enfin, une autre méthode, complémentaire de la précédente, consiste à placer le bloc de filtrage dans une cage de Faraday reliée à la terre ou à la masse ; cette même méthode s’applique aux laboratoires qui ne doivent pas être gênés par les influences extérieures. Il en est de même pour les blindages anti-inductifs (câbles coaxiaux).


Brouillages volontaires

Si les brouillages naturels et accidentels constituent normalement une nuisance, les brouillages volontaires font partie d’un domaine exhaustif, constitué par ce qu’on appelle les contre-mesures. Il s’agit pratiquement d’actions politiques ou militaires, dans le but de rendre inintelligibles les messages de l’adversaire, afin que le rapport signal sur bruit soit chez lui le plus faible possible. Au début, il suffisait d’une émission en ondes amorties sur la même longueur d’onde. Par la suite, au cours de la Seconde Guerre mondiale, le brouillage s’effectuait avec un oscillateur cyclique ; pratiquement, le condensateur d’accord du circuit émetteur tournait continuellement, couvrant ainsi une large bande de fréquences. Bien que ce système soit encore utilisé, il en existe beaucoup d’autres, mais tous basés sur le même concept. Chaque adversaire éventuel sait que son opposant emploie pour la transmission de ses messages des systèmes codés utilisant des ondes ordinaires, des ondes carrées, des ondes modulées en amplitude ou en fréquence, ou encore des impulsions particulières. Il suffit donc de jouer sur tous ces tableaux pour qu’un brouillage soit efficace. Les mêmes contre-mesures s’appliquent au radar, aidées par le fait que la réflectance de la carlingue de l’avion visé pour les ondes électromagnétiques est aujourd’hui très faible.

H. P.

brouillard

Nuage qui repose sur le sol (appelé aussi stratus bas).
Il se présente sous l’aspect d’un voile blanchâtre ou grisâtre peu épais (quelques dizaines à quelques centaines de mètres). De jour, il impose une visibilité horizontale inférieure au kilomètre. Il se distingue par là de la brume, où la visibilité est, dans les mêmes conditions, comprise entre 1 et 2 km. Dans le brouillard, l’humidité relative confine à la saturation et les gouttelettes d’eau qui le constituent sont densément organisées, alors que, dans la brume, l’humidité de l’air est plus faible et la dispersion des gouttelettes plus grande. Rappelons aussi que la brume se situe un peu au-dessus du sol plutôt qu’à son contact direct. Le brouillard et la brume résultent donc de la condensation de la vapeur d’eau contenue dans de l’air humide. Ce processus est favorisé par la présence de fines particules (poussières, fumées) qui servent de noyaux de condensation (d’où l’importance des brouillards en atmosphère polluée, par exemple sur les villes).