Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

bronze (âge du) (suite)

La zone atlantique

La zone atlantique fut réticente à la pénétration des champs d’urnes. En Angleterre, des variantes d’urnes cinéraires (Deverel-Rimbury, Dorset) semblent dériver du bronze moyen local. Les industries atlantiques développent, du sud-est de l’Angleterre à l’Espagne (Huelva), des productions originales que l’on retrouve dans de grands dépôts. La hache à talon, parfois à deux anneaux (Espagne), est supplantée par la hache à ailerons, empruntée aux civilisations continentales. Mais les haches à douille sont de fabrication locale, de même que les épées à soie, dont un modèle, à pointe brusquement effilée et dénommée langue de carpe, se retrouve dans toute la zone atlantique. Des groupes s’attardent au début de l’âge du fer, s’obstinant à fabriquer des objets en bronze. En Bretagne, ce sont les haches à douilles armoricaines, fabriquées par milliers et si plombeuses et minces qu’elles n’ont pu servir que d’objets de troc ou de monnaie. Dans le Midi, des dépôts de la région de Montpellier forment le Launacien, autre exemple de fabrication tardive de bronzes.


La zone nordique

La zone nordique connaît un âge du bronze très tardif et remarquable. On doit signaler certaines originalités comme les lurs, grandes trompettes métalliques jouées par paires, des statues et des gravures animalières ou humaines qui dénotent l’influence des premières civilisations du fer. Des vases en or sont déposés dans les tourbières.


En Méditerranée

En Méditerranée, l’influence des champs d’urnes atteint la France et l’Espagne. L’Italie, avec la civilisation de Villanova, prépare bientôt les civilisations proto-étrusques de l’âge du fer. En Sardaigne, il faut signaler l’extraordinaire abondance des grandes tours que sont les nuraghi, avec une floraison de statuettes anthropomorphes souvent difficiles à dater. Aux Baléares, les talayots sont en usage avec les taulas, grands autels à trois piliers, cependant qu’à Minorque une autre variante de construction religieuse est la naveta, en forme de navire renversé.

Vers 600 av. J.-C., l’âge du bronze a presque partout disparu devant le flot des nouvelles civilisations de l’âge du fer. Cette étape importante dans l’histoire de l’humanité vit de multiples échanges, le passage graduel de la préhistoire à l’histoire pour les régions égéennes et pour l’Europe barbare, le développement d’originales cultures apportant, dans le domaine de la connaissance technique et métallurgique notamment, des progrès décisifs.

J. B.

 J. Déchelette, Manuel d’archéologie préhistorique, celtique et gallo-romaine (Picard, 1908-1910 ; 3 vol.). / V. G. Childe, The Bronze Age (Cambridge, 1930) ; The Prehistory of European Society (Harmondsworth, 1958 ; trad. fr. l’Europe préhistorique, Payot, 1962). / W. Kimmig, Die Urnenfelderkultur in Baden (Berlin, 1940). / H. C. Broholm, Danmarks Bronzealdern (Copenhague, 1944). / J. G. D. Clark, Prehistoric Europe (Londres, 1952 ; trad. fr. l’Europe préhistorique, les fondements de son économie, Payot, 1955)./F. Holste, Die Bronzezeit in Süd- und Westdeutschland (Berlin, 1953). / R. Pittioni, Urgeschichte des Österreichischen Raumes (Vienne, 1954). / R. Huyghe, l’Art et l’homme (Larousse, 1957-58 ; 3 vol.). / N. K. Sandars, Bronze Age Cultures in France (Cambridge, 1957). / C. Zervos, l’Art des Cyclades du début à la fin de l’âge de bronze (Cahiers d’art, 1957). / J. Briard, l’Âge du bronze (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1959 ; 3e éd., 1972). / H. Müller-Karpe, Beiträge zur Chronologie der Urnenfelderzeit nördlich und südlich der Alpen (Berlin, 1959 ; 2 vol.). / P. R. Giot, J. L’Helgouach et J. Briard, la Bretagne, préhistoire et protohistoire (Artaud, 1962). / R. F. Tylecote, Metallurgy in Archaeology (Londres, 1962). / J.-P. Millotte, le Jura et les plaines de la Saône aux âges des métaux (Les Belles Lettres, 1964 ; 2 vol.). / S. Piggott, Ancient Europe (Édimbourg, 1965). / R. Grosjean, la Corse avant l’histoire (Klincksieck, 1966). / S. De Laet, la Préhistoire de l’Europe (Meddens, Bruxelles, 1967). / G. Rachet, Archéologie de la Grèce préhistorique (Gérard, Verviers, 1969).
Diverses revues françaises et étrangères peuvent, en outre, être consultées : les Annales de Bretagne, Ampurias (Espagne), l’Annuaire de la Société suisse de préhistoire, l’Anthropologie, Antiquity, Proceeding Prehistoric Society (Grande-Bretagne), les Bulletins et mémoires de la Société préhistorique française, les Cahiers ligures de préhistoire, Gallia Préhistoire, Helinium (Pays-Bas), Paleohistoria, la Revue archéologique de l’Est, la Revue archéologique du Centre, la Rivista di scienze preistoriche (Italie).

brouillage

Perturbation naturelle, accidentelle ou volontaire, ayant pour effets la réduction, sinon la suppression de l’intelligibilité de messages transmis.



Bruits acoustiques et visuels

Les sources de brouillage sont innombrables. Leurs effets constituent le bruit, mot qui concerne non plus seulement l’acoustique, mais également l’optique : sur un écran de télévision, par exemple, on peut observer l’apparition fugitive de taches claires, ou neige, un décrochage de l’image, l’effet avion, caractérisé par de nombreuses images fantômes au passage d’un aéronef ou même d’un véhicule, ou encore des vibrations de l’image, synchronisées sur le son d’accompagnement et appelées son dans l’image.


Importance du rapport signal sur bruit

L’intelligibilité d’un message téléphonique, radio-électrique ou télévisé, qui constitue l’information utile, dépend donc du rapport signal sur bruit (rapport S/B), lequel doit être aussi élevé que possible, mais sa détermination précise se complique du fait que le bruit peut être continu ou discontinu et se manifester par des crachements, des sifflements, des souffles de natures diverses ou des distorsions, qui définissent la notion de facteur de bruit. Le bruit peut aussi avoir une origine externe ou interne. Dans un récepteur, même en l’absence de signal, existe un niveau minimal de bruit, dit bruit thermique, dû à l’agitation moléculaire spontanée dans les divers composants du montage. Pour réduire cette agitation moléculaire, et donc améliorer le rapport signal sur bruit, on utilise de très basses températures, comme avec les masers.