Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

abdomen (suite)

Des muscles nombreux et puissants s’insèrent sur ce cadre osseux, permettant de décrire une paroi supérieure, une paroi antéro-latérale et une paroi postérieure ; la paroi inférieure, séparant l’abdomen du petit bassin, est virtuelle. La limite entre ces deux cavités est indiquée par le détroit supérieur. Si le petit bassin n’est, en réalité, que la partie la plus déclive de l’abdomen, il est pourtant habituel de l’exclure de la description de la cavité abdominale. (V. bassin.)


Paroi supérieure

La paroi supérieure est constituée par le diaphragme*, large et mince cloison musculo-tendineuse en forme de voûte, allongée transversalement et dont la convexité regarde vers le haut. Le diaphragme s’insère à la partie inférieure de la paroi thoracique, mais remonte largement à l’intérieur de la cage thoracique, le sommet de la coupole diaphragmatique se projetant au niveau des 4e et 5e espaces intercostaux. Cette notion est fondamentale pour comprendre la position des organes de la partie supérieure de l’abdomen, masqués par le rebord thoracique, difficiles à explorer cliniquement et chirurgicalement, et menacés en cas de plaie transfixiante de la moitié inférieure du thorax. En langage chirurgical, ce sont les viscères « thoraco-abdominaux ».


Paroi antéro-latérale

La paroi antéro-latérale est formée de chaque côté par quatre muscles. Trois sont appelés muscles larges et s’enroulent pour former la paroi proprement dite : ce sont, de la profondeur à la superficie, le grand oblique, le petit oblique, le transverse. Le quatrième muscle, vertical et antérieur, est le « grand droit » de l’abdomen.

• Le grand oblique prend ses insertions d’origine à la face externe des sept ou huit dernières côtes. Les fibres musculaires postérieures descendent verticalement et s’insèrent sur la partie moyenne de la crête de l’os iliaque correspondant.

Le reste du corps musculaire s’étale en un éventail dont les fibres sont dirigées obliquement en bas, en avant et en dedans. Celles-ci viennent se jeter sur l’aponévrose de terminaison du muscle, qui entre dans la constitution de la gaine du droit, avant de s’unir à son homologue opposé sur la ligne médiane antérieure, appelée « ligne blanche ». La partie inférieure de l’aponévrose constitue une partie de la paroi du canal inguinal. (V. hernie.)

• Le petit oblique prend naissance sur les trois quarts antérieurs de la crête iliaque. Les fibres charnues se dirigent dans la direction inverse du muscle précédent, c’est-à-dire en haut, en dedans et en avant, et se jettent sur une aponévrose qui constitue une partie de la gaine du droit et du canal inguinal.

• Le transverse de l’abdomen s’insère de haut en bas sur la face interne des six derniers arcs costaux, sur le sommet des apophyses transverses des cinq vertèbres lombaires et sur la crête iliaque. Les fibres du corps charnu se dirigent en avant et en dedans transversalement (horizontalement), et viennent se jeter sur l’aponévrose de terminaison, constituante de la gaine du droit et du canal inguinal.

• Le grand droit de l’abdomen est vertical de chaque côté de la ligne médiane ; il s’insère en haut sur les 5e, 6e et 7e cartilages costaux. Le corps musculaire descend verticalement : il est plat mais épais, bien visible chez les sujets maigres et présente trois ou quatre intersections tendineuses. Il se termine par un fort tendon sur l’angle du pubis de l’os iliaque du même côté. Quelques fibres internes s’entrecroisent sur la ligne médiane avec celles du côté opposé. On rattache au grand droit le muscle pyramidal, petit muscle situé en avant de la terminaison inférieure du droit.

Le muscle grand droit et son satellite, le pyramidal, sont logés dans une gaine fibreuse constituée par les aponévroses de terminaison des muscles larges de l’abdomen.

Les aponévroses des muscles larges, après avoir engainé le muscle droit, se réunissent et s’entrecroisent avec celles du côté opposé sur la ligne médiane, et forment la ligne blanche.

L’ombilic est la cicatrice qui se forme après la chute du cordon ombilical. Il siège un peu au-dessous du milieu de la paroi abdominale et est constitué d’un anneau fibreux creusé dans la ligne blanche, recouvert en avant par les téguments, en arrière par le péritoine.

Les muscles de la région antéro-latérale réalisent une sangle abdominale dont la solidité repose en partie sur l’obliquité inverse des fibres. Ils interviennent dans tous les efforts qui tendent à augmenter la pression intra-abdominale (défécation, coït, accouchement) ou intrathoracique (toux). Ils interviennent aussi dans les mouvements et la statique du corps humain. Enfin, ce sont des muscles respirateurs très importants.

La partie inférieure de la paroi antéro-latérale est la région inguinale, région importante par sa pathologie (hernie). Elle sera étudiée plus loin.


Paroi postérieure

La paroi postérieure occupe la région lombaire comblant l’espace compris entre la douzième côte et la crête iliaque. Elle comprend des muscles nombreux et puissants, qui peuvent être divisés en trois groupes :

• le groupe moyen est constitué par le carré des lombes et l’aponévrose postérieure du transverse de l’abdomen ;

• le groupe postérieur est situé en arrière du carré des lombes. Il comprend : un plan profond, formé par les muscles spinaux logés dans les gouttières vertébrales (sacro-lombaire, long dorsal, transversaire épineux, épineux) ; le plan du rhomboïde et un plan superficiel, formé par le grand dorsal en bas, le trapèze en haut ;

• le groupe antérieur, situé en avant du carré des lombes, est formé par les muscles psoas iliaque et petit psoas. Le psoas, épais, allongé, s’insère sur la face latérale des disques intervertébraux et des cinq vertèbres lombaires, et sur leurs apophyses transverses. L’iliaque s’insère sur la fosse iliaque interne. Les deux muscles se réunissent et s’attachent par un très gros tendon sur le petit trochanter à l’extrémité supérieure du fémur.